74.
Jul. Voyons donc ce que tu as écrit pour réfuter ce passage de mon livre. « Ce langage», dis-tu, « est contraire à la vérité, ô toi qui parles ainsi, quel que soit ton nom; tes paroles sont absolument fausses : ou bien tu es dans une erreur manifeste, ou bien tu cherches à tromper les autres. Nous ne nions point le libre arbitre ; mais, si le Fils vous rend la liberté, vous serez alors véritablement libres[^1]. C'est de ce Libérateur que vous éloignez odieusement les captifs auxquels vous avez accordé une liberté trompeuse. Car, suivant la parole de l'Ecriture, on devient l'esclave de celui par qui on a été vaincu[^2] ; et personne n'est délivré, si ce n'est par la grâce du Libérateur, des liens de cet esclavage qui pèse sur tous les hommes sans exception. En effet, le péché est entré dans le monde par un seul homme, et par le péché la mort ; et ainsi la mort a passé dans tous les hommes par celui en qui tous ont péché[^3] ». La sublime excellence de notre cause ressors autant de l'effroi dont elle est pour vous le sujet, que de la considération et de l'examen attentif des principes que nous défendons ; car quoique, au sang répandu par nos amis vous opposiez à la fois des distributions abondantes d'or et d'argent, des transmissions d'héritage magnifiques et de chevaux, l'excitation à la révolte à l'égard des peuples et l'adulation corruptrice à l'égard des puissances, vous rougissez cependant de confesser votre foi dans les termes où elle est attaquée par nous, et vous avez recours aux expressions mêmes de notre opinion dont vous vous êtes aveuglément écartés.
Aug. Ou bien tu calomnies sciemment, si tu es toi-même l'auteur de ces mensonges; ou bien tu calomnies sans savoir ce que tu dis, si tu ajoutes foi aux paroles de ceux qui les ont inventés ; mais qu'il me suffise d'avoir ci-dessus donné une réponse à tes allégations erronées ou même à tes paroles dictées par la malveillance[^4].
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Jean, VIII, 86.
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II Pierre, II, 19.
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Des Noces et de la Conc., liv. II, n. 8.
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Voir ci-dessus, ch. XLII.