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Vita Sancti Martini
18.
(1) Interea cum de motu adque impetu barbarorum subita ciuitatem fama turbasset, daemoniacum ad se exhiberi iubet: imperat ut, an uerus esset hic nuntius, fateretur. (2) Tum confessus est decem daemonas secum fuisse, qui rumorem hunc per populum dispersissent, ut hoc saltim metu ex illo Martinus oppido fugaretur: barbaros nihil minus quam de irruptione cogitare. Ita cum haec inmundus spiritus in media ecclesia fateretur, metu et turbatione praesenti ciuitas liberata est.
(3) Apud Parisios uero, dum portam ciuitatis illius magnis secum turbis euntibus introiret, leprosum miserabili facie horrentibus cunctis osculatus est adque benedixit, statimque omni malo emundatus. (4) Postero die ad ecclesiam ueniens nitenti cute gratias pro sanitate, quam receperat, agebat. Nec praetereundum est, quod fimbriae uestimento eius cilicioque detractae crebras super infirmantibus egere uirtutes. (5) Nam digitis inligatae aut collo inditae saepe ab aegrotantibus morbos fugauerunt.
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Vie de Saint Martin
XVIII.
--- Cependant le bruit d'une attaque des barbares ayant inquiété les habitants de la ville, Martin se fit amener un démoniaque, et lui commanda de dire si cette nouvelle était vraie. Celui-ci, avoua qu'ils étaient dix démons qui faisaient courir ce bruit parmi le peuple, afin, du moins, que la crainte fit sortir Martin de la ville ; les barbares n'avaient aucunement l'intention de faire une irruption. L'esprit immonde, ayant fait cet aveu au milieu de l'église, délivra la cité de la crainte et du trouble qui l'agitaient. Un jour qu'il entrait à Paris, comme il passait par une des portes de cette cité, avec une grande foule de peuple, il bénit et baisa un lépreux dont la figure affreuse faisait horreur à tous ; celui-ci fut aussi tôt guéri et vint le lendemain à l'église, avec un visage, sain et vermeil rendre grâces à Dieu pour la santé qu'il avait recouvrée. Mais ce que nous ne pouvons nous dispenser de dire c'est que les fils des vêtements ou du cilice de Martin opérèrent de fréquentés guérisons ; appliqués aux doigts ou au cou des malades, ils les délivraient de leurs infirmités.