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Œuvres Basile de Césarée (330-379) Homiliae diversae Homélies et discours choisis de S. Basile-le-Grand
PANÉGYRIQUE DU MARTYR GORDIUS.

3.

Semblable au prophète , Gordius fuyant le bruit et le tumulte de la ville , l'agitation de la place publique , le faste des magistrats , les tribunaux, les calomniateurs, les acheteurs, les vendeurs, les menteurs , les parjures, les paroles déshonnêtes , les mauvaises plaisanteries , en un mot, torts les abus et tous les désordres qu'entraînent les grandes villes ; Gordius, après avoir purifié ses yeux, ses oreilles , et surtout son coeur, pour se mettre en état de voir Dieu et de jouir de ce bonheur dès ici-bas , eut l'avantage de jouir de visions célestes, qui lui découvrirent des mystères cachés, sans le ministère des hommes , et l'esprit de vérité lui servant de maître.

Ayant réfléchi combien la vie présente est vaine, frivole , aussi peu solide qu'une ombre et un songe, il connut un ardent désir de la félicité éternelle. Il sentit , comme un athlète, qu'il était suffisamment préparé pour le combat, parles jeûnes, les veilles, les prières, par une méditation continuelle des saintes Ecritures ; il choisit donc le jour où toute la ville était rassemblée pour voir une course de chevaux faite en l'honneur de Mars, ou plutôt du démon ami de la guerre. Tout le peuple assistait au spectacle ; on y voyait les Juifs et les Gentils; un grand nombre de Chrétiens, peu attentifs sur eux-mêmes , se mêlaient parmi les profanes; et , sans se mettre en peine de se séparer de la société des méchants, ils considéraient avec les autres la vitesse des chevaux et l'adresse de leurs conducteurs. Les esclaves étaient ce jour-là en liberté, les enfants avaient interrompu leurs études, des femmes obscures et sans nom étaient confondues avec les hommes. Tout le cirque était rempli de spectateurs qui regardaient attentivement le combat des chevaux. Alors notre héros magnanime accourt du haut des montagnes vers l’amphithéâtre, sans être effrayé de la foule du peuple , sans faire attention à combien de bras ennemis il se livrait. Avec un coeur intrépide et des sentiments élevés, il traverse tous les rangs des spectateurs , comme si c'eût été une file de rochers ou d'arbres , et paraît au milieu du cirque , justifiant cette sentence des Proverbes : Le juste est courageux comme un lion (Prov. 28. 1.).

Son intrépidité fut telle , que , se montrant dans l'endroit de l'amphithéâtre le plus remarquable , il cria de toutes ses forces et prononça d’un ton assuré ces paroles que plusieurs d'entre nous se souviennent encore d'avoir entendues : Ceux qui ne me cherchaient pas m'ont trouvé ; je suis venu me présenter à ceux qui ne m'interrogeaient pas (Is. 65. 1.). Il voulait par-là signifier qu'il venait se présenter au combat sans y être contraint, saris être épouvanté du péril; à l'exemple de son divin Maître, qui se manifesta de lui-même aux Juifs, dont il n eût pu être connu durant les ténèbres d'une nuit obscure.

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Homélies et discours choisis de S. Basile-le-Grand

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