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Une nouvelle calomnie de votre part. Vous me faites dire qu' on ne doit rien attendre de bon de la volonté humaine, « quoique nous lisions dans l'Evangile : Demandez et vous recevrez ; cherchez et vous trouverez ; frappez et on vous ouvrira ; quiconque demande, reçoit; celui qui cherche, trouve; et l'on ouvre à celui qui frappe1 ». Il est clair que, dans votre opinion, demander, chercher, frapper, sont pour vous des mérites qui précèdent la collation de la grâce; de telle sorte que cette grâce n'est plus qu'une dette acquise à ces mérites, et n'a plus le caractère de gratuité. Il suivrait de là qu'il n'a fallu aucune grâce antérieure, éclairant l'esprit, et touchant le coeur pour demander à Dieu le bien béatifique, pour chercher Dieu, pour frapper à la demeure de Dieu. Dès lors, ce serait en vain que nous lirions: « Sa miséricorde me préviendra2 » ; ce serait en vain que Dieu nous ordonne de prier pour nos ennemis3, si ce n'est pas à Dieu qu'il appartient de changer les coeurs hostiles et ennemis.