72.
Jul. Mais voyons ce qui suit. « Le péché », dit l'Apôtre, « n'était pas imputé, quand la loi n’existait pas[^5] » : tu ajoutes, après ce texte : « Le péché existait donc, mais il n'était pas imputé, suivant ces autres paroles du même Apôtre : La connaissance du péché nous est donnée par la loi[^6] ». Si donc le péché a été connu seulement par suite de la loi, et que le péché transmis avec le sang n'ait pas été imputé antérieurement à la loi, prouve que cette imputation a eu lieu sous la.loi. Car, si le péché a été connu seulement par suite de la loi, s'il n'était pas connu avant la loi, on ne peut pas douter que la promulgation de celle-ci ait eu pour objet principal de faire connaître et de faire éviter ce qui était inconnu précédemment.
Aug. Quand tu dis : De faire connaître, tu dis vrai, et nous enseignons nous-mêmes cette doctrine; mais c'est la grâce, et non pas la loi ; c'est l'esprit, et non pas la lettre, qui fait éviter le péché. Car la loi est survenue, non pas pour faire éviter le péché, mais, afin que ses ravages fussent plus multipliés et plus profonds, et que la grâce eût une efficacité surabondante pour effacer les péchés commis et pour empêcher d'en commette de nouveaux.
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Rom. V, 13.
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Id. III, 20.