VII.
Mais, avant de répandre son sang jusqu’à la dernière goutte, que d’injures, que d’outrages, que d’insultes supportées avec patience! Il reçut des crachats sur son visage auguste, lui dont la salive guérissait les aveugles; il fut déchiré à coups de verges, lui dont les disciples, d’une seule parole, flagellent et chassent les démons; il fut couronné d’épines, lui qui tresse aux martyrs une couronne éternelle; il subit l’ignominie des soufflets, lui qui donne aux vainqueurs les honneurs du triomphe; il fut dépouillé de ses vêtements, lui qui nous revêt d’immortalité; il fut nourri de fiel, lui qui donne la nourriture céleste; il fut abreuvé de vinaigre, lui qui nous présente la coupe du salut. Lui, l’innocent, le juste, que dis-je, l’innocence et la justice mêmes, est confondu (363) avec les scélérats; la vérité est étouffée sous des témoignages menteurs; le juge suprême est traduit en jugement, et le Verbe divin marche au supplice en gardant le silence.
En présence de la croix de Jésus-Christ, les astres sont confondus, les éléments se troublent, la terre tremble, le jour se change en nuit; pour ne pas éclairer le forfait des Juifs, le soleil se cache, il voile ses rayons... et Jésus se tait: pas un mouvement qui, au milieu de ses souffrances, trahisse sa majesté divine; il supporte tout jusqu’à la fin, afin de nous montrer, dans son éclat et dans sa perfection, la véritable patience.
