10.
Que personne ne pense que nous avons rapporté ces choses pour engager quelqu'un à rompre les liens du mariage; nous sommes bien loin de les condamner, et nous disons avec l'Apôtre : « Le mariage est honorable en tout, et le lit nuptial est sans souillure. » (Hébr., XIII, 4.) Nous avons voulu seulement raconter fidèlement la conversion de cet homme qui se donna à Dieu d'une manière si singulière. Je demande donc en grâce au lecteur qui blâme ou qui approuve sa conduite de ne pas m'en rendre responsable et d'en reporter le reproche ou la louange à son auteur. Pour moi, je ne me suis pas prononcé sur cette action; je l'ai racontée seulement, et il me semble juste qu'on me mette en dehors de toutes les discussions qui peuvent avoir lieu à ce sujet. Que chacun donc en juge comme il lui plaira; mais qu'il craigne de se croire plus équitable et plus saint que Dieu même, qui s'est prononcé pour ce religieux, en lui accordant, comme aux Apôtres, le don des miracles. Je ne dis rien du sentiment de tant de vénérables solitaires qui, non-seulement ne l'ont pas blâmé, mais l'ont formellement approuvé, puisqu'ils l'ont préféré à des hommes très-recommandables, en lui confiant l'administration du monastère. Il me semble que tant de saints personnages n'ont pu se tromper dans un jugement que Dieu a confirmé par un si grand nombre de miracles.