2.
Aussi nous ne devons jamais admirer les personnes qui se prévalent de ces miracles, mais bien examiner si elles deviennent parfaites en corrigeant leurs vices, et en purifiant leur vie ; car ce don, Dieu l'accorde aux efforts de chacun, et non à la foi d'autrui , ou à des causes extérieures. C'est la science pratique que l'Apôtre appelle la charité (II Cor., XIII, 13), et qu'il préfère au langage des anges et des hommes, à la foi qui transporte les montagnes, à toutes les sciences et à toutes les prophéties, à la distribution de tous ses biens aux pauvres et à la gloire même du martyre. Après avoir énuméré les différents dons de Dieu, en disant : « Les uns reçoivent du Saint-Esprit le langage de la sagesse ou de la science, les autres la foi, les autres la puissance de guérir ou de faire des miracles » (I Cor., XII, 8) , lorsqu'il veut parler de la charité, il montre qu'il la met au-dessus de tout, car il dit : « Et je vous montrerai une voie encore plus excellente. » Ce qui prouve avec évidence que la perfection, le souverain bonheur n'est pas dans le pouvoir de faire des miracles, mais dans la pureté de l'amour; et, en effet, toutes les choses passeront et seront détruites, mais la charité demeurera éternellement. Aussi nos pères n'ont jamais paru désireux de faire des miracles; et quand le Saint-Esprit leur accordait cette grâce, ils ne voulaient s'en servir que dans une extrême et inévitable nécessité.