8.
Et dans cet autre texte de saint Paul « Par un homme nous avons la mort, et par un homme nous avons la résurrection des morts », est-il possible de voir autre chose que la mort corporelle ?
En effet, lorsque l'Apôtre parlait ainsi, il traitait de la résurrection des corps, qu'il voulait de toutes ses forces et de toute son ardeur prouver aux Corinthiens. Or, quand il leur dit: « Par un homme vient la mort, et par un homme aussi la résurrection des morts; car, ainsi que tous meurent en Adam, tous aussi en Jésus-Christ recevront la vie1 », n'est-ce pas exactement la même chose que ce qu'il dit aux Romains aussi: « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort2? » La mort ici nommée, nos adversaires veulent qu'on l'entende de l'âme et non pas du corps, tandis que, selon eux, le texte aux Corinthiens: « Par un homme nous avons la mort », aurait un sens tout différent. Eux-mêmes, en effet, se trouvent dans l'impossibilité absolue d'interpréter ce dernier texte au sens de la mort spirituelle, parce que le sujet traité en cet endroit est la résurrection du corps, dont le contraire est évidemment la mort du corps. Mais pourquoi, dans ce second passage, l'Apôtre rappelle-t-il seulement que la mort est l'oeuvre d'un seul homme, sans parler du péché ? C'est que l'Apôtre ne traitait pas ici de la justice, ni par suite du péché, son contraire; mais bien de la résurrection dont l'opposé est la mort corporelle.