133.
Jul. Et toutefois , même dans cette hypothèse plus qu'invraisemblable , le péché du premier homme ne pourrait encore être transmis , puisque le sang de telle ou telle nation se trouverait transmis lui-même à la place du sang du premier homme.
Aug. Autre chose est le sang de ce premier homme, réellement communiqué à tous les hommes ; autre chose est le sang transmis dans telle ou telle nation particulière : la transmission de celui-ci n'interrompt point la transmission de celui-là, parce que le sang d'une nation, quelle qu'elle soit, s'identifie dans sa source avec le sang du premier homme. La diversité des nations n'a point pour effet de rendre ce péché du premier homme, par lequel la nature humaine a été dégradée et flétrie, inoffensif à l'égard de la postérité très-reculée de celui-ci ; elle contribue seulement à le rendre plus ou moins nuisible. Car, tandis que certains parents aggravent encore les conséquences du péché originel, d'autres parents les rendent plus légères et moins funestes ; mais personne ne le fait disparaître , si ce n'est Celui de qui il a été dit : « Voici l'Agneau de Dieu, voici Celui qui ôte les péchés du monde[^1] »; car celui qui a le pouvoir de combler l'homme de toute sorte de biens , a aussi le pouvoir de le délivrer de toute sorte de maux.
- Jean, I, 29.