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Works John Cassian (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
HUITIÈME CONFÉRENCE DE CASSIEN AVEC L'ABBÉ SERENUS : DE LA PUISSANCE DES DÉMONS

25.

Venons maintenant à ce qui est dit du démon , qu'il est l'auteur du mensonge et son père; nous verrons qu'il est absurde de croire que l'Écriture parle dans ce passage de la paternité du démon. Nous avons déjà dit qu'un esprit n'engendre pas un esprit, qu'une âme ne crée pas une autre âme, comme un homme engendre le corps d'un homme. Saint Paul distingue très-bien les deux substances dont nous sommes composés, la chair et l'esprit. « Les pères de notre chair nous ont élevés, et nous les avons respectés. Combien est-il plus juste de nous soumettre au Père des esprits, afin d'avoir la vie! » (Hébr., XII, 9.)

Il n'y a rien de plus clair que cette distinction? Les hommes sont les pères de notre corps , mais Dieu seul est le Père de nos âmes. Et même dans la formation de nos corps, les hommes ne sont que des instruments, et Dieu reste le Maître absolu. Comme le dit David : « Vos mains, Seigneur, m'ont fait et m'ont façonné » (Ps. CXVIII, 73) ; et le bienheureux Job : « N'avez-vous pas mêlé et épaissi ma chair comme le lait? Ne m'avez-vous pas affermi par des os et par des nerfs. » (Job, X, 10.) Le Seigneur dit à Jérémie : « Je t'ai connu avant de te former dans le sein de ta mère. » (Jér., I, 5.) L'Ecclésiaste, cependant, jugeant l'origine et la nature des deux substances dont nous sommes composés , par le principe d'où elles sortent et par la fin où elles tendent, explique ainsi leur séparation : « Avant que la poussière retourne à la terre, d'où elle a été tirée , et que l'esprit retourne à Dieu , qui l'a donné. » (Eccl. , XII, 7.) Il ne pouvait dire plus clairement que la matière de la chair, qu'il appelle poussière, et qui vient de l'homme et de son action , est semblable à la terre , qui vient d'une autre terre ; elle doit par conséquent retourner à la terre, tandis que l'esprit, qui n'est pas créé par le moyen de l'homme, et qui nous vient plus particulièrement de Dieu seul , retourne naturellement à son auteur ; ce qui est parfaitement exprimé par le souffle de Dieu qui anima le corps d'Adam. (Gen., II, 7.) Ces témoignages nous montrent avec évidence qu'il n'y a que Dieu qu'on puisse appeler le Père des esprits, parce que c'est lui qui les tire du néant , quand il lui plaît, tandis que les hommes ne sont que les pères de nos corps. Ainsi le démon, considéré comme esprit et comme bon ange, tel qu'il a été créé, n'a pas eu d'autre Père que Dieu son créateur. Lorsqu'il s'est enflé d'orgueil et qu'il a dit dans son coeur : « Je monterai au-dessus des nues, et je serai semblable au Très-Haut » (Isaïe, XIV, 14), il est devenu menteur et il n'est pas resté dans la vérité. Et comme il a tiré le mensonge du trésor de sa malice, « non-seulement il est menteur, mais il est devenu le père du mensonge. » (S. Jean, VIII, 44.) Car il a promis la divinité à l'homme en lui disant : « Vous serez comme des dieux.» (Gen., III, 5.) Il n'est pas resté dans la vérité , mais il est devenu homicide dès le commencement; il a rendu Adam sujet à la mort, et il a tué Abel par la main de son frère.

Mais voici le jour qui approche et qui termine un entretien auquel nous avons consacré presque deux nuits entières, et j'en profite pour retirer ma barque de cet océan de questions difficiles , et pour rentrer dans le silence comme dans un port assuré. Plus le souffle de l'Esprit-Saint nous poussait , plus nous apercevions l'immensité , selon cette parole de Salomon : « La sagesse nous paraît toujours de plus en plus éloignée de nous; sa profondeur est infinie ; qui pourra la sonder? » (Eccl., VII, 25.) Demandons au Seigneur que la crainte ou que la charité, qui ne connaît pas de chute , demeure inébranlable en nous , afin qu'elle nous rende sages parmi les hommes, et invulnérables aux attaques du démon. Avec cette défense, il est impossible que nous tombions dans les pièges de la mort. Ce qui fait la différence entre les parfaits et les imparfaits, c'est que dans les uns, la charité, plus forte et plus mûre , rend plus ferme leur persévérance et plus facile leur sainteté ; tandis que dans les autres, la charité, plus faible, se refroidit plus aisément, et les laisse plus promptement et plus souvent succomber aux tentations du péché.

Les paroles du saint vieillard nous enflammèrent tellement , qu'après avoir goûté la plénitude de sa sagesse, nous en étions plus avides, en sortant de sa cellule qu'en y entrant.

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Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern (BKV) Compare
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Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Einleitung: Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern

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