19.
Restent Zacharie et Elisabeth, dont on nous objecte souvent les noms dans les discussions que soulève la question présente. A leur endroit, que dirons-nous, sinon que, d'après le témoignage évident de l'Ecriture, Zacharie faisait preuve de vertu éminente parmi les princes des prêtres consacrés à offrir les sacrifices de l'Ancien Testament? Toutefois, il est un oracle écrit dans l'épître aux Hébreux, et je l'ai cité dans le premier livre de ce traité1 ; et cet oracle prononce que Jésus-Christ est le seul Prince des prêtres qui ne soit point dans la nécessité, comme ceux qu'on appelait alors les princes du sacerdoce, d'offrir tous les jours un sacrifice pour ses propres péchés d'abord, puis pour ceux du peuple.
« Il convenait », dit cette épître, «que nous a eussions un tel prince des prêtres, juste, « sans péché, sans tache, séparé des pécheurs, placé plus haut que les cieux, et qui n'eût point, comme les princes des prêtres, cette nécessité d'offrir d'abord et chaque jour le sacrifice pour ses propres péchés2 ». Au nombre de ces princes des prêtres se trouvaient Zacharie, et Phinéès, et Aaron lui-même de qui cet ordre sacerdotal tenait son origine, et tous ceux enfin, qui, revêtus de ce sacerdoce, ont mené une vie juste et louable ; et tous, cependant, subissaient la nécessité d'offrir avant tout le sacrifice pour leurs propres péchés ; Jésus-Christ seul, dont eux-mêmes portaient par avance le type et la figure, Jésus-Christ, seul prêtre inaccessible à toute souillure, n'éprouva jamais cet indispensable besoin.