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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE TROISIÈME. LE TROISIÈME LIVRE DE JULIEN.

110.

Jul. Et pour rendre plus sensible, à l'aide de quelques exemples, le sens précis de cette définition, le libre arbitre doit consister en ce que l'homme soit également libre de vouloir ou de ne vouloir pas accomplir uni action sacrilège ; en ce que l'homme sil également libre de vouloir ou de ne vouloir pas commettre un parricide ; en ce que l'homme soit également libre de vouloir ou de ne vouloir pas commettre l'adultère; en ce qu'il soit également possible à l'homme de rendre un témoignage vrai ou un témoignage faux; en ce que l'homme soit égale. ment libre d'obéir aux commandements de Dieu ou aux suggestions du démon.

Aug. Tu dis vrai : c'est en cela que consistait le libre arbitre, voilà parfaitement définie la liberté que reçut le premier homme; mais voilà aussi la liberté qui, après avoir été donnée par le Créateur, fut ensuite blessée et flétrie par le séducteur, et qui a un besoin absolu d'être guérie par le Sauveur. Telle est la doctrine que vous ne voulez pas admettre avec l'Eglise : et c'est en cela précisément que consiste aussi votre hérésie. O homme qui m songes pas au temps où tu vis et qui t'enorgueillis aveuglément en ces jours mauvais comme en des jours bons! quand le libre-arbitre était tel que tu viens de le définir, l'homme n'était pas encore devenu semblable à la vanité, et ses jours ne passaient point comme une ombre[^1]. Car on ne saurait appliquer le mot de vanité au Dieu dont l'homme était l'image vivante au moment de sa création, et qui de jour en jour fait revivre en nous par sa grâce les traits de cette divine ressemblance. On ne disait point encore : « J'ai été conçu dans l'iniquité[^2] ». On ne disait point encore : « Qui est exempt de toute souillure? L'enfant même qui n'a vécu qu'un seul jour sur la terre est souillé[^3] ». Enfin, on ne disait point: « Ce que je veux, je ne le fais pas, et je fais au contraire ce que je hais ». — « Je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair : car je trouve en moi la volonté de faire le bien; mais je n'y trouve pas le moyen de l'accomplir». — «Je sens dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon esprit[^4] ». Ce mal n'existait pas en Adam, quand celui-ci fut créé dans un état de droiture; parce que la nature humaine n'était pas encore dépravée. L'homme avait alors un guide à l'autorité de qui il s'est soustrait par un acte de son libre arbitre : il ne cherchait point un libérateur qui pût le délivrer de l'esclavage du vice. Car si ces paroles : « Ce que je veux, je ne le fais pas », et autres semblables, sont d'un homme qui n'est pas encore, pour me servir de votre expression, sous le règne de la grâce de Jésus-Christ: vous êtes donc obligés par là même de reconnaître que Jésus-Christ a trouvé la volonté humaine dans un état d'incapacité presque absolue pour accomplir le bien, et que la nature humaine ne saurait être guérie autrement que par la grâce de Jésus-Christ de cette impuissance relative où elle est d'accomplir le bien par son libre arbitre. D'où il suit que j'ai parlé le langage de la vérité, quand j'ai dit: « Personne ne peut accomplir le bien par les forces de son libre-arbitre et indépendamment du secours de Dieu ». Et toi-même tu as omis de rapporter ces mots : « Sans le secours de Dieu», afin de t'ouvrir une vaste carrière pour discourir en rhéteur intarissable plutôt qu'en homme éloquent sur une foule de choses étrangères à l'objet de la discussion, dans l'espérance de parvenir par ce moyen, non pas à satisfaire l'esprit du lecteur, mais à rendre cette discussion aussi obscure que possible pour ceux qui chercheraient à découvrir de quel côté est la vérité. Soumettez-vous à Dieu, afin d'échapper à la tyrannie de l'erreur. Personne ne peut accomplir le bien par les forces de son libre arbitre et sans le secours de Dieu. Pourquoi élevez-vous ainsi la volonté humaine afin de rendre sa chute plus profonde? Demandez plutôt à Dieu de ne point entrer en tentation.

  1. Ps. CXLIII, 4.

  2. Id. L, 7.

  3. Job, XIV, 4, suiv. les Sept.

  4. Rom. VII, l5, 18, 23.

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Contre la seconde réponse de Julien

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