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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE PREMIER. LES TROIS PREMIERS ARGUMENTS DE JULIEN.

68.

Jul. J'ai discuté longuement cette question dans mon premier ouvrage. Cependant tu ne dis pas clairement de, quelle mort tu veux parler, quand tu prétends que le corps de mort n'existait pas dans le paradis avant le péché : car, dans les livres que tu as dédiés à Marcellin, tu as déclaré qu'Adam a été créé mortel[^1]. Tu ajoutes que la communication d'une maladie est l'oeuvre propre du mariage : on peut te permettre ce langage , si tu parles seulement de tes parents. Il est possible, en effet, que tu aies connaissance de quelque maladie cachée de ta mère, laquelle est signalée dans les livres de la confession comme ayant été appelée, pour me servir de ton expression même, ivrognesse[^2]. Mais, du reste, dans le mariage des saints et de tous les gens honnêtes, il n'y a absolument aucune maladie. Car, l'Apôtre n'indiquait pas une maladie au lieu d'un remède, quand il proposait aux enfants de l'Eglise, comme un préservatif contre la maladie de la fornication, la sainteté des noces dans les pages qui précèdent la fin de mon premier volume, je démontre comment ces paroles de saint Paul confondent ton audace et réfutent sans réplique ton opinion ; et dans tout le cours de ma réponse même j'ai donné sur cette question, et en une foule d'endroits, tous les développements que les circonstances réclamaient.

Aug. Nulle part ta fourberie n'a été aussi manifeste, ainsi que la condamnation de ta conscience par ta propre science. Tu sais en effet, tu sais parfaitement (c'est une chose si évidente qu'il est impossible qu'elle soit ignorée de celui qui a lu ces livres). tu sais, dis-je, que, dans mes livres dédiés à Marcellin, j'ai combattu énergiquement votre hérésie qui commençait dès lors à s'élever, de peur qu'Adam ne fût regardé comme ayant dû mourir lors même qu'il n'aurait point péché. Mais parce que j'ai dit qu'Adam était mortel, en ce sens seulement qu'il pouvait mourir (par la raison qu'il pouvait pécher), tu as voulu, toi, par un procédé insidieux, surprendre la bonne foi de ceux qui n'ont point lu ces livres et qui peut être ne les liront jamais; tuas voulu leur faire croire, dans le cas où ils liraient les tiens, que, suivant moi, Adam a été créé mortel en ce sens que, soit qu'il commît, soit qu'il ne commît point le péché, il devait mourir. Voici en effet ce dont il s'agit entre vous et nous, voici la source et le point capital de toutes nos discussions sur ce sujet : c'est que, suivant nous, Adam n'aurait point subi la mort corporelle, s'il n'avait point péché; tandis que, suivant vous, il devait mourir corporellement, soit qu'il commît, soit qu'il ne commît pas le péché. Pourquoi donc feins-tu d'ignorer de quelle mort je veux parler, quand je dis que le corps de la mort n'existait pas dans le paradis avant le péché, puisque tu sais quelle doctrine j'ai établie dans ces livres, puisque tu sais avec quelle franchise et avec quelle clarté j'ai enseigné que, si Adam avait dû, lors même qu'il n'eût commis aucune iniquité, retourner en terre, c'est-à-dire mourir corporellement, Dieu, pour lui annoncer le châtiment de son péché, ne lui aurait pas dit: « Tu es terre et tu retourneras en terre[^3] ? » (chacun voit que ces dernières paroles ne désignent pas autre chose que la mort corporelle). Quand tu as cru devoir outrager, par une insulte, la mémoire de rua mère, qui ne t'a fait aucun mal, qui n'a jamais discuté contre toi, tu as cédé lâchement à la passion de la médisance, saris craindre ces paroles : « Les diffamateurs ne posséderont pas le royaume de Dieu[^4] ». Mais est-il étonnant que tu te montres l'ennemi de ma mère elle-même, puisque tu es l'ennemi de la grâce de Dieu, par laquelle j'ai dit qu'elle avait été délivrée de ce défaut de sa jeunesse? Pour moi, je regarde tes parents comme des chrétiens catholiques honnêtes, et je les félicite d'être sortis de ce monde avant de t'avoir vu hérétique. Cependant, nous ne disons pas que l'oeuvre propre du mariage est la communication d'une maladie : cette oeuvre consiste en ce que les époux s'unissent dans le but de procréer des enfants, non pas dans le but de satisfaire leur passion, que tu nies être une maladie au moment même où tu reconnais que le mariage a été établi comme un remède préservatif contre elle. C'est en effet pour empêcher le crime de la fornication, que l'on condamne, que l'on combat directement et par tous les moyens possibles, cette passion dont tu fais l'éloge. De telle sorte que, si les limites fixées par la nature comme nécessaires à la procréation des enfants, viennent à être dépassées, celui des époux qui cède à cette passion, pèche au moins véniellement, car l'Apôtre s'adressait aux époux, quand, après avoir dit : « Ne vous refusez point l'un à l'autre ce devoir, si ce n'est peut-être d'un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière; et revenez ensuite comme vous étiez, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence», il ajoutait aussitôt ces paroles : « Je dis ceci par condescendance, non par commandement[^5] ». La pudeur conjugale fait donc seule un usage honnête de cette chose mauvaise, dans le but de perpétuer la race humaine : les époux pèchent véniellement quand ils cèdent à ce penchant mauvais, non pas dans le but de procréer des enfants, mais seulement pour se procurer un plaisir charnel : enfin, on résiste à cette passion mauvaise, de peur que les désirs criminels de la chair ne soient satisfaits. Ce mal habite dans le corps de cette mort : les mouvements qu'il fait naître et qui sont regrettables, lors même que l'esprit n'y consent pas, ont fait dire à l'Apôtre : « Je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair[^6] ». Ce mal n'existait pas dans le corps de cette vie des premiers jours, soit parce que les membres, ceux mêmes qui[^7] servent à la génération, obéissant à la volonté, il n'y avait aucune passion, soit parce que les passions ne s'élevaient jamais contre les déterminations de la volonté. L'apparition subite de ce mal fit rougir ceux qui, avant d'avoir commis le péché, ne rougissaient pas de leur nudité[^8]. Enfin, c'est de ce mal que tu as eu l'impudence de faire l'éloge dans une foule de passages de ces quatre livres aux. quels j'ai été obligé de répondre moi-même dans six autres livres.

  1. Des Mérites des Péchés , liv. I, chap. III, IV.

  2. Confessions, liv. IX, chap. VIII.

  3. Gen. III, 19.

  4. I Cor. VI, 10.

  5. I Cor. VII, 5, 6.

  6. Rom. VII, 18.

  7. Gen. III, 7.

  8. Id. II, 5.

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Contre la seconde réponse de Julien

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