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Works Augustine of Hippo (354-430) De nuptiis et concupiscentia Du mariage et de la concupiscence
LIVRE DEUXIÈME. RÉFUTATION DE JULIEN.

28.

A cette prolixité de langage, nous répondons que, dans ces passages empruntés à la sainte Ecriture, il n'est pas dit un mot de cette passion honteuse dont nous refusons d'avouer l'existence dans le corps de nos premiers parents avant le péché, alors qu'ils étaient nus et n'en rougissaient pas1.Et d'abord, quant à l'Apôtre, il parle uniquement des grains de froment que l'on sème, et qui doivent mourir avant d'être vivifiés. Du reste, je ne puis comprendre pourquoi il n'a pas cité le texte tout entier. L'Apôtre s'écrie: « Insensés que vous êtes, ce que vous semez ne reprend point de vie » ; il ajoute aussitôt : « s'il ne meurt auparavant ». Ai-je tort de penser qu'il voulait tromper ses lecteurs qui ne connaissent pas ou ont oublié la sainte Ecriture, et leur faire croire que l'Apôtre parle réellement de la génération humaine, tandis qu'il ne parle que du froment? Mais ce n'était point encore assez pour lui d'avoir omis ces paroles significatives : « A moins qu'il ne meure auparavant » ; il passe encore sous silence le verset suivant, sans doute parce qu'il indique trop clairement de quelles semences parlait saint Paul. Voici ses paroles : « Et quand vous semez, vous ne semez pas le corps de la plante qui doit naître, mais la graine seulement, celle a du blé ou de toute autre chose semblable ». Omettant donc ces paroles, notre adversaire cite immédiatement ce qui suit : « Mais Dieu a lui donne un corps tel qu'il lui plaît, et il donne à chaque semence le corps qui lui est propre2 ». Il est évident qu'il voulait nous faire croire que l'Apôtre parlait du mariage, quand il s'écriait : « Insensés que vous êtes, ce que vous semez ne prend point de vie » ; de là, en effet, nous conclurions naturellement que c'est uniquement par l'action de Dieu que la vivification s'opère. Sous des termes différents, c'est la même pensée qu'il exprimait déjà quand il disait : « Ce n'est pas cette puissance de la volupté qui opère réellement, c'est Dieu a qui puise encore dans les trésors inépuisables de la nature, et opère la création de chaque homme ». Il essaie de le prouver par ces paroles de l'Apôtre : « Insensé que a vous êtes, ce que vous semez ne prend a point de vie», c'est-à-dire n'est point vivifié par vous, car c'est Dieu qui de cette semence crée l'homme, comme il l'a créé de la terre. Il regarde donc comme nul ce qui sépare les paroles qu'il a réunies; et, joignant les deux extrêmes, il fait dire à l'Apôtre : « Insensé que vous êtes, ce que vous semez ne prend point de vie ; mais Dieu lui donne un corps tel qu'il lui plaît, et il donne à chaque semence le corps qui lui est propre ». Enfin, pour mieux laisser croire que l'Apôtre parle réellement de la semence humaine, il ajoute : « Quelqu'un pourra-t-il encore douter que la semence humaine, comme toutes les autres semences, ne reçoive que de Dieu seul le corps qui lui est propre ? »


  1. Id. II, 25. ↩

  2. I Cor. XV, 36-38. ↩

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Du mariage et de la concupiscence

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