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Jul. J'ai donc dévoilé, et en cela j'ai accompli un acte de justice, j'ai dévoilé celte vile et méprisable versatilité par laquelle tu avais réussi à déclarer d'abord que tu ne condamnes point les noces, et à dire ensuite que les hommes deviennent la propriété légitime du démon par l'effet de l'union de l'homme et de la femme ; union qui est évidemment la conséquence immédiate et naturelle des noces, ou plutôt union qui constitue à elle seule (du moins sous le rapport où nous l'envisageons dans le présent débat) l'essence même des noces.
Aug. Si l'essence des noces consiste dans la seule union de l'homme et de la femme, l'essence de l'adultère est donc la même que celle des noces, puisque dans l'un comme dans l'autre on trouve cette union des deux sexes. Or, si cette conséquence est de la dernière absurdité, l'essence des noces ne consiste donc pas uniquement, comme tu as la sottise de le prétendre, dans l'union de l'homme et de la femme, quoique sans cette union il soit impossible.aux personnes mariées d'avoir des enfants; mais il y a d'autres caractères propres aux noces exclusivement et par lesquels celles-ci se distinguent de l'adultère : tels sont la foi du lit conjugal, le soin d'engendrer honnêtement des enfants, et, ce qui fait la différence principale, l'usage honnête d'une chose mauvaise, c'est-à-dire l'usage honnête de la concupiscence de la chair, dont les adultères font un usage criminel.