14.
L'apôtre saint Paul, en effet, qui savait que l'homme ne pouvait, dans l'agitation et la résistance de ses pensées, atteindre cet abîme ineffable de la pureté divine , disait d'abord dans cette longue lutte dont il souffrait : « Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je hais ; » et encore : « Si je fais le mal que je ne veux pas, ce n'est pas moi qui agis , c'est le péché qui est en moi. Je me complais dans la loi de Dieu, selon l'homme intérieur; mais je sens dans mes membres une autre loi qui répugne à la loi de mon esprit, et qui me rend ainsi captif de cette loi du péché qui est dans nies membres. » (Rom., VII, 15.) En voyant sa faiblesse et celle de la nature humaine, l'Apôtre, effrayé des tempêtes de cet océan, se réfugie dans le port assuré de la grâce divine; semblable au navigateur qui va périr sous la charge, il désespère de sa faiblesse naturelle et il implore avec angoisse Celui qui peut seul le sauver du naufrage.
« Malheureux ! s'écrie-t-il, qui me délivrera de ce corps de mort? » et aussitôt ce secours qu'il n'attendait pas de la faiblesse humaine, il l'espère de la Bonté divine, et il ajoute : « La grâce de Dieu par Jésus-Christ, Notre-Seigneur. »