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Works Augustine of Hippo (354-430) De peccatorum meritis et remissione et de baptismo paruulorum Du mérite et de la rémission des péchés et du baptême des petits enfants
LIVRE DEUXIÈME. TOUS LES HOMMES SONT PÉCHEURS.
CHAPITRE XII. PERSONNE N'EST JUSTE EN TOUT POINT.

17.

Ainsi, le magnifique témoignage que Dieu même a prononcé à la louange de Job, ne contredit pas l'oracle qui déclare « qu'en présence de Dieu aucun homme ne sera justifié ». L'éloge du saint Patriarche ne démontre pas qu'il ne soit resté en lui absolument aucun sujet de reproche, ou rien dont il ait dû s'accuser en toute vérité, rien dont le Seigneur ait pu justement le blâmer, alors même que, sans mensonge aucun, son panégyrique le déclarait juste, vrai serviteur de Dieu, fidèle à s'abstenir de toute œuvre mauvaise. — Tel était, en effet, littéralement, l'éloge que Dieu faisait de lui: « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'est, sur la terre, aucun homme qui lui ressemble; il est sans reproche, juste, vrai serviteur de Dieu, fidèle à s'abstenir de toute œuvre mauvaise1 ». Les premiers mots de cet éloge l'exaltent en comparaison des hommes qui vivaient alors sur la terre : il est clair qu'il surpassait tous les justes qui pouvaient exister f à son époque; mais de ce qu'il les avait devancés par ses progrès dans la perfection, l'on n'est pas en droit de conclure qu'il fut toutefois absolument exempt de tout péché. Le texte ajoute qu'il était « sans reproche », parce que personne n'avait contre lui aucun juste sujet de plainte; « juste », parce qu'il poussait si loin la pureté des moeurs, qu'il n'avait en ce point aucun rival possible; « vrai serviteur de Dieu », parce qu'il savait avec vérité et humilité confesser ses fautes mêmes; « fidèle à s'abstenir de toute œuvre mauvaises; mais t'eût été merveille qu'il pût se garder même de toute parole ou de toute. pensée mauvaise aussi. Jusqu'où Job, porta la perfection, nous l'ignorons; nous savons toutefois qu'il fut juste; nous savons qu'il fut grand pour supporter les plus redoutables épreuves des tribulations ; nous savons qu'il subit tous ces maux infinis, non pas à cause de ses péchés, mais pour donner l'exemple de sa haute vertu.

Et cependant, les paroles élogieuses que Dieu lui décerne pourraient s'attribuer aussi à certain personnage héroïque qui trouvait son bonheur dans la loi de Dieu, au moins du côté de l'homme intérieur, tandis qu'il voyait dans ses membres une autre loi en opposition avec la loi de son esprit; jugez-en plutôt par ses paroles : « Je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je déteste. Or, si je fais le mal que je déteste, ce n'est pas a moi qui l'opère, c'est le péché qui habite en moi ». Voilà un personnage aussi, qui, du côté de l'homme intérieur, est étranger à toute oeuvre mauvaise ; ce n'est pas lui; non, c;est le mal habitant en sa chair, qui opère l'oeuvre coupable; mais comme ce qui en lui se complaît en la loi de Dieu lui vient uniquement de la grâce de Dieu, il sent le besoin de délivrance, et il s'écrie : « Malheureux homme que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort? Ce sera la grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur2 ».


  1. Job, I, 8. ↩

  2. Rom. VII, 15-25. ↩

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Du mérite et de la rémission des péchés et du baptême des petits enfants

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