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Homélies sur l'Hexaeméron
5.
Mais revenons à la contemplation des choses créées. Les animaux les plus faciles à prendre sont les plus féconds. C'est pour cela que les lièvres et les chèvres sauvages enfantent plusieurs petits , que les moutons sauvages en ont toujours deux, de peur que , consumée par les carnivores , l'espèce ne vienne à manquer. Les animaux qui détruisent les autres sont peu féconds. De-là, la lionne ne devient mère qu'avec peine d'un seul lionceau Elle ne le met au monde, dit-on, qu'en déchirant ses flancs avec ses ongles. Les vipères naissent en rongeant le ventre de leur mère qu’elles payent ainsi de leur avoir donné la naissance1. Tout a donc été prévu dans les êtres , rien n'a été négligé de ce qui leur convient. Si vous examinez les membres des animaux , vous trouverez que le Créateur ne leur a rien accordé de superflu , ne leur a rien refusé de nécessaire. Il a armé les carnivores de dents tranchantes dont ils ont besoin pour leur genre de nourriture. Ceux qu'il n'a munis que d'un rang de dents, il leur a ménagé pour la nourriture plusieurs réservoirs. Comme leurs aliments ne sont pas assez broyés d'abord, il leur a donné la faculté de remâcher ce qu’ils ont avalé, afin que l'ayant bien digéré en le ruminant , ils pussent l'identifier avec leur substance. La multiplicité des estomacs2 , les panses, les grands intestins, ne sont pas Inutiles pour les animaux qui les ont, et chaque organe remplit sa fonction convenable. Le chameau a un long cou, afin qu’il réponde à ses pieds , et qu'il puisse atteindre l’herbe dont il vit. Le cou du lion, de l'ours, du tigre , et des autres bêtes de même espèce, est court et tient de près aux épaules , parce qu’ils ne vivent pas de l'herbe , et qu'ils n'ont pas besoin de se baisser à terre, étant carnivores, et subsistant de la proie d'autres animaux.
Que veut dire la trompe dans l'éléphant? Cet animal étant le plus gros des animaux terrestres, et fait pour étonner ceux qui le rencontrent , devait avoir une masse de corps énorme. S’il avait reçu un cou fort long et analogue à ses pieds, ce cou aurait été incommode par son extrême pesanteur , et se serait toujours porté en bas. Mais sa tête tient à l'épine du dos par de courtes vertèbres; et, à la place d'un cou allongé, il a une trompe par le moyen de laquelle il attire à lui sa nourriture et pompe sa boisson. Fermes comme des colonnes et sans aucune articulation, ses pieds sont propres à porter tout le fardeau. S'il eût eu des jambes déliées et flexibles, elles n'auraient pu soutenir le poids, et les articulations se seraient souvent dérangées de leur place lorsque l'animal se serait baissé ou levé. Mais le pied de l'éléphant a très-peu de talon; il n'a ni jointure ni genou , parce que des articulations mobiles n'auraient pu supporter un corps immense et tremblant sous lequel elles auraient fléchi Il fallait donc cette espèce de nez qui descend jusqu'à terre. Ne voyez-vous point dans les combats que les éléphants précèdent les troupes comme des tours animées ; et que , semblables à des collines de chair , poussés avec une impétuosité insurmontable, ils rompent les bataillons ennemis. Si les parties inférieures ne répondaient pas à la masse , l'animal ne pourrait subsister un moment. Plusieurs rapportent qu'il vit plus de trois cents ans3 ; ce qui n'arriverait certainement pas , si ses jambes n'étaient point fermes et sans articulation Il saisit en bas , comme nous l'avons dit, et porte en haut sa nourriture avec une trompe qui a la l'orme et la flexibilité d'un serpent. Au reste , cet animal si gros et si vaste , bien nous l'a soumis au point qu'il reçoit nos leçons et souffre nos coups: preuve évidente que le Créateur nous a tout assujetti parce qu il nous a faits à son image. Il est donc vrai que, dans les êtres créés, il est impossible de rien trouver de défectueux ni d'inutile.
Ce n'est pas seulement dans les grands animaux qu'on peut remarquer la sagesse incompréhensible de Dieu; mais les plus petits même n'offrent pas de moindres merveilles. En effet, de même que les sommets de ces hautes montagnes, qui , voisines des nues et continuellement frappées par les aquilons , conservent un hiver éternel , ne sont pas pour moi plus admirables que l'enfoncement des vallées, qui sous à l'abri de la violence des vents et présentent, toujours une douce température : ainsi je n'admire pas plus la grandeur de l'éléphant que la petitesse du rat qui lui est redoutable, ou que l'aiguillon délié du scorpion, que l'Ouvrier suprême a creusé comme une flûte, pour qu'il puisse par-là lancer son venin sur les êtres qu'il a blessés.
Et que personne ne reproche au Créateur d'avoir produit des animaux venimeux, destructeurs par leur nature , et nuisibles à notre vie. C'est comme si l'on reprochait à un instituteur d'enfants de régler la légèreté de la jeunesse, et de réprimer sa pétulance par des corrections utiles.
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Les deux faits de la lionne et de la vipère sont reconnu, faux par les naturalistes. On a observe que la lionne a quelquefois quatre petits et mente six. On a cru longtemps qu'elle n'en avait jamais qu'un. ↩
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Les animaux vraiment ruminans , tels que le bœuf et autres, ont quatre estomacs. Voyez le dictionnaire de M. Valmont de Bomare, article taureau. ↩
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La durée de la vie de l'éléphant n'est pas connue. Les uns le font vivre jusqu'à cent vingt et même cent cinquante ans; d'autres ont prolongé sa vie jusqu'à cinq cents ans. ↩
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Homilien über das Hexaemeron (BKV)
5.
Doch kehren wir zur Betrachtung der Schöpfung zurück! Die Tiere, die man leichter einfängt, sind fruchtbarer. Deshalb haben die Hasen und wilden Ziegen viele Junge und werfen die wilden Schafe Zwillinge, damit nicht das Geschlecht von den Fleischfressern ganz aufgefressen wird und ausstirbt. Die Tiere aber, die andere verzehren, sind weniger fruchtbar. Daher wird die Löwin kaum eines Löwen Mutter1; mit seinen S. 148 scharfen Klauen soll er bei der Geburt die Gebärmutter aufreißen. Auch die Nattern kommen so zur Welt, daß sie den Mutterleib zernagen und so der Mutter mit gebührendem Lohne vergelten2. So gibt es in der Kreatur nichts Unvorhergesehenes, nichts ohne den nötigen Schutz. - Auch wenn du auf die Glieder der Tiere siehst, wirst du finden, daß der Schöpfer kein überflüssiges gegeben, kein notwendiges fortgelassen hat. Den Fleischfressern gab er scharfe Zähne; solche brauchten sie im Hinblick auf die Art ihrer Ernährung. Die nur hälftig mit Zähnen bewaffnet sind, versah er mit vielen, mannigfachen Speisebehältern. Weil von diesen die Speise beim ersten Genuß nicht genügend zermalmt wird, ermöglichte er ihnen, das Geschluckte wieder heraufzuholen und durch Wiederkauen so zu zermalmen, daß es sich zur Ernährung eignet. Die Schlünde, die zweiten und dritten Mägen und großen Eingeweide sind den betreffenden Tieren nicht umsonst gegeben worden, vielmehr erfüllt jeder Teil seinen notwendigen Dienst. Der Hals des Kamels ist lang, den Füßen angemessen, um das Gras zu erreichen, von dem es lebt. Kurz und fast unter den Schultern versteckt ist der Hals des Bären, Löwen, Tigers und der übrigen derartigen Tiere, weil nicht das Gras ihre Nahrung ist und sie sich nicht zur Erde bücken müssen, sondern weil sie Fleischfresser sind und sich vom Raub der Tiere erhalten. Was soll der Rüssel beim Elefanten? Das große, unter den Landtieren größte Tier, das zum Schrecken derer, die ihm begegnen, geschaffen wurde, mußte einen feisten, fleischigen Körper haben. Wäre ihm nun ein langer, den Füßen entsprechender Hals gegeben worden, dann könnte er kaum gelenkt werden und würde wegen der übermäßigen Schwere immer nach unten sinken. Nun ist aber der Kopf nur durch wenige Nackenwirbel mit dem Rückgrate verbunden, und der Rüssel versieht den Dienst des Halses, nimmt die Speise auf und schlürft den Trank ein. Aber auch seine Füße sind ungelenk und wie Säulen geformt, um die Last zu tragen. Wenn S. 149 ihm nämlich schlanke und gelenkige Füße gegeben wären, so würden immer Gliederverrenkungen eintreten; sie könnten die Last nicht tragen, so oft er niederknien oder wieder aufstehen wollte. Nun aber hat der untere Fuß des Elefanten nur einen kleinen Knöchel, ist sonst ohne Gelenk und ohne Knie; gelenkige Glieder könnten die dicke, wackelige Fleischmasse dieses Tieres nicht tragen. Deshalb bedurfte es auch der bis auf die Füße hinabreichenden Nase. Siehst du nicht, wie sie im Kriege gleich lebendigen Türmen dem Heere vorangehen oder gleich Fleischhügeln in unwiderstehlichem Angriffe die Schlachtreihen der Feinde durchbrechen? Würden die unteren Teile den Fleischmassen nicht entsprechen, so könnte das Tier überhaupt nicht leben. Nun aber erzählen manche, daß der Elefant dreihundert Jahre und darüber alt werde3. Deshalb sind seine Füße kompakt und nicht gelenkig. Sein Rüssel aber hebt, wie gesagt, die Speise von der Erde auf, weil er schlangenförmig ist und von Natur noch geschmeidiger. So bleibt wahr das Wort, daß es nichts Überflüssiges und nichts Lückenhaftes in der Schöpfung gibt.
Dieses Riesentier aber hat Gott uns untertänig gemacht, daß es sich abrichten und schlagen läßt, und belehrt uns damit deutlich, daß er uns alles unterworfen hat, weil wir nach dem Bilde des Schöpfers erschaffen worden sind. Doch nicht bloß in den großen Tieren läßt sich seine unergründliche Weisheit betrachten; auch in den kleinsten können wir kaum weniger Wunderbares beobachten. Wie ich die hohen Bergesgipfel, die, den Wolken nahe und stets vom Frosthauch umweht, ewig Winter haben, nicht mehr anstaune als die Talgründe, die nicht unter der frostigen Höhenluft leiden, die vielmehr immer laue Luft durchstreicht, ebenso bewundere ich unter den Tiergestalten den Elefanten ob seiner Größe nicht mehr als die dem Elefanten furchtbare Maus oder als den feinsten Stachel des Skorpions, den der Werkmeister wie eine Röhre ausgehöhlt hat, damit durch ihn das Gift in die Wunden dringe4. Niemand klage den S. 150 Schöpfer an, daß er giftige, gefährliche und unserem Leben feindliche Tiere erschaffen hat. Sonst könnte man ebenso auch einen Lehrer tadeln, der um der Zucht und Ordnung willen den Leichtsinn und die Ausgelassenheit der Jugend mit Stock und Rute züchtigt.