XIII.
Écoutez encore la parole du Maître : Celui qui supportera jusqu’à la fin sera sauvé. Si vous persévérez dans ma parole, dit-il encore, vous serez véritablement mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous délivrera (Joan., VIII.).
Il faut persévérer, mes frères bien-aimés, il tant supporter toutes les épreuves, pour arriver à cette vérité et à cette liberté que nous poursuivons de tous nos voeux. Si nous sommes chrétiens, c’est l’oeuvre de la foi et de l’espérance; mais ces vertus ne peuvent porter leurs fruits sans la patience. En effet, ce n’est pas la gloire d’ici-bas que nous poursuivons, c’est la gloire future. Écoutez l’apôtre : Nous avons été sauvés par l’espérance; or l’espérance qui se voit n’est plus l’espérance; on ne peut espérer ce que l’on voit. Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons par la patience (Rom., VIII). La patience est donc nécessaire pour couronner l’oeuvre de notre perfection èt pour atteindre, avec l’aide de Dieu, l’objet de notre espérance et de notre foi.
L’apôtre donne le même conseil aux justes, pour les exhorter à multiplier leurs œuvres et à se préparer des trésors dans le ciel : Donc, pendant que nous en avons le temps, faisons du bien à tous, mais surtout aux fidèles. N’interrompons jamais nos bonnes oeuvres, car, à l’époque fixée, nous en recueillerons le fruit ( Gal. 6,10). (371)
L’apôtre nous avertit par là de nous défendre contre l’impatience qui interromprait nos oeuvres et contre les tentations qui nous arrêteraient sur le chemin de la gloire. On perd tous ses mérites, quand on cesse de tendre vers la perfection. Il est écrit : La sainteté du juste ne le délivrera pas, s’il s’écarte du droit chemin (Ezech., XXXIII.); et dans l’Apocalypse : Gardez bien ce que vous avez, de peur que votre couronne ne soit donnée à un autre (Apoc., III.). Ces paroles nous engagent à persévérer, afin d’obtenir par la patience la couronne où tendent nos efforts.
