26.
Jul. J'ai développé cet argument dans le second livre de mon premier ouvrage, et j'ai fait voir que l'homme était assujetti, avant d'être coupable, à la concupiscence de la chair d'où naissent certains appétits sensuels, et à la concupiscence des yeux.
Aug. J'ai répondu suffisamment, dans mon livre quatrième, à ce livre second dont tu parles ici. Tes arguties ne sont pas moins frivoles aujourd'hui qu'elles ne l'étaient alors. Tu n'as démontré en aucune manière que la concupiscence charnelle, par suite de laquelle la chair a des désirs opposés à ceux de l'esprit, existait déjà dans l'homme au moment où celui-ci commit le péché pour la première fois. Quelque nom que l'on donne à ce qu'Adam et Eve ressentirent pour la première fois dans leurs membres le jour où ils commirent le péché et où ils commencèrent à rougir d'eux-mêmes et à couvrir leur nudité[^1], il est hors de doute que cette chose fut une suite fatale de la faute dont ils se rendirent coupables.
- Gen. III, 7.