CHAPITRE XXII. LA PASSION ET LA HONTE, FRUITS DU PÉCHÉ.
24. Interrogeons maintenant cette concupiscence de la chair quia couvert de honte ce qui précédemment partageait la gloire des autres membres du corps. Ne répondra-t-elle pas que ce n'est qu'après le péché qu'elle s'est glissée dans les membres de l'homme? Elle dira qu'elle est elle-même la loi du péché dont parle l'Apôtre1, et qui ne s'est rendue maîtresse de l'homme que parce que l'homme avait refusé d'obéir à Dieu; que c'est d'elle que nos premiers parents ont rougi, au point de se couvrir de feuillage; que c'est d'elle encore que tous les hommes rougissent, ,puisqu'ils ne s'y livrent qu'en secret et dans les ténèbres, refusant même d'avoir pour témoins les propres enfants déjà nés de leur mariage. Cette honte naturelle n'a jamais été bravée que par une secte de philosophes qui poussaient l'impudence jusqu'à soutenir que l'on devait faire publiquement ce qui en soi était permis et honnête. C'était porter l'immoralité à son comble ; aussi furent-ils comparés à des chiens; et de là le nom de cyniques dont ils furent gratifiés.
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Rom. VII, 23. ↩