21.
Jul. Adressons-nous donc maintenant icelui avec qui nous avons engagé ce débat. Te soumets-tu à l'autorité de la loi divine (nous savons du reste quelle est ta profession de foi à cet égard, et quelle est la conformité de ta conduite avec cette profession, dans les argumentations que tu établis) ou bien résistes-tu à cette même autorité ? Si tu te soumets, la discussion est terminée; si tu résistes, il n'y a plus entre nous aucune communauté de principes. Si tu te soumets, la doctrine de la transmission du péché par le sang n'est plus qu'un souvenir ; si tu résistes, la perfidie des Manichéens est dévoilée pourvu seulement qu'il soit bien démontré que votre enseignement et la loi de Dieu sont absolument inconciliables.
Aug. Je me soumets à la loi de Dieu c'est toi-même qui refuses de t'y soumettre. Je ne nie pas que le fils ne doit point être condamné à cause du père, ni le père à cause du fils, quand la condition de l'un diffère de la condition de l'autre ; mais toi-même tu- ne veux pas entendre ces paroles du Lévitique . « Ils périront à cause des péchés de leurs pères[^1] » ; ni celles-ci du livre des Nombres : « Le Seigneur punit les péchés des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération[^2] » ; et ces autres du livre de Jérémie : « Vous faites retomber le châtiment des péchés commis par les pères, sur les enfants qui succèdent à ceux-ci[^3]». tu refuses d'entendre ces paroles et d'autres semblables; tu refuses de te soumettre à ces témoignages de la loi et à d'autres non moins explicites ; et cependant tu ne cesses de parler et de faire retentir aux oreilles des catholiques le mot de Manichéen !
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Lévit. XXVI, 39.
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Nomb. XIV, 18.
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Jérém. XXXII, 18.