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Jul. Mais tu ajoutes ensuite cette maxime, qui est ta maxime favorite : « Si au contraire il n'y avait rien de mauvais dans la nature humaine, elle ne devrait pas non, plus être sauvée. Ainsi , celui qui prétend que cette nature n'est pas une chose bonne en elle-même, nie qu'elle soit l'oeuvre d'un Créateur bon ; mais celui qui prétend qu'il n'y a rien de mauvais en elle , la prive, par un acte de la plus odieuse injustice, des remèdes que lui avait préparés la miséricorde du Sauveur[^1] ». Que le lecteur se rende attentif : et il comprendra que tu n'as pas dit autre chose que ce que tu avais affirmé être contraire à la vérité : car tu as déclaré qu'il y a une certaine perversité naturelle dans une chose que tu avais affirmée n'être pas mauvaise naturellement.
Aug. Je n'avais pas affirmé que cette chose n'était pas mauvaise, j'avais affirmé seulement qu'elle n'était pas essentiellement mauvaise : en d'autres termes , pour m'exprimer d'une manière plus explicite, je n'avais pas affirmé qu'il n'y a rien de vicieux dans la nature humaine, mais j'avais affirmé que cette nature n'est pas le vice même. Relis mes paroles et tache de les comprendre.
- Du Mariage et de la Conc., liv. I, n. 36.