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Works Augustine of Hippo (354-430) De nuptiis et concupiscentia Du mariage et de la concupiscence
LIVRE DEUXIÈME. RÉFUTATION DE JULIEN.

57.

Notre adversaire continue en ces termes Si c'est Dieu qui, avant le péché, a donné aux hommes la fécondité, et si c'est le démon qui a jeté dans les parents les émotions de la concupiscence, on ne doit point hésiter à proclamer l'innocence de ceux qui naissent et la culpabilité de ceux qui engendrent. « Mais, comme une telle doctrine serait la condamnation manifeste du mariage, je vous supplie de l'étouffer entièrement dans l'Eglise, et de croire que c'est par Jésus-Christ que tout a été fait et que rien n'a été fait sans lui1 ». Par ce langage il suppose évidemment que nous regardons le démon comme auteur, dans l'homme, de quelque chose de substantiel. Non, le démon n'a créé aucune substance; mais, à force de séductions, il a persuadé le péché. Il a persuadé la nature, parce que l'homme est une nature, et en la persuadant il l'a viciée. Celui qui imprime une blessure, ne crée pas pour cela les membres, il les vicie. Les blessures dont on frappe le corps, affectent les membres et rendent l'homme boiteux ou malade, mais elles n'atteignent aucunement la vertu qui le rend juste ; il n'en est pas de même de cette blessure que nous appelons le péché, elle s'attaque à la vie même et en détruit la droiture. Or, la première blessure imprimée par le démon sur la nature de l'homme a été beaucoup plus profonde et plus grave que ne le sont aujourd'hui les blessures dont les hommes se frappent eux-mêmes par leurs péchés les plus connus. Voilà pourquoi il a suffi de ce premier péché pour faire déchoir notre nature, pour la rendre pécheresse et lui communiquer le triste privilège d'engendrer des pécheurs. Toutefois, cette langueur au sein de laquelle périt la puissance de bien vivre, n'est point une nature distincte, mais un vice; de même que la plus mauvaise santé corporelle n'est point une nature distincte, mais un vice ce qui n'empêche pas que très-souvent la mauvaise santé des parents se transmet et reparaît dans la constitution des enfants.


  1. Jean, I, 3. ↩

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