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Works Jerome (347-420) Vies de plusieurs Saintes femmes de Rome
VIE DE SAINTE FABIOLA, VEUVE.

CHAPITRE VI. Des admirables vertus de sainte Fabiola. qui avec Pammaque bâtit un grand hôpital à Ostie, et meurt incontinent après.

Que d'autres admirent sa compassion pour les pauvres, son humilité et sa foi; mais quant à moi, j'admire encore davantage la ferveur de son esprit. Elle savait par coeur le discours que j'avais, étant encore jeune, écrit à Héliodore pour l'exhorter à la solitude. En regardant les murailles de Rome, elle se plaignait d'y être retenue captive, oubliant son sexe, ne considérant point sa faiblesse, et n'ayant passion que pour la solitude. Il se pouvait dire qti elle y était puisqu'elle y était en esprit. Les conseils de ses amis n'étaient pas capables de la retenir dans Rome, d'où elle ne désirait pas avec moins d'ardeur de sortir que d'une prison. Elle disait que c'était une espèce d'infidélité que de distribuer son argent avec trop de précaution ; et elle souhaitait, non pas de mettre une partie de son bien entre les mains des autres pour l'employer en des charités, mais, après l'avoir tout donné et n'ayant plus rien en propre, de recevoir elle-même l'aumône en l'honneur de Jésus-Christ. Elle avait donc tant de hâte de partir, et tant de peine à souffrir ce qui retardait l'exécution de son dessein, qu'il y avait sujet de croire qu'elle l'exécuterait bientôt. Ainsi la mort ne la put surprendre, puisqu'elle s'y préparait toujours.

Mais je ne saurais louer une femme si illustre sans que mon intime ami Pammaque me vienne aussitôt en l'esprit. Sa chère Pauline dort dans le tombeau afin qu'il veille; elle a prévenu par sa mort celle de son mari, afin de laisser un fidèle serviteur à Jésus-Christ; et lui, ayant hérité de tout le bien de sa femme, en mit les pauvres en possession. Ils contestaient saintement, Fabiola et lui, à qui planterait le plus tôt son tabernacle sur le port de Rome, pour y recevoir les étrangers à l'imitation d'Abraham, et disputaient à qui se surmonterait l'un l'autre en charité. Chacun fut victorieux et vaincu dans ce combat; et l'un et l'autre l'avouèrent, parce que tous deux accomplirent ce que chacun avait désiré: ils mirent leurs biens ensemble et s'unirent de volonté, afin d'augmenter par cette bonne intelligence ce que la division aurait dissipé.

A peine leur résolution fut prise qu'elle fut exécutée: ils achetèrent un lieu pour recevoir les étrangers, et soudain l'on y vint en foule ; car « la charité doit vriller à ce qu'il n'y ait point d'affliction en Jacob ni de douleur en Israël, »comme. dit l'Écriture. La mer amenait là à la terre des personnes qu'elle recevait en son sein, et Rome y en envoyait pour se fortifier sur le rivage contre les incommodités de la navigation. La charité dont Publius usa une fois en file de Malte et envers un seul apôtre, ou (pour ne donner point sujet de dispute) envers tous ceux qui étaient dans le même vaisseau, ceux-ci l'exerçaient d'ordinaire, et envers plusieurs; et ils ne, soulageaient pas seulement la nécessité des pauvres, mais, par une libéralité Favorable à tous, ils pourvoyaient aussi au besoin de ceux qui pouvaient avoir quelque chose. Toute la terre apprit en même temps qu'il avait été établi un hôpital dans le port de Rome, et, les Égyptiens et les Parthes l'avant su au printemps, l'Angleterre le sut l'été.

On éprouva dans la mort d'une femme si admirable la vérité de ce que dit saint Paul « l'otites choses coopèrent en bien à ceux qui aiment et qui craignent Dieu. » Elle avait, comme par un présage de ce qui lui devait arriver, écrit à plusieurs solitaires de la venir voir pour la décharger d'un fardeau qui lui était fort pénible, et afin d'employer ce qui lui restait d'argent à s’acquérir des amis qui la reçussent dans les tabernacles éternels : ils vinrent, ils furent faits ses amis, et elle, après s'être mise en l'état qu'elle avait désiré, s'endormit du sommeil des justes, et, déchargée de ces richesses terrestres qui ne lui servaient que d’empêchement, s'envola avec plus de légèreté dans le ciel.

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