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Discours adressé aux jeunes gens, sur l'utilité qu'ils peuvent retirer de la lecture des livres profanes
2.
Ne soyez pas étonnés si , lorsque vous avez des maîtres dont vous allez tous les jours recevoir les leçons, lorsque vous conversez avec les plus illustres des anciens écrivains, par les livres qu'ils nous ont laissés, je prétends avoir trouvé quelque chose de meilleur à vous dire. Je viens vous avertir de ne pas suivre aveuglément des docteurs profanes, de ne pas vous livrer à eux sans réserve, mais de prendre chez eux ce qu'il y a de bon et de savoir ce qu'il faut rejeter. Confinent donc pourrons-nous faire ce choix ? c'est ce que e veux vous apprendre , et c'est par où. je vais commencer.
Nous croyons, mes chers enfants, que la vie présente n'est rien ; tout ce qui se borne à l'utilité de cette vie n'est pas un bien à nos yeux. La naissance, la force, la beauté, la bonne mine, les honneurs, l'empire même, tout ce qu'il y a de plus grand dans le monde, nous paraît peu désirable : suais envier le bonheur de ceux gui possèdent ces avantages, nous portons plus loin nos espérances; et, dans tout ce que nous faisons , nous nous proposons pour terme une vie future. Tout ce qui peut nous y conduire, nous disons qu'il faut l'aimer et le rechercher de toutes ses forces, mais qu'on doit mépriser tout ce qui ne saurait nous aider à l'obtenir. Pour vous expliquer quelle est cette vie, quelle en sera la nature et le séjour, il faudrait vous entretenir plus longtemps que je n'ai résolu, et sur des objets qui passeraient votre capacité. Il me suffira de vous dire qu'en rassemblant toute la prospérité dont les hommes ont joui depuis qu'il en existe, on ne trouvera rien qui approche du bonheur d'une autre vie ; on verra que toute la somme des biens présents est aussi inférieure au moindre des biens futurs, que l'ombre et le songe soin au-dessous de la réalité : ou plutôt, pour nie servir d'un exemple plus propre, autant l'unie est plus précieuse que le corps, autant la vie future l'emporte sur la vie présente. Les saintes Ecritures nous apprennent ces vérités, en nous instruisant par des dogmes mystérieux. Mais comme votre jeunesse ne vous permet pas encore de pénétrer dans leur profondeur, nous exerçons les yeux de votre esprit a regarder dans des livres qui ne leur sont pas opposés, comme dans des ombres et dans des miroirs. C'est ainsi qu'on occupe les soldats de divers exercices qui paraissent des amusements, mais qui leur servent pour des combats sérieux. Imaginez-vous qu'on nous propose un combat de la plus grande importance , et qu'il faut nous y préparer avec tout le soin dont nous sommes capables , nous occuper de la lecture des poètes, des orateurs , tous les écrivains qui peuvent nous servir à perfectionner notre tune. Comme donc les ouvriers en teinture préparent avec de certaines drogues les étoiles qu'ils veulent teindre en couleur de pourpre , ou en toute autre couleur que ce soit. ; de même, si nous voulons empreindre en nous l'idée du beau assez fortement pour qu'elle soit ineffaçable , nous devons nous initier dans les sciences profanes, avant que de vouloir entrer dans les secrets des sciences sacrées. Par-là, nous nous accoutumerons à ces vives lumières, comme on s'accoutume à regarder le soleil en voyant son image dans l'eau.
Si les sciences profanes ont quelque rapport avec les sciences sacrées, il nous sera avantageux de les connaître ; sinon, nous en connaîtrons la différence en les rapprochant l'une de l'autre, et cela ne contribuera pas peu à nous affermir dans la connaissance de la vérité. Par quelle comparaison pourra-t-on mieux se représenter l'une et l'autre doctrine . Les arbres ont une vertu naturelle pour se charger de fruits dans leur saison, mais ils produisent aussi des feuilles qui sont cairn-me l'ornement des rameaux que le vent agite avec elles : c'est ainsi que les âmes produisent la vérité , qui est comme le fruit et la production principale ; nais c'est un avantage que ces mêmes âmes soient environnées des sciences profanes, comme de feuilles qui ombragent le fruit et qui l’embellissent. On dit que Moïse, dont la sagesse est si vantée, s'était exercé dans les sciences des Egyptiens ( Act. 7. 22. ) , lesquelles lui servirent de degrés pour parvenir à la contemplation du grand Etre. On dit aussi que, dans les siècles suivants, Daniel fut instruit dans la sagesse des Chaldéens, avant que de s'appliquer aux sciences sacrées ( Dan. 1. 4.); je vous ai montré suffisamment que les sciences profanes ne sont pas inutiles ; il faut maintenant vous apprendre dans quelles sources vous devez les puiser. Pour commencer par les poètes dont les discours sont plus variés, nous ne devons pas nous attacher à tout ce qu'ils disent. Nous recueillerons les actions et les paroles des grands hommes dont ils nous parlent ; nous les admirerons, et nous tâcherons de les imiter. Mais quand ils nous présenteront d'infâmes personnages, nous nous boucherons les oreilles pour nous garantir de pareils exemples, comme fit Ulysse, suivant leur rapport, pour éviter le chant des sirènes ( Odyssée. l. 12. v, 173. ). On s'accoutume aux mauvaises actions, en écoutant de mauvais discours. Nous devons clone garder soigneusement notre âme, de peur que des maximes perverses ne s'insinuent par l'agrément des paroles , et que nous n'avalions le poison avec le miel. D’après cela nous ne ferons aucune estime des poètes médisants et satiriques, ni de ceux qui représentent des hommes livrés à l'amour et au vin. Nous ne les écouterons pas , lorsqu'ils mettent la félicité à jouir d'une table somptueuse qui retentit de chansons dissolues ; et encore moins lorsqu'ils parlent de la pluralité des dieux et de leurs querelles indécentes. Le frère, chez les poètes, est en discorde avec son frère; les parents et les enfants se font une guerre implacable. Ils attribuent à leurs dieux des adultères, des amours et des commerces infâmes, et surtout à ce Jupiter qu'ils annoncent comme la divinité suprême. Abandonnons au théâtre ces horreurs qu'on rougirait d’attribuer à des brutes.
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Mahnwort an die Jugend über den nützlichen Gebrauch der heidnischen Literatur (BKV)
II. Kapitel
Wundert euch nicht, wenn ich behaupte, ich hätte für euch, die ihr doch täglich eure Lehrer besucht und mit den berühmtesten Männern des Altertums durch deren literarische Hinterlassenschaft in Fühlung steht, noch etwas Eigenes und besonders Wertvolles zu sagen. Eben das, was ich euch jetzt anraten will, ist [der Rat], ihr mögt doch nicht diesen Männern ein für allemal gleichsam Steuer und Segel eures Geistes anheimgeben und ihnen dahin folgen, wohin sie euch führen, vielmehr euch darüber klar werden, was neben dem Nützlichen, das ihr aus ihnen schöpft, bei ihnen auch zu übergehen, habt. Was das ist, und wie wir es erkennen, das will ich nun eben an der Hand jener Schriftsteller zeigen.
S. 448 Meine Jünglinge, wir halten dies irdische Menschenleben überhaupt für keinen Gewinn, wähnen und nennen durchaus kein Gut, was nur eine diesseitige Seligkeit bringt. Ahnenglanz, Körperstärke, Schönheit, Größe, allseitige Ehrung, selbst die Königswürde, kurz alles, was man menschlich groß nennen möchte, halten wir nicht einmal für begehrenswert, geschweige denn, daß wir ihre Besitzer anstaunen; wir gehen in unseren Hoffnungen weiter und tun alles zur Erlangung eines andern Lebens. Was uns nach dieser Richtung hin förderlich ist, das muß man unseres Erachtens lieben und mit aller Kraft anstreben, aber als wertlos beiseite lassen, was nicht auf jenes Leben abzielt.
Was es um dieses Leben ist, wo und wie wir es zubringen werden, darüber zu sprechen ginge über mein augenblickliches Vorhaben hinaus und erforderte auch größere Zuhörer, als ihr seid1 . Nur soviel will ich sagen, und damit dürfte ich euch genug angedeutet haben, daß alle Glückseligkeit aller Menschen, von ihrer Erschaffung an zusammengezählt und zusammengenommen, nicht einmal dem kleinsten Teile jener Güter vergleichbar ist, daß vielmehr alle Güter hienieden zusammen an Wert noch mehr hinter dem kleinsten jenseitigen Gute zurückstehen, als Traum und Schatten hinter der Wahrheit. Ja, um mich eines besseren Vergleiches zu bedienen: So hoch die Seele über allen Fähigkeiten des Körpers steht, so groß ist der Unterschied zwischen dem jenseitigen und diesseitigen Leben.
Zu jenem Leben weisen nun den Weg die heiligen Schriften mit ihren geheimnisvollen Lehren. Solange wir aber wegen des [jugendlichen] Alters2 nicht imstande sind, die Tiefe ihres Sinnes3 zu erlauschen, üben wir zunächst unser geistiges Auge an anderen Schriften, die ersteren nicht ganz fremd, sondern gleichsam als deren Schatten und Spiegel gegenüberstehen, und machen es so denen nach, die auf den Kampf S. 449 sich einüben; haben nämlich solche in Hand- und Fußbewegungen sich gut trainiert, dann haben sie beim Kampfe den Nutzen von diesen Übungen. Nun haben auch wir einen Kampf zu kämpfen, und zwar den schwersten aller Kämpfe; dessen müssen wir uns bewußt sein. Für diesen haben wir uns zu wappnen und darum alles zu tun und nach Kräften uns zu mühen, müssen mit Dichtern, Geschichtschreibern, Rednern, kurz mit allen Menschen uns abgeben, die uns irgendwie zur Förderung des Seelenheils von Nutzen sein können. Wie die Färber erst sorgfältig vorbereiten, was sie einmal färben wollen, z.B. die Farbe beschaffen, die sie brauchen, sei es Purpur, sei es eine andere Farbe, so müssen auch wir, soll uns der Ruhm der Tugend unauslöschlich verbleiben, zuvor dieser Profanliteratur uns widmen; erst dann können wir den heiligen und geheimnisvollen Lehren aufhorchen. Erst müssen wir uns daran gewöhnen, die Sonne im Wasser zu sehen, ehe wir unseren Blick auf das Licht selbst heften.
Besteht nun zwischen den beiderseitigen Lehren4 eine Verwandtschaft, so wird ihre Kenntnis uns von Nutzen sein, wenn nicht, dann macht eine vergleichsweise Zusammenstellung uns auf den Unterschied aufmerksam und dient nicht wenig zur Befestigung des Besseren. Wie könnte man denn wohl die heidnische und christliche Lehre in ihrem Verhältnisse zueinander bildlich darstellen? Etwa mit einem Baume, dessen eigentlicher Wert darin liegt, daß er zu seiner Zeit Früchte trägt, der aber doch auch seinen Schmuck hat und Blätter treibt, die die Zweige umrauschen. So verlangt auch die Seele vornehmlich eine Frucht in der Wahrheit5 ; aber es steht ihr auch das Gewand fremder Weisheit nicht übel an, wie denn auch Blätter der Frucht Schatten und ein liebliches Aussehen verschaffen. — So soll denn auch Moses, der Hochberühmte, der dank seiner Weisheit in aller Welt den größten Namen hat, seinen Verstand in der Wissenschaft der Ägypter geschult haben und so zur S. 450 Erkenntnis dessen gekommen sein, „der da ist6 ,“. Ähnlich soll auch später der weise Daniel in Babylon die Weisheit der Chaldäer erlernt und erst dann mit den göttlichen Lehren sich abgegeben haben7 .
Doch jetzt sind der Worte genug darüber, daß solches Studium der profanen Wissenschaft nicht wertlos ist; inwieweit aber ihr euch damit beschäftigen sollt, davon soll im Folgenden die Rede sein.
Fürs erste dürft ihr nicht allem, was die Dichter sagen, um damit zu beginnen — es gibt ja ihrer so manche und verschiedene —, und allen der Reihe nach8 eure Aufmerksamkeit schenken. Aber wenn sie von Handlungen und Reden guter Männer erzählen, so sollt ihr sie lieben und nach Kräften nachzuahmen versuchen. Kommen sie auf schlechte Menschen zu sprechen, so müßt ihr euch in Acht nehmen und eure Ohren verschließen, genau so, wie es Odysseus bei den Sirenengesängen gemacht haben soll9 . Denn die Angewöhnung an schlechte Reden ist leicht der Weg zu schlechten Taten. Deshalb müssen wir mit aller Sorgfalt uns davor hüten, nicht durch das Wohlgefallen an den Worten unvermerkt etwas Schlechtes in unsere Seele aufzunehmen, wie die, welche mit dem Honig das Gift einnehmen. Wir dürfen die Dichter auch nicht loben, wenn sie schmähen und spotten, Verliebte oder Trunkene schildern, auch nicht, wenn sie die Glückseligkeit nach einer luxuriösen Tafel und ausgelassenen Liedern bemessen. — Am wenigsten aber dürfen wir auf sie hören, wenn sie von ihrer Vielheit10 und Uneinigkeit erzählen. Denn bei ihnen steht Bruder gegen Bruder auf, Vater gegen Kinder, und die Kinder führen wiederum einen unversöhnlichen Krieg gegen die Eltern. Ehebrüche, Buhlereien und öffentliche Umarmungen der Götter, S. 451 besonders die ihres Oberhauptes, des höchsten Zeus, wie sie ihn nennen, die man ohne Erröten nicht einmal von Tieren aussagen könnte, wollen wir den Schauspielern überlassen.
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Vgl. oben S. 446, Anm. 1 ↩
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Vgl. oben S. 447. Anm. 1 ↩
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Vgl. 1Kor 2,10. ↩
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D.h. der Hl. Schrift und der Profanliteratur. ↩
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Vgl. Joh 8,32; 2Kor 4,2. ↩
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Vgl. Exod 3,14. — „θεωσία τοῦ ὂντος“ könnte wohl auch bedeuten: „Erkenntnis des Wahren“ ↩
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Vgl. Dan. c. 1. ↩
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D.h.: Man darf nicht alle Dichter ausnahmslos lesen. ↩
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Vgl. Homer, Odyssee XII, 89 ff. ↩
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Vielleicht schwebte Basilius hier die Theogenie Hesiods vor Augen. ↩