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Works Lactantius (250-325) Divinae Institutiones

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The Divine Institutes

Chap. xvi.-- by what argument it is proved that those who are distinguished by a difference of sex cannot be gods. 1

I might be content with those things which I have related, but there still remain many things which are necessary for the work which I have undertaken. For although, by destroying the principal part of superstitions, I have taken away the whole, yet it pleases me to follow up the remaining parts, and more fully to refute so inveterate a persuasion, that men may at length be ashamed and repent of their errors. This is a great undertaking, and worthy of a man. "I proceed to release the minds of men from the ties of superstitions," as Lucretius 2 says; and he indeed was unable to effect this, because he brought forward nothing true. This is our duty, who both assert the existence of the true God and refute false deities. They, therefore, who entertain the opinion that the poets have invented fables about the gods, and yet believe in the existence of female deities, and worship them, are unconsciously brought back to that which they had denied--that they have sexual intercourse, and bring forth. For it is impossible that the two sexes can have been instituted except for the sake of generation. But a difference of sex being admitted, they do not perceive that conception follows as a consequence. And this cannot be the case with a God. But let the matter be as they imagine; for they say that there are sons of Jupiter and of the other gods. Therefore new gods are born, and that indeed daily, for gods are not surpassed in fruitfulness by men. It follows that all things are full of gods without number, since forsooth none of them dies. For since the multitude of men is incredible, and their number not to be estimated--though, as they are born, they must of necessity die--what must we suppose to be the case with the gods who have been born through so many ages, and have remained immortal? How is it, then, that so few are worshipped? Unless we think by any means that there are two sexes of the gods, not for the sake of generation, but for mere gratification, and that the gods practise those things which men are ashamed to do, and to submit to. But when any are said to be born from any, it follows that they always continue to be born, if they are born at any time; or if they ceased at any time to be born, it is befitting that we should know why or at what time they so ceased. Seneca, in his books of moral philosophy, not without some pleasantry, asks, "What is the reason why Jupiter, who is represented by the poets as most addicted to lust, ceased to beget children? Was it that he was become a sexagenarian, and was restrained by the Papian law? 3 Or did he obtain the privileges conferred by having three children? Or did the sentiment at length occur to him, What you have done to another, you may expect from another;' and does he fear lest any one should act towards him as he himself did to Saturn?" But let those who maintain that they are gods, see in what manner they can answer this argument which I shall bring forward. If there are two sexes of the gods, conjugal intercourse follows; and if this takes place, they must have houses, for they are not without virtue and a sense of shame, so as to do this openly and promiscuously, as we see that the brute animals do. If they have houses, it follows that they also have cities; and for this we have the authority of Ovid, who says, "The multitude of gods occupy separate places; in this front the powerful and illustrious inhabitants of heaven have placed their dwellings." If they have cities, they will also have fields. Now who cannot see the consequence,--namely, that they plough and cultivate their lands? And this is done for the sake of food. Therefore they are mortal. And this argument is of the same weight when reversed. For if they have no lands, they have no cities; and if they have no cities, they are also without houses. And if they have no houses, they have no conjugal intercourse; and if they are without this, they have no female sex. But we see that there are females among the gods also. Therefore there are not gods. If any one is able, let him do away with this argument. For one thing so follows the other, that it is impossible not to admit these last things. But no one will refute even the former argument. Of the two sexes the one is stronger, the other weaker. For the males are more robust, the females more feeble. But a god is not liable to feebleness; therefore there is no female sex. To this is added that last conclusion of the former argument, that there are no gods, since there are females also among the gods.


  1. And that the office of propagating (his race) does not fall within the nature of God. ↩

  2. i. 931. [i.e., De Rerum Natura, lib. i. verse 931.] ↩

  3. [Cicero, De Officiis, lib. iii. 11.] ↩

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Institutions Divines

XVI.

Ce que nous avons rapporté jusqu'ici pourrait peut-être suffire pour ébranler le culte des faux dieux; mais il nous reste encore beaucoup de choses à dire qui nous paraissent nécessaires au dessein que nous avons entrepris de le renverser entièrement. Car quoiqu'il semble que la tête de ce monstre étant abattue, le corps ait dû tomber par terre, nous estimons toutefois lui devoir encore porter quelques coups, et achever d'arracher de l'esprit des hommes cette fatale prévention où ils sont depuis si longtemps : heureux si nous pouvons leur inspirer une confusion salutaire, et un sincère repentir de leurs erreurs! l'entreprise est grande, mais elle est digne d'un homme, et elle n'est pas au-dessus de ses forces.

Nous continuerons donc à dénouer ces nœuds, dont l'erreur tient les esprits embarrassés. C'est ce qu'un poète philosophe1 avait entrepris de faire; mais en vain, puisque ne connaissant pas la vérité, il n'avait garde de détruire le mensonge; il n'appartient qu'à ceux qui adorent le vrai Dieu d'attaquer les faux dieux.

Ceux qui accusent les poètes d'avoir mêlé des fables aux mystères de leur religion, en introduisant parmi les dieux une naissance semblable à la nôtre, et qui cependant croient que les sexes s'y rencontrent, tombent sans y penser dans l'impiété qu'ils condamnent. Car dès lors qu'ils admettent plusieurs sexes, ils ne peuvent se dispenser d'admettre la fin que la nature a eue lorsqu'elle a mis cette diversité entre l'un et l'autre; c'est-à-dire la naissance des enfants, ce qui ne saurait convenir à la divinité. Ils donnent des fils à Jupiter et aux autres dieux : ainsi chaque jour en voit naître de nouveaux, car ils auraient honte de céder aux hommes en fécondité. Cependant, comme il n'en meurt point, car les dieux sont immortels, le monde s'en remplira de telle sorte, qu'il ne sera pas assez grand pour les contenir tous. Que si le nombre des hommes qui sont sur la terre, et que la mort en retire après quelques années, est en quelque manière infini, puisqu'on ne le peut compter, quel doit être celui des dieux qui ne meurent point, et qui se multiplient depuis tant de siècles? Car dès qu'on suppose la naissance de quelques-uns, on doit supposer en même temps que cette divine race se perpétue toujours par de nouvelles naissances, et qu'il n'y a plus d'interruption, à moins qu'on ne nous apprenne ce qui la pourrait causer. Sénèque à ce sujet demande agréablement d'où vient que Jupiter, qui n'a jamais passé pour un dieu fort chaste, a sitôt cessé d'être père. Est-ce qu'il est sexagénaire, et ne lui est-il plus permis d'user du mariage? La loi Papia le lui défend-elle? Ou peut-être a-t-il allégué le privilège des trois enfants.2 Ne serait-ce point aussi qu'il craint de mettre au monde un fils qui le traite comme il a traité le pauvre Saturne?

Mais enfin si les deux sexes se trouvent parmi les dieux, il s'y doit faire des mariages : on sait les suites de ces engagements. Ils ont trop de pudeur et de retenue, pour exposer à la vue de tout le monde ce qui se doit passer en secret ; et il n'appartient qu'à un cynique effronté,3 à des animaux sans raison et sans honte, de faire en public une action que la nature d'elle-même inspire de cacher. Il leur faut donc des maisons ou plutôt des palais; car comment des gens, accoutumés à loger dans des temples magnifiques, pourraient-ils se résoudre à vivre dans des cabanes ? Ovide, leur bon ami, y a pourvu ; il a eu soin de leur bâtir d'assez belles maisons dans le ciel, et même de les garnir de Pénates4 : ces maisons forment des villes : ces villes sont environnées de campagnes propres au labourage ; il faut vivre; il faut semer de l'ambroisie, il faut cultiver du nectar : que conclurons-nous de cette induction, sinon que les dieux sont mortels?

Que si l'on renverse l'argument, il n'aura pas moins de force ; car s'il paraît ridicule d'imaginer dans le ciel des plaines et des coteaux, il n'y a donc ni villes, ni maisons, ni ménages, ni sexes différents. D'où vient donc qu'on trouve des femmes parmi les dieux? C'est qu'en effet il est faux qu'il y ait des dieux. Que celui qui pourra dénouer ce nœud gordien le dénoue, aussi bien que celui-ci. Des deux sexes, l'un se distingue par la force, l'autre par la faiblesse. Qui osera dire que la divinité est susceptible de faiblesse? Qu'on ne dise donc plus que le sexe qui l'a reçue en partage se trouve parmi les dieux; mais s'il s'y trouve, c'est qu'il est faux qu'il y ait des dieux.


  1. Lucrèce. ↩

  2. Jus trium liberorum. ↩

  3. Diogène. ↩

  4. Une espèce de dieux qui gardaient les logis. ↩

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