28.
L'ABBÉ GERMAIN. J'en ai fait moi-même en partie l'expérience; car souvent le souvenir de mes fautes fait couler mes larmes, et la visite de Dieu m'inonde alors tellement de cette joie ineffable dont vous nous parlez , que je ne crains pas d'espérer mon pardon. Il me semble que rien ne serait plus heureux que cet état, si nous pouvions nous y mettre volontairement. Mais j'ai beau faire tous mes efforts pour renouveler cette contrition et ces larmes ; j'ai beau me rappeler toutes mes erreurs et toutes mes fautes pour m'exciter à les pleurer , mes yeux restent secs comme la pierre, et je ne puis en tirer une larme. Autant je suis heureux quand je puis pleurer abondamment, autant je souffre quand je ne puis le faire comme je le désire.