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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Iulianum l. vi Contre Julien
LIVRE DEUXIÈME. CINQ OBJECTIONS CONTRE LE PÉCHÉ MORTEL.

4.

Ces préliminaires étant posés, j'entre aussitôt en matière. Appuyé sur l'enseignement des saints docteurs, je réfuterai successivement chacun de ces cinq arguments, dans lesquels vous résumez tous vos chefs d'accusation contre la foi catholique. Toutefois, il pourra très-souvent arriver que tel ou tel passage emprunté aux saints Pères se trouve être la condamnation formelle d'un ou de deux ou de plusieurs de ces arguments, peut-être même de tous à la fois; aussi les produirons-nous dans toute leur valeur et toute leur extension. J'en trouve un premier exemple; il vient de saint Ambroise dans son livre sur l'arche de Noé. Voici ses paroles : «On nous annonce que le salut ne viendra aux nations que par Jésus-Christ Notre-Seigneur, car lui seul, en face de toutes les générations pécheresses, n'a pu avoir besoin de justification, puisque sa naissance dans le sein d'une vierge lui conférait le privilège d'une génération sans tache et sans souillure. J'ai été conçu dans l'iniquité, et ma mère m'a enfanté dans le péché1, disait celui qui alors était regardé comme le plus juste des hommes. A qui donc appliquerai-je le nom de juste, si ce n'est à Celui qui n'a jamais connu les chaînes sous le joug desquelles a toujours gémi la nature bu mairie? Tous sont esclaves du péché ; depuis Adam, la mort régnait sur tous les hommes. Qu'il vienne donc, celui qui seul est réellement juste aux yeux de Dieu, celui dont on doit dire, non-seulement qu'il n'a pas péché par ses lèvres2; mais, qu'il n'a jamais connu le péché3 ». — Maintenant, si vous l'osez, dites à saint Ambroise que le démon est le créateur de tous les hommes qui naissent de l'union des deux sexes, puisque, si Jésus-Christ seul, parmi tous les coupables enfants d'Adam, n'a point connu la souillure originelle, c'est parce qu'il est né d'une vierge, et qu'alors le démon n'a pu semer pour lui le péché comme il le sème pour les autres. Accusez le saint docteur de condamner le mariage, puisqu'il enseigne qu'il n'y a eu que le Fils de la Vierge pour naître sans péché. Reprochez-lui de rendre impossible la perfection de la vertu, puisqu'il affirme que les vies naissent avec l'homme au moment même de la conception, Adressez-lui cette captieuse objection que vous lanciez contre moi dans votre premier volume : «Ceux que l'on accuse de pécher, ne pèchent aucunement, car, quel que soit du reste leur créateur, par cela même qu'ils sont créés, ils vivent nécessairement, et rien ne peut répugner à leur nature ». Pourquoi ménageriez-vous Ambroise ou ses écrits? Jetez-lui, comme-vous le faites pour moi, vos objections orgueilleuses, méprisantes, hardies et téméraires. Seulement, comme ce saint docteur ne parlait pas alors des enfants issus de parents chrétiens, peut-être ne pourrait-on pas l'accuser, dans ces paroles, de blasphémer le sacrement de baptême, en disant qu'il n'efface pas tous les péchés, ou de faire de Dieu lui-même le type de l'injustice, en coin damnant dans les enfants des péchés d'autrui, dont il a justifié les parents. Quoi qu'il en soit, si saint Ambroise n'était pas du nombre de ceux qui attribuent la création des hommes au démon, ou qui condamnent le mariage, ou qui affirment l'impuissance absolue pour la nature humaine d'atteindre à la vertu; au contraire, s'il appartenait à la classe de ceux qui font de l'homme tout entier, c'est-à-dire de son âme et de son corps, l'oeuvre immédiate du Dieu suprême et souverainement bon, qui conservent au mariage son degré de bonté et qui ne désespèrent pas pour l'homme d'arriver à une justification parfaite ; avouez du moins que trois de vos arguments sont entièrement pulvérisés par l'autorité de ce grand homme, et que vous n'avez plus à nous les opposer, à nous qui disons du péché originel ce qu'il en a dit lui-même, sans se croire obligé logiquement à attribuer au démon la création de l'homme, à condamner le mariage et à désespérer de la perfection de la justice dans la nature de l'homme.


  1. Ps. L, 7. ↩

  2. Job, I, 22. ↩

  3. I Pierre, II, 22. ↩

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Contre Julien

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