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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE QUATRIÈME. LE QUATRIÈME LIVRE DE JULIEN.

4.

Jul. Il écrit donc à Valère : « Considère à quels arguments il a recours pour nous confondre et pour justifier cette qualification qu'il vient de nous donner : Dieu, dit-il, après avoir façonné Adam du limon de la terre, forma Eve d'une côte d'Adam et dit : Celle-ci sera appelée la vie, parce qu'elle est la mère de tous les vivants. Ces paroles ne sont point conformes au texte de l'Ecriture, mais peu nous importe: il arrive souvent que les mots échappent à la mémoire, et il suffit que la pensée ne soit pas a dénaturée. Ce n'est pas non plus Dieu, mais Adam qui a voulu qu'Eve fût appelée du nom de vie. Car on lit dans 1'Ecriture : Et Adam appela son épouse du nom de vie, parce qu'elle est la mère de tous les vivants[^1] ». O docteur prodigieusement érudit ! il ne souffre pas qu'on s'écarte tant soit peu du mot à mot de l'Écriture. Il constate notre ignorance; mais il daigne me pardonner d'avoir dit, sans doute par oubli, que la femme a été appelée du nom de vie par Dieu : et ainsi il a trouvé un moyen facile de faire connaître en même temps et son érudition et son indulgence. Mais, s'il n'y a pas lieu d'admirer les efforts que ce docteur a dû faire pour découvrir l'auteur du nom donné à Eve, il est tout à fait impossible de supporter l'in1pudence avec laquelle il prétend pardonner une faute dont l'existence même ne saurait être démontrée par lui. Car, on ne lit point dans mon livre les expressions qu'il m'attribue faussement. J'ai d'abord rapporté ces paroles du Créateur de l'univers, telles qu'elles se trouvent inscrites au livre de la loi : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; faisons-lui une aide semblable à lui[^2] » ; j'ai ajouté : « Qu'est-ce à dire : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ? Est-ce que Dieu avait a créé des aloses qui ne pouvaient pas légitimement être appelées bonnes, vu surtout que, suivant l'expression de l'Écriture, Dieu avait fait toutes choses, non-seulement bonnes, mais très-bonnes? Comment donc ce même Dieu dit-il : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ? Ces paroles ne sont pas un blâme infligé à la condition de l'homme au moment de sa création , mais elles montrent que le genre humain aurait pu a être avili par des unions abominables, si la création d'un sexe différent n'avait permis à l'homme d'engendrer des êtres semblables à lui. Car, supposé même q u'Adam eût pu être immortel, s'il n'avait commis aucun péché : il est manifeste cependant qu'il n'aurait jamais pu devenir père, s'il ne s'était trouve en présence d'une épouse qui, après avoir été tirée de son côté pendant qu'il dormait, apprit tout d'abord par le nom dont elle s'entendit appeler à quelle oeuvre elle était destinée : Celle-ci sera a appelée la vie, parce qu'elle est la mère de tous les vivants. Ces dernières expressions a firent voir qu'à l'avenir aucun homme ne pourrait ni subsister, ni vivre, sans avoir reçu l'existence par la voie de la conception ». Ainsi, quoiqu'il s'agisse ici d'une chose peu importante, il est parfaitement évident que, à moins d'être impudent à l'excès, on ne saurait trouver matière à censure dans les citations que j'ai faites : d'où il suit que l'accusation d'imposture publique retombe avec ce qu'elle a de plus infamant sur le plus inepte de tous les hommes qui prétend faire acte d'indulgence pour une faute imaginaire et qui par là se rend lui-même coupable de deux fautes à la fois ; car non-seulement il flétrit l'innocence, mais il se targue d'une générosité dont il n'est point capable.

Aug. Si la citation que tu as faite des paroles du livre divin n'a pas été transcrite fidèlement sur la feuille qui m'a été remise, le pardon que j'ai accordé s'adresse, non pas à toi, mais à celui qui a fait cette transcription d'une manière inexacte : et tous deux nous devons lui pardonner sincèrement. Si au contraire tu penses que je n'ai pas été induit en erreur par cette feuille, mais que l'imposture est de mon fait, et que j'ai voulu seulement m'attribuer le mérite de te pardonner une erreur supposée ; alors, certes , je te pardonne d'avoir porté sur moi un jugement aussi odieux et aussi contraire à la vérité.

  1. Du Mariage et de la Conc., liv. II, n. 12.

  2. Gen. II, 18.

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Contre la seconde réponse de Julien

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