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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE DEUXIÈME. UN TEXTE DE SAINT PAUL.

158.

Jul. Après avoir donc essayé précédemment de nous faire comprendre que les Gentils n'avaient pu être exclus de la participation commune à la justice chrétienne, mais que par cette même foi ils méritaient d'être comptés avec les enfants de la circoncision parmi la postérité d'Abraham ; saint Paul ajoute maintenant que personne d'entre les circoncis n'a part à la promesse qui fut faite à Abraham : or, si on ne les interprète d'une manière rationnelle, il y a entre ces deux passages une contradiction absolue. Mais, quand l'Apôtre dit : « Si ceux qui ont reçu la loi sont héritiers, la foi devient vaine et la promesse est détruite » ; il ne déclare point que personne parmi les Juifs ne doit être regardé comme étant devenu par la foi héritier de l'antique promesse : un mot seulement fait défaut dans ce texte, et ce mot peut être facilement suppléé, si l'on interprète la paroles de l'Apôtre en ce sens que ceux qu ont reçu la loi ne sont pas les héritiers uniques ; comme s'il avait été dit : Si ceux qu ont reçu la loi sont les seuls héritiers, la foi devient vaine. Car les incirconcis paraîtraient réellement exclus, si l'héritage de bénédiction était accordé uniquement à ceux qui avaient reçu la circoncision. Il faut donc bien comprendre que, dans le langage des Ecritures, on ne nie pas toujours ce que l'ou s'abstient d'affirmer; et que, par là même, l'intelligence du lecteur doit suppléer les mots qui ne sont pas exprimés.

Aug. Ces paroles sont interprétées de celle manière par ceux qui ne savent pas les inter prêter. Pourquoi, je vous prie, ne considérer vous pas que ceux qui ont reçu la loi ne sont point héritiers, précisément parce que « la loi opère la colère ? Car là où il n'y a point loi, il n'y a point non plus de prévarication[^6] ». Ceux, au contraire, qui ont reçu promesse sont héritiers, parce que Dieu accomplit lui-même ce qu'il a promis. Celui, en effet, qui croit pouvoir accomplir les préceptes de la loi par une détermination de sa volonté personnelle et sans le secours de la grâce, celui-là veut établir sa propre justice, et non pas recevoir la justice de Dieu. Pourquoi le même Apôtre dit-il : « Afin que je sois trouvé en lui, possédant, non point ma propre justice qui vient de la loi, mais la justice qui vient de la foi, la justice qui vient de Dieu[^1]? » Pourquoi appelle-t-il sa propre justice celle qui vient de la loi,et pourquoi réprouve-t-il cette justice? Pourquoi déclare-t-il que la justice qui lui vient de la foi n'est pas sa propre justice, mais un don que Dieu lui a fait ? Est-ce que la loi ne vient pas de Dieu ? A moins d'être infidèle, qui oserait le prétendre ? Mais l'Apôtre dit que la justice qui vient de la loi est sa propre justice, en ce sens que par elle l'homme croit que la loi lui suffit pour accomplir les préceptes divins, et par là même il met sa confiance dans ses forces personnelles. Il dit au contraire que la justice que nous recevons par la foi vient de Dieu, précisément parce que Dieu départit à chacun une mesure de foi[^2] : et la foi nous oblige à croire que Dieu opère en nous-même le vouloir[^3] ; comme il l'opéra en effet dans cette marchande de pourpre dont il avait ouvert l'intelligence, afin qu'elle prêtât son attention à ce que disait Paul[^4]. D'où il suit que les Juifs mêmes qui crurent en Jésus-Christ, et parmi lesquels se trouvait saint Paul, ne doivent en aucune manière être regardés comme héritiers en tant qu'ils ont reçu la loi, mais bien en tant qu'ils ont reçu l'objet de la promesse. Car il a été dit. « C'est par Isaac que sera ta postérité», précisément parce que « ceux qui sont enfants selon la chair ne sont point pour cela enfants de Dieu; mais les enfants de la promesse sont comptés dans la postérité[^5] ».

  1. Rom. IV, 15.

  2. Philipp. III, 9.

  3. Rom. XII, 3.

  4. Philipp. II, 13.

  5. Act. XV, 14.

  6. Rom. IX, 7, 8.

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Contre la seconde réponse de Julien

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