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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE CINQUIÈME LIVRE DE JULIEN.

39.

Julien. Toutefois, non content de ma victoire sur un point, après avoir mis à nu l'impiété de ton argumentation, j'en montrerai la fausseté. En écrivant que la mauvaise volonté a pu surgir dans l'oeuvre de Dieu, « non parce qu'elle vient de Dieu; mais parce qu'elle a été faite de rien » , tu as dû voir comment les autres créatures te donnent le démenti, puisque toutes sorties du néant, elles ne sont pas toutes néanmoins capables de volonté perverse. Enfin les éléments 'qui sont aussi faits de rien, ne peuvent avoir la conscience d'aucune volonté, ni montrer dès lors,par des mouvements pervers, qu'ils sont nés de la contrainte. Quant aux animaux et au reste des créatures qui remplissent la terre, ils ne sont point sortis de rien,-mais de ce qui était déjà quelque chose. Où donc est cette force du vide antique qui a forcé la volonté perverse à surgir, quand il est évident que l'animal raisonnable est seul capable de pécher?

Augustin. Tu pourrais songer à m'accuser de fausseté si; après que j'ai dit que nos corps sont vulnérables parce qu'ils sont terrestres, tu pouvais montrer beaucoup de corps terrestres qu'on ne saurait blesser. Car la blessure ne peut exister que sur, un corps animal appelé chair. En ce cas, je devrais te faire observer que cette proposition, en dépit de tes lumières, n'est point réciproque; car s'il est vrai que tout corps vulnérable este un corps terrestre , il n'est pas vrai que tout corps terrestre soit vulnérable. Comment donc ton habileté, surtout en jactance, a-t-elle pu dormir en dialectique, au point de ne pas voir qu'en disant qu'une créature raisonnable a pu pécher par cela même qu'elle a été faite de rien, je prétendais dire que tout ce qui peut pécher a été fait de rien, mais non que tout ce qui est fait de rien puisse pécher? Et comme si j'avais tenu ce langage, tu viens m'objecter d'autres choses, jusqu'aux éléments du monde, qui sont faits de rien et néanmoins ne peuvent pécher , puisque pécher n'appartient qu'au seul animal raisonnable. Eveille-toi donc maintenant et vois que tout ce qui peut péchera été fait de rien, mais qu'il n'en faut pas conclure que tout ce qui a été fait de rien puisse pécher. Ne m'apporte donc plus les autres êtres faits de rien et incapables de pécher; car je n'ai point attribué la faculté de pécher à tout ce qui a été créé de rien. Mais j'ai dit que tout ce qui est capable de pécher vient de rien. Que je dise : Tout boeuf est un animal, on ne doit point pour cela m'objecter tant d'animaux qui ne sont point des boeufs ; car je n'avance point que tout animal est boeuf, mais bien que tout bœuf est animal. Je dis donc pour la seconde fois que tout ce qui est capable de pécher a été fait de rien : donc je ne dis point que tout ce qui a été fait de rien peut pécher; et comme si j'avais fait cette proposition, tu viens m'objecter des milliers d'êtres incapables de pécher, bien que faits de rien. Supprimons d'abord tes ruses, qui en imposent aux esprits tardifs , ou bien cet aveuglement qui te dérobe l'évidence.

Dès lors, quand je dis : La nature qui a été créée raisonnable, peut pécher parce qu'elle a été tirée de rien et non de Dieu, écoute bien mes paroles, et dans ton frivole bavardage ne viens pas me souffler le néant et affirmer que j'ai attribué à ce qui n'est rien la force de quelque chose. Voici ce que je dis, que la nature quia été créée raisonnable a pu pécher parce qu'elle a été tirée de rien qu'est-ce autre chose que dire qu'elle a pu pécher parce qu'elle n'est point de la nature de Dieu? Car si elle n'eût pas été tirée de rien, elle tiendrait de Dieu ce qu'elle possède naturellement, et si elle le tenait naturellement de Dieu, elle serait de nature divine, et si elle était de nature divine, elle ne pourrait pécher. Elle a donc pu pécher, quoique faite par Dieu, parce qu'elle a été tirée de rien, et non de Dieu même. Si tu pouvais comprendre cela, si tu ne fermais les yeux à la vérité, tu mettrais fin à tout débat sur cette question.

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Contre la seconde réponse de Julien

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