I.
Il y a deux chemins : l'un de la vie, l'autre de la mort ; mais il est entre les deux chemins une grande différence.
[2] Or le chemin de la vie est le suivant : « d'abord, tu aimeras Dieu qui t'a créé ; en second lieu, tu aimeras ton prochain comme toi-même ; et ce que tu ne veux pas qu'il te soit fait, toi non plus ne le fais pas à autrui. »
[3] Et voici l'enseignement signifié par ces paroles : « Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour vos ennemis, jeûnez pour ceux qui vous persécutent. Quel mérite, en effet, d'aimer ceux qui vous aiment! Les païens n'en font-ils pas autant? Quant à vous, aimez ceux qui vous haïssent », et vous n'aurez pas d'ennemis (Notes critiques). [4] « Abstiens-toi des désirs charnels » et corporels. « Si quelqu'un te donne un soufflet sur la joue droite, présente lui l'autre aussi, et tu seras parfait; si quelqu'un te requiert de faire un mille, fais-en deux avec lui ; si quelqu'un t'enlève ton manteau, donne-lui encore ta tunique ; si quelqu'un t'a pris ton bien, ne le réclame pas », car tu n'en as pas le pouvoir. [5] « Donne à quiconque t'implore, sans rien redemander », car le Père veut qu'il soit fait part à tous de ses propres largesses. Heureux celui qui donne, selon le commandement ! car il est irréprochable. Malheur à celui qui reçoit ! certes si le besoin l'oblige à prendre, il est innocent; mais, s'il n'est pas dans le besoin, il rendra compte du motif et du but pour lesquels il a pris ; il sera mis en prison, examiné sur sa conduite et « il ne sortira pas de là qu'il n'ait rendu le dernier quart d'as ». [6] Mais il a été dit également à ce sujet : « Laisse ton aumône se mouiller de sueur dans tes mains, jusqu'à ce que tu saches à qui tu donnes ».