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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE VIII : CE QUI ARRIVA APRÈS CELA, DANS LA FAMINE, LA PESTE, LES GUERRES
[1] Les pluies accoutumées en effet et les ondées de la saison d'hiver où l'on était, n'apportèrent pas à la terre leur habituel tribut. Une famine inattendue s'abattit ; elle fut accompagnée d'une peste par surcroît et d'une autre maladie. C'était un ulcère, qui, à cause de l'inflammation, avait le nom significatif d'anthrax. Il se glissait peu à peu sur le corps tout entier et mettait ceux qui en souffraient en de faciles dangers ; mais c'était spécialement aux yeux qu'il venait la plupart du temps, et il rendait estropiés des milliers d'hommes ainsi que de femmes et d'enfants. [2] A ces maux s'ajoute, pour 31 le tyran, la guerre qui s'éleva contre les Arméniens. Ces gens depuis l'annuité étaient amis et alliés des Romains ; ils étaient aussi chrétiens et ils accompliraient avec zèle leurs devoirs religieux envers la divinité. l/homme ennemi de Dieu, ayant tenté de les contraindre à sacrifier aux idoles et aux démons, les rendit ennemis, au lieu d'amis, et adversaires, au lieu d'alliés. [3] Tout cela survint tout d'un coup, on un seul et môme moment, et confondit l'orgueilleuse audace du tyran contre Dieu. C'était à cause de son zèle pour les idoles et du siège fait contre nous, assurait-il audacieusement, que ni famine, ni peste, ni guerre n'étaient arrivées de son temps. Or voici que tout cela venait ensemble et en même temps, et il recevait les préludes de sa chute lamentable.
[4] Lui-même donc était occupé à la guerre contre les Arméniens avec ses armées, et le reste des habitants des villes situées dans son ressort étaient lamentablement ravagés par la famine ainsi que par la peste, si bien qu'une mesure de blé se vendait vingt mille cinq cents attiques. [5] Nombreux étaient ceux qui mouraient dans les villes, plus nombreux ceux qui trépassaient dans les campagnes et les bourgs ; aussi s'en fallait-il de peu que les registres, autrefois si riches en noms d'hommes des champs, ne supportassent une radiation totale, presque tous ayant péri en masse faute de nourriture ou par maladie pestilentielle. [6] Quelques-uns en effet croyaient bon de vendre à ceux qui étaient mieux pourvus ce qu'ils avaient de plus cher contre une nourriture très chiche ; d'autres, ayant aliéné leurs biens peu à peu, étaient réduits au dernier dénuement de 33 la pauvreté ; alors d'autres encore mâchaient de petits brins d'herbe et ayant tout simplement mangé certaine; plantes pernicieuses ruinaient la santé de leur corps cl. mouraient. [7) Parmi les femmes de bonne naissant dans les villes, quelques-unes, poussées par le besoin à la plus honteuse extrémité, venaient solliciter sur h-.; places publiques ; mais la preuve de leur éducation libérale antérieure se voyait dans la pudeur de leur vidage et la convenance de leurs vêtements. [8] Les uns encore, desséchés comme des ombres de trépassés, luttaient en et là contre la mort ; chancelant et s'effondrant dans l'impossibilité de se tenir debout, ils tombaient, et gisant étendus au milieu des places, ils demandaient qu'on leur donnât un petit morceau de pain; n'ayant plus qu'un souille de vie, ils criaient leur faim, et n'avaient plus de force que pour ce cri très douloureux. [9] Les autres, frappés d'étonnement par la multitude des demandeurs, eux qui avaient paru être des mieux approvisionnés, après avoir fourni des secours très nombreux, en venaient pour le reste à une attitude cruelle et impitoyable, ne s attendant pas encore eux-mêmes à soullrir la même chose que ceux qui mendiaient. Aussi bien même, au milieu des places et des rues, des cadavres nus, jetés depuis plusieurs jours sans sépulture, présentaient à ceux qui les voyaient, le plus lamentable spectacle. [10] Bien plus, quelques-uns devenaient la proie des chiens, et ce fut surtout le motif pour lequel les survivants en vinrent à tuer les chiens, dans la crainte que, devenus enragés, ils ne se missent à manger les hommes. [11] La peste elle aussi n'en dévorait pas moins chaque maison, et surtout celles 35 que la lamine, à cause des ressources en vivres, était hors d'état d'exterminer. Ceux par exemple qui étaient dans l'abondance, magistrats, gouverneurs, gens en charge par milliers, comme un butin approprié, abandonné à la maladie de la peste par la famine, subissaient une mort violente et très rapide. Tout était plein de gémissements ; dans toutes les rues, les marchés et les places, on ne pouvait voir autre chose que des lamentations, avec les flûtes et les bruits de coups qui les accompagnent d'ordinaire. [12] C'est de cette façon, avec les deux armes qu'on a dites, de la peste et de la famine tout ensemble, que combattait la mort ; elle dévorait en peu de temps des familles entières, si bien qu'alors on voyait emporter les corps de deux ou trois défunts clans le môme convoi funèbre.
[13] Tel était le salaire de l'orgueil de Maximin et des décrets votés en chaque ville contre nous, alors que les chrétiens fournissaient à tous les peuples, et d'une façon évidente, les preuves de leur bonne volonté en toutes choses et de leur piété. [14] Seuls en effet en un tel rassemblement de malheurs, ils montraient dans leurs œuvres de la compassion et de l'humanité. Pendant tout le jour, les uns s'efforçaient de rendre les derniers devoirs et de donner la sépulture à ceux qui mouraient (on comptait par milliers ceux qui n'avaient personne pour prendre soin d'eux). Les autres rassemblaient en une même réunion la foule de ceux qui en chaque ville étaient épuisés par la famine et distribuaient à tous du pain. Aussi ce fait était établi et proclamé auprès de tous; on glorifiait le Dieu des chrétiens, et on reconnaissait que seuls ils étaient pieux et reli- 37 gieux, cela étant véritablement prouvé par les faits eux-mêmes. [15] En retour de ce qui était ainsi accompli, Dieu, le grand et céleste allié des chrétiens, après avoir montré contre tous les hommes, à cause de ce qui a été raconté, la menace et l'indignation comme réponse aux excès dont ils avaient fait preuve à notre égard, nous rendait de nouveau la clarté bienveillante et éclatante de sa providence envers nous. Ainsi que dans une ombre épaisse, il faisait d'une façon très merveilleuse luire pour nous une lumière de paix, et il établissait d'une manière visible que Dieu même était, en tout, le chef vigilant de nos affaires. Il châtiait et ramenait à l'occasion son peuple par des épreuves ; puis derechef, après la leçon suffisante, il apparaissait avec bonté et miséricorde à ceux qui avaient en lui leurs espérances.
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Kirchengeschichte (BKV)
8. Kap. Die folgenden Ereignisse: Hunger, Pest und Kriege.
Die gewöhnlichen Regen und Wolkengüsse fielen zur Winterszeit nicht mehr in gewohnter Menge zur Erde. Unerwartete Hungersnot brach aus, dazu die Pest und als Beigabe noch eine andere Krankheit. Sie bestand in einem Geschwüre, das von seinem feuerartigen Charakter den Namen hat und „Kohle“ genannt wird. Dieses Geschwür breitete sich nach und nach über den ganzen Körper aus und versetzte die Kranken in ernstliche Gefahr. Insbesondere ergriff es die Augen in bösartiger Weise, so daß zahllose Männer, Weiber und Kinder erblindeten. Zu diesen Leiden kam für den Tyrannen noch der Krieg mit den Armeniern,1 die seit alten Zeiten Freunde und Bundesgenossen der Römer gewesen. Da sie aber ebenfalls Christen waren und Gott mit Eifer verehrten, hatte der Gotteshasser sie zu zwingen versucht, daß sie den Götzen und Dämonen opferten, und sie so aus Freunden zu Feinden, aus Bundesgenossen zu Gegnern gemacht. Alle diese Unglücksfälle, die plötzlich und zu ein und derselben Zeit eintraten, waren eine Kundgebung gegen den verwegenen Übermut des Tyrannen wider die Gottheit. Hatte er doch keck geprahlt, daß wegen seines Eifers für den Götzendienst und unserer Bedrängung seine Tage weder Hungersnot, noch Pest, noch Krieg heimsuchten.
Diese zumal und gleichzeitig ausbrechenden Leiden bildeten das Vorspiel zu seinem Untergang. Er selbst unterlag mit seinem Heere im Kriege gegen die Armenier, während die übrigen Bewohner der ihm untergebenen Städte von Hunger und Pest zugleich in er- S. 420 schreckender Weise zerrieben wurden. Für ein Maß Weizen zahlte man 2500 attische Drachmen, Tausende waren es, die in den Städten, und noch größer war die Zahl derer, die auf dem Lande und in den Dörfern dahinstarben. Die Folge hiervon war, daß die Steuerlisten, die ehedem eine zahlreiche ländliche Bevölkerung aufwiesen, nunmehr fast völliger Tilgung verfielen, da zufolge des Mangels an Lebensmitteln und der Seuche fast alle Bewohner zu gleicher Zeit zugrundegingen. Manche gaben unbedenklich gegen ein Stückchen Brot ihr Teuerstes an die Vermöglicheren preis. Andere verkauften nach und nach ihren Besitz und gerieten so in äußerste Not. Es gab Leute, die Futterabfälle verzehrten und, ohne zu überlegen, schädliche Kräuter aßen, die ihre Gesundheit zerstörten und den Tod zur Folge hatten. Edelgeborene Frauen in den Städten gingen, von der Not zu diesem erniedrigenden Schritt getrieben, auf den öffentlichen Plätzen betteln. Nur die Schamröte im Gesichte und die vornehme Kleidung verrieten noch ihre frühere freie Stellung. Mit dem Tode ringend und abgezehrt, wankten und schwankten Menschen wie Gespenster dahin und dorthin und brachen, außerstande, sich aufrecht zu halten, mitten auf den Straßen zusammen und flehten, am Boden hingestreckt, um einen Bissen Brot, noch in den letzten Zügen „Hunger!“ rufend. Nur zu diesem schmerzlichen Klageruf reichte noch die Kraft. Andere aber, die zu den Wohlhabenderen zu gehören schienen und bereits reichlich Almosen gespendet, wurden schließlich über die Masse der Bettler aufgebracht, hart und unbarmherzig. Denn sie mußten gewärtigen, daß ihnen über kurz oder lang dasselbe Schicksal wie diesen beschieden sein werde. Mitten auf öffentlichen Plätzen und in Gassen lagen so entblößte Leichname tagelang unbeerdigt da, einen höchst traurigen Anblick bietend denen, die es sahen. Manche davon wurden sogar Hunden zum Fraße. Darum begannen die Lebenden, die Hunde zu töten, in der Befürchtung, diese S. 421 könnten, in ihrer Gier aufgepeitscht, überhaupt zu Fressern von Menschenfleisch werden.
Vorzüglich aber war es die Pest, die ganze Familien dahinraffte, besonders da, wo der Hunger dank den Vorräten an Lebensmitteln sein Zerstörungswerk nicht auszuüben vermochte. Und so mußten Leute der wohlhabenden Kreise, Statthalter, Heerführer, Amts- und Würdenträger in großer Zahl, gleich als wären sie absichtlich vom Hunger der Pest überlassen worden, eines raschen und urplötzlichen Todes sterben. Alles war voll Wehklagen. Auf allen Gassen, Märkten und Straßen konnte man nichts anderes hören als Totenklagen mit den sie begleitenden Flöten und Klappern. So zog der Tod mit den erwähnten beiden Waffen, der Pest und dem Hunger, zu Felde und vernichtete in kurzer Zeit ganze Familien. Man konnte sogar sehen, daß zwei und drei Leichen in einem Trauerzuge zu Grabe getragen wurden.Das war der Lohn für den Übermut des Maximinus und für die Bittgesuche der Städte gegen uns. Da wurde auch die allseitige Dienstbereitschaft der Christen und ihre Frömmigkeit allen Heiden in deutlichen Zeichen offenbar. Denn sie waren die einzigen, die in den so großen Drangsalen ihr Mitgefühl und ihre Nächstenliebe durch die Tat kundgaben. Die einen widmeten sich Tag für Tag der Pflege der Sterbenden und ihrer Bestattung — es waren deren Tausende, um die sich niemand annehmen wollte —, andere versammelten die von Hunger Gequälten aus der ganzen Stadt an einem Orte und teilten Brot unter sie aus. Ihr Tun sprach sich bei allen Menschen herum, und man pries den Gott der Christen und bekannte, daß diese allein die wahrhaft Frommen und Gottesfürchtigen seien, da ihre Werke dies bewiesen. Nachdem so der große und himmlische Gott, der für die Christen streitet, durch die erwähnten Schicksalsschläge seinen Zorn und Unwillen wegen der Leiden, die man uns im Übermaß zugefügt, allen Menschen kund- S. 422 gegeben, da sandte er uns wiederum den milden und freundlichen Strahl seiner Fürsorge. Wie aus tiefer Finsternis ließ er uns in gar wunderbarer Weise das Licht des Friedens aus sich aufleuchten und machte allen Menschen offenbar, daß Gott selbst immer der Hüter unserer Geschicke war, sein Volk für eine Zeit wohl heimsuchend und durch Leiden zurechtweisend, nach genügsamer Züchtigung aber wieder gnädig und mild sich zeigend denen, die auf ihn ihre Hoffnung setzen.
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O. Seeck, „Geschichte des Untergangs der antiken Welt“ I4 (Stuttgart 1921) S. 138; Laqueur, S. 103—105. ↩