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Works Lactantius (250-325) Divinae Institutiones Institutions Divines
LIVRE VI.

XIII.

Lorsque quelqu'un implore votre secours, soyez persuadé que c'est une épreuve où Dieu vous met pour voir si vous méritez qu'il exauce vos prières. Examinez l'état de votre conscience, et cherchez des remèdes convenables à ses maladies. Ne vous imaginez pas néanmoins que la force que l'aumône a d'effacer les péchés vous doive donner la licence de les commettre. L'aumône ne les efface que quand elle est accompagnée du regret de les avoir commis et de la résolution de n'en plus commettre de semblables. Dieu souhaite sincèrement de purifier les hommes de leurs péchés, et c'est pour cela qu'il leur ordonne de faire pénitence. Or faire pénitence est protester que l'on ne péchera plus à l'avenir. Dieu pardonne à ceux qui pèchent par indiscret ion, par imprudence et par ignorance. Il ne pardonne point à ceux qui pèchent avec connaissance. Ceux dont les péchés sont remis ne doivent pas se persuader que parce qu'ils n'ont point de taches à laver, ils sont dispensés des œuvres de miséricorde. Depuis qu'ils ont été justifiés, ils sont plus étroitement obligés à l'exercice de la justice, et ils doivent conserver leur santé par la même manière de vivre par où ils l'ont rétablie. De plus, nul n'est exempt de pécher pendant qu'il est revêtu d'un corps mortel. Le péché assujettit par trois moyens la faiblesse humaine à son empire : par les actions, par les paroles et par les pensées. Ces trois moyens sont, selon un autre rapport, comme trois degrés par où la vertu monte à sa perfection. Le premier degré est de s'abstenir des mauvaises actions; le second de s'abstenir des mauvaises paroles, et le troisième de s'abstenir des mauvaises pensées. Celui qui est sur le premier degré est juste ; celui qui est sur le second est parfait, et celui qui est sur le troisième est semblable à Dieu. Il faudrait avoir une vertu qui fût au-dessus de la nature pour ne donner jamais entrée dans son esprit à aucune action mauvaise, ni à aucune parole indiscrète. Les plus justes, qui ont pris un assez grand empire sur eux-mêmes pour s'abstenir de toutes mauvaises actions, n'en ont pas un assez grand pour s'abstenir de toutes mauvaises paroles, ou de toutes mauvaises pensées. La colère et l'impatience arrachent quelquefois de leur bouche des discours injurieux, et les objets agréables excitent en eux des pensées contraires à l'honnêteté. Puisque nous ne saurions jamais être exempts de taches, nous devons les effacer perpétuellement par nos aumônes. Un homme juste et sage fait consister ses richesses dans la vertu. Quiconque n'a point de vertu est pauvre, quand il aurait des trésors plus immenses que Crésus, ni que Crassus. Il faut nous couvrir du précieux vêtement de la piété et de la justice, qui est le plus bel ornement dont nous puissions nous parer, et qui ne nous peut être ravi. Si ceux qui adorent des idoles insensibles leur offrent tout ce qu'ils ont de plus beau et de plus excellent, bien qu'elles ne s'en puissent servir, ni en témoigner de reconnaissance, n'est-il pas plus juste de consacrer notre bien à l'usage des pauvres, qui sont les images vivantes de Dieu, qui en tirent du profit, et qui en rendent des actions de grâces ? Dieu qui aura été le témoin de votre libéralité, en sera la récompense.

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