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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE XV : COMMENT SOUS VÉRUS POLYCARPE SUBIT LE MARTYRE AVEC D'AUTRES DANS LA VILLE DE SMYRNE
[1] C'est à cette époque que Polycarpe mourut martyr, lors des persécutions très violentes qui bouleversèrent l'Asie. J'ai cru tout à fait utile d'insérer dans cette histoire, le souvenir écrit de sa mort qui nous en été conservé. [2] II existe une lettre, adressée aux églises du Pont au nom de l'église à laquelle il présidait, qui expose en ces termes ce qui le concerne : 1
« [3] L'église de Dieu qui habite Smyrne à celle de Philomélium et à toutes les chrétientés du monde appartenant à la sainte Église catholique : que la miséricorde, la paix, l'amour de Dieu le Père et de 417 notre Seigneur Jésus-Christ surabonde en vous. Frères, nous vous écrivons (voy. l'Appendice) ce qui concerne les martyrs et le bienheureux Polycarpe qui, par son martyre, a comme scellé et fait cesser la persécution. ».2
[4] Ensuite, avant d'en venir à ce dernier, ils racontent ce qui concerne les autres martyrs et décrivent la constance qu'ils ont montrée dans les tourments. Ils disent en effet la surprise dont étaient frappés les spectateurs, rangés en cercle sur les gradins, quand ils les voyaient, déchirés par les fouets, à ce point qu'on apercevait les veines et les artères les plus intérieures, et qu'apparaissaient les entrailles et les parties les plus cachées du corps. Ils étaient ensuite étendus sur des coquillages marins et des pointes aiguës, et, après avoir enduré toutes sortes de supplices et de tortures, enfin ils étaient exposés pour devenir la pâture des fauves. [5] Ils racontent qu'on remarqua surtout le très courageux Germanicus ; fortifié par la grâce de Dieu, il domina la crainte du trépas innée à tout homme. Le proconsul voulait le persuader; il lui alléguait son âge ; il lui disait qu'il était très jeune et dans la fleur de sa vie, et le priait d'avoir compassion de lui-même. Le martyr, sans hésiter, intrépidement, attira sur lui une bête farouche, lui fit presque violence et l'irrita, afin de sortir plus vite de leur monde injuste et pervers. [6] Devant cette mort remarquable, la multitude entière fut stupéfaite en voyant le courage du pieux martyr et la vaillance de toute la race des chrétiens. Puis, elle se reprit à crier en masse : « Enlevez les athées. 419 Qu'on cherche Polycarpe! » [7] Le tumulte, grâce à ces cris, arriva à son comble. Un certain Phrygien de race, qui s'appelait Quintus, venu récemment de son pays, voyant les bêtes et les autres tourments dont il était menacé, sentit son âme fléchir, eut peur et finalement se laissa aller à sauver sa vie. [8] Le texte de la lettre que nous avons citée nous apprend que ce chrétien avait agi trop inconsidérément, en se présentant à la légère au tribunal avec d'autres. Sa chute fut ainsi pour tous un exemple éclatant; elle prouva qu'il ne faut pas affronter de tels périls à l'aventure et sans circonspection.
Voilà tout ce qui concerne ces martyrs. [9] Polycarpe, lui, fut tout à fait admirable. Tout d'abord, au récit de ces scènes, il demeura calme, gardant sa sérénité accoutumée et sa tranquillité d'âme ; il voulut même continuer à habiter la ville. Il céda pourtant à ceux de ses compagnons qui étaient d'un avis contraire et l'exhortaient à s'éloigner ; il se retira dans un domaine peu distant de Smyrne et y vécut avec quelques-uns de ses disciples. Nuit et jour, il ne faisait que persévérer dans les prières qu'il adressait au Seigneur, et il ne cessait d'y demander et d'implorer la paix pour toutes les églises de la terre : c'était du reste tout à fait sa coutume. [10] Pendant sa prière, il eut la nuit une vision. Trois jours avant d'être pris, il vit l'oreiller qui était sous sa tête brûler soudain et se consumer. Il s'éveilla sur-le-champ, interpréta aussitôt la vision à ceux qui étaient là, leur prédit presque ce qui devait arriver et il leur annonça clai- 421 rement qu'il lui faudrait mourir par le feu pour le Christ.3 [11] Ceux qui le cherchaient, le faisaient avec toute l'activité possible. Contraint de nouveau par l'affection et l'attachement des frères, on dit qu'il alla dans un autre domaine. A peine y était-il que les émissaires arrivaient et saisissaient deux des serviteurs qui étaient là; ils en battirent un et grâce à lui ils parvinrent à la retraite de Polycarpe. [12] Ils étaient arrivés le soir. Ils le trouvèrent reposant alors dans une chambre haute d'où il eût pu s'échapper et passer dans une autre maison. Il ne le voulut pas et dit : « Que la volonté de Dieu soit faite. » [13] Lorsqu'il sut que ceux qui le poursuivaient étaient là, dit le récit, il descendit près d'eux, leur parla avec un visage tout à fait serein et très doux. Eux, qui jusque là ne le connaissaient pas, pensaient voir une apparition en contemplant cet homme si chargé d'années, cette physionomie si imposante et si calme, et ils s'étonnaient qu'on mît tant d'acharnement à s'emparer d'un tel vieillard. [14] Aussitôt Polycarpe fit en hâte servir la table et les invita à prendre un copieux repas ; il leur demanda seulement une heure pour prier en liberté. Ils y consentirent : il se leva et, animé par la grâce du Seigneur, il se mit à prier. Ceux qui l'entendaient en étaient frappés, et plusieurs d'entre eux se repentaient d'en vouloir à la vie de cet homme vénérable et pieux.
[15] Voici au reste, pour ce qui suivit, le texte même de la lettre (voy. l'Appendice)
« Quand il eut achevé sa prière et fait mention de tous ceux qu'il avait connus, petits et grands, illustres ou obscurs, de toute l'Église catholique répandue dans le monde, l'heure départir venue, on le plaça sur un âne et on l'emmena à la ville. C'était un jour de grand sabbat. Hérode, l'irénarque, et son père, Nicétas, le croisèrent : ils le prirent sur leur char et, assis près de lui, essayèrent de le décider. Ils lui disaient : « Quel mal y a-t-il à dire ces mots : Seigneur César, et à sacrifier et à sauver sa vie. » [16] Le vieillard se tut d'abord ; ils insistèrent : « Je ne dois pas, reprit-il, faire ce que vous me conseillez ». Voyant alors qu'ils ne gagnaient rien, ils lui dirent des paroles blessantes, le firent descendre avec précipitation si bien qu'en quittant le char, il se déchira le devant de la jambe. Il n'en fut pas plus ému que s'il n'avait rien souffert. Il marchait gaiement et en hâte, se laissant conduire vers le stade.
« [17] Le tumulte était tel dans le stade qu'on avait peine à rien entendre. Lorsque Polycarpe entra, une voix du ciel lui dit : « Sois courageux, Polycarpe, et agis vaillamment. » Personne ne vit qui parlait, mais beaucoup des nôtres perçurent ces paroles. [18] Le vieillard fut donc amené et le bruit redoubla quand on sut qu'il était pris. Il se présenta donc au proconsul qui lui demanda s'il était Polycarpe : il répondit que c'était lui. Alors le magistrat l'exhorta à renier sa foi : « Aie pitié de ton âge », lui disait-il et d'autres paroles de même genre qu'il leur est coutume de répéter. Puis, 425 il ajouta : « Jure par la fortune de César, repens-toi, dis : « Enlevez les athées. » [19] Polycarpe regarda toute la foule du stade d'un visage grave, étendit la main vers eux, gémit et leva les yeux vers le ciel : « Enlevez les athées », dit-il. [20] Le proconsul insista et dit : « Jure et je te mettrai en liberté; insulte le Christ. » Polycarpe repartit : « II y a quatre-vingt-six ans que je le « sers et il ne m'a pas fait de mal ; comment puis-je blasphémer mon roi et mon Sauveur?» [21] Le proconsul le pressa encore :« Jure par la fortune de César.— Si tu cherches une vaine gloire, dit-il, à me faire jurer par la fortune de César, comme tu le dis en feignant d'ignorer qui je suis, écoute. Je te le déclare librement : je suis chrétien. Si tu désires apprendre la doctrine du christianisme donne-moi un jour et tu l'entendras. » [22] Le proconsul dit : « Persuade le peuple. » Polycarpe dit : « Je veux bien encore te « rendre raison; car nous avons appris à donner aux magistrats et aux autorités établies par Dieu, l'honneur qui leur convient et qui ne nous nuit pas. Quant à ceux-ci, je ne les juge pas dignes d'entendre ma défense. » [23] Le proconsul dit : « J'ai des bêtes et je t'exposerai à elles si tu ne changes pas d'avis. » Polycarpe dit : « Appelle-les ; nous ne changeons jamais pour aller du meilleur au pis, mais il est beau de passer des maux à la justice. » [24] Le gouverneur reprit : 427 « Je te ferai dompter par le feu si tu méprises les fauves, à moins que tu changes d'avis ». Polycarpe dit : ,« Tu me menaces d'un feu qui brûle un moment et s'éteint peu après ; car tu ne connais pas le feu du jugement à venir et le châtiment éternel réservé aux impies. Mais pourquoi tardes-tu ? Fais amener ce que tu voudras. »
« [25] Tandis qu'il prononçait ces paroles et beaucoup d'autres il paraissait rempli de courage et de joie, et son visage étincelait de bonheur. Ainsi tout ce qu'on lui avait dit, l'avait laissé impassible. Le proconsul au contraire restait stupéfait; il envoya le héraut annoncer au milieu du stade : « Polycarpe s'est par trois fois déclaré chrétien. » [26] Lorsqu'on eut entendu cette proclamation, toute la foule des païens et des Juifs habitant Smyrne ne contint plus sa colère et clama à grands cris : « II est le docteur de l'Asie, le père des chrétiens, le destructeur de nos dieux ; c'est lui qui apprend à beaucoup de gens à ne pas sacrifier et à ne pas adorer. » [27] En même temps, ils criaient et demandaient à Philippe l'asiarque de lâcher un lion contre Polycarpe. Celui-ci répondit que cela ne lui était pas permis, parce que les combats des bêtes étaient achevés. Ils se mirent alors à crier unanimement de brûler vif Polycarpe. [28] II fallait en effet que la vision de l'oreiller qu'il avait eue s'accomplit. Lorsque le saint vieillard priait, il avait vu son chevet brûler, et s'étant tourné vers les fidèles qui l'entouraient, il avait dit d'une façon prophétique : « Je dois être brûlé vivant. » [29] Cela 429 fut fait plus rapidement que dit. La foule sur-le-champ courut dans les ateliers et les bains pour y chercher du bois et des fagots, elles Juifs étaient, selon leur coutume, très ardents à cette besogne. [30] Quand le bûcher fut prêt, Polycarpe quitta lui-même tous ses vêtements, enleva sa ceinture et essaya d'ôter lui-même sa chaussure : il n'était plus accoutumé à le faire seul, car chacun des fidèles s'empressait constamment à qui toucherait le plus vite son corps ; la perfection de sa vie était si complète qu'il avait été vénéré même avant qu'il n'eût des cheveux blancs. [31] On plaça donc rapidement autour de lui les matières du bûcher. A ceux qui allaient l'y clouer, il dit : « Laissez-moi comme je suis, celui qui m'a donné d'avoir à souffrir le feu, me donnera de rester tranquillement au bûcher sans être assujetti par vos clous. » On ne le cloua donc pas, mais on le lia. [32] II avait les mains attachées derrière le dos; il ressemblait ainsi à un agneau de choix pris dans un grand troupeau pour un holocauste agréable au Dieu tout- puissant. [33] II dit : « Ô Père de Jésus-Christ, ton Fils aimé et béni par qui nous avons reçu le bienfait de te connaître, Dieu des anges, des Puissances, de toute créature et de toute la race des justes qui vivent en ta présence, je te bénis parce que tu m'as jugé digne, en ce jour et à cette heure, d'être admis au nombre de tes martyrs, de prendre part au calice de ton Christ pour ressuscitera la vie sans fin de l'âme et du corps dans l'incorruptibilité du Saint-Esprit.4 [34] Reçois- 431 moi devant toi aujourd'hui parmi eux, dans un sacrifice généreux et agréable, selon que tu me l'avais préparé et annoncé, et que tu réalises, ô Dieu ennemi du mensonge et véritable. [35] C'est pourquoi je te loue de toutes choses, je te bénis, je te glorifie, par le pontife éternel Jésus-Christ, ton Fils aimé par lequel, à toi, avec lui dans le Saint-Esprit, gloire, aujourd'hui et dans les siècles avenir, Amen » .5
« [36] Dès qu'il eût dit « Amen » et achevé sa prière, les gens du bûcher allumèrent le feu, et une grande flamme s'éleva. Nous vîmes alors un prodige, nous du moins à qui il fut donné de l'apercevoir et nous étions réservés pour raconter aux autres ce qui arriva. [37] Le feu monta en effet en forme de voûte ou comme une voile de vaisseau gonflée par le vent et entoura le corps du martyr. Lui cependant était au milieu, semblable non à une chair qui brûle, mais à l'or et à l'argent embrasés dans la fournaise. Nous respirions un parfum aussi fort que celui qui s'exhale de l'encens et d'autres aromates précieux. [38] Les pervers voyant enfin que les flammes ne pouvaient attaquer sa chair, ordonnèrent au bourreau d'aller le percer de son glaive. [39] II le fit et un flot de sang jaillit, si bien que le feu s'éteignit et que la foule fut tout étonnée qu'il y eût tant de différence entre les incroyants et les élus. Polycarpe était l'un d'entre eux, lui, le docteur apostolique et prophétique le plus admirable de notre temps, évêque 433 de l'église catholique de Smyrne ; toute parole sortie de sa bouche s'est en effet accomplie et s'accomplira.6 « [40] Le mauvais, jaloux et envieux, l'adversaire de la race des justes, quand il eut vu la grandeur de son martyre, cette vie irréprochable depuis son début, le diadème d'immortalité qui la couronnait et cette victoire remportée d'une façon incontestable, prit soin que le cadavre de Polycarpe ne nous fût pas laissé, quoique beaucoup eussent désiré qu'il en fût ainsi et eussent souhaité d'avoir parte sa sainte dépouille. [41] Certains suggérèrent donc à Nicétas, père d'Hérode et frère d'Alcé, d'intervenir auprès dii gouverneur pour qu'il nous refusât le corps du martyr, de peur, disait-il, que, quittant le crucifié, nous ne nous missions à adorer celui-ci. Ils tinrent ce langage à l'instigation et sur les instances des Juifs : ceux-ci nous épiaient même, lorsque nous allions retirer le cadavre du feu. Ils ignoraient que jamais nous ne pourrons ni abandonner le Christ, qui a souffert pour le salut de ceux qui sont sauvés dans le monde entier, ni adresser nos hommages à un autre.7 [42] Nous l'adorons, lui, parce qu'il est fils de Dieu, et nous aimons aussi à bon droit les martyrs, mais comme des disciples et imitateurs du Seigneur, à cause de leur invincible attachement à notre roi et maître. Puissions-nous leur être unis et devenir leurs compagnons à l'école du Christ. [43] Le centurion voyant la jalousie des Juifs, fit placer le corps au milieu selon leur coutume, et le brûla. De la sorte, ce ne fut que plus tard que nous avons enlevé ses ossements, plus chers que des pierres précieuses et plus estimables que l'or; nous les avons placés dans un lieu con- 435 venable. [44] C'est là que nous nous réunirons dans l'allégresse et la joie lorsque nous le pourrons et quand le Seigneur nous permettra de célébrer le jour natal de son martyre, pour nous souvenir de ceux qui ont combattu avant nous, et pour exercer et préparer ceux qui doivent lutter dans l'avenir. [45] Voilà ce qui concerne le bienheureux Polycarpe. II fut le douzième qui souffrit le martyre à Smyrne, en comptant ceux de Philadelphie, mais c'est de lui seul qu'on se souvient de préférence et dont on parle en tous lieux, même chez les païens. »8
[46] Voilà comment il faut apprécier l'admirable fin de cet homme merveilleux et apostolique qu'était Polycarpe ; les frères de l'église de Smyrne en ont fait le récit dans l'épître que nous avons citée. Dans le même livre, se trouvent encore d'autres martyres qui ont eu lieu dans la même ville à la même époque de la mort de Polycarpe. Parmi eux, Métrodore, qui paraît avoir été prêtre de l'erreur de Marcion, périt par le feu. [47] Un des athlètes d'alors se distingua et fut très célèbre ; il s'appelait Pionius. Ses diverses confessions, la liberté de son langage, les apologies qu'il fit de sa foi devant le peuple et les magistrats, les enseignements qu'il donna à la foule dans ses discours, ses encouragements à ceux qui avaient succombé dans l'épreuve de la persécution, les exhortations qu'il adressait aux frères qui venaient à lui dans la prison, les souffrances et les tourments qu'il eut ensuite à endurer comme, entre autres, d'être percé de clous, son courage au milieu des 437 flammes et enfin sa mort après tous ces merveilleux combats, tout cela est exposé très au long dans la relation écrite qui le concerne. Nous y renverrons ceux qui la désireraient ; nous l'avons insérée dans notre collection des anciens martyres. [48] On montre en outre aussi les passions d'autres chrétiens martyrisés à Pergame, ville d'Asie, Garpus et Papylus, et une femme, Agathonice, qui périrent glorieusement, après avoir confessé leur foi à plusieurs reprises et d'une façon remarquable.
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κατὰ Πόντον ABDM syr., lat. ; κατὰ τόπον ERT SCHWARTZ. On peut hésiter entre les deux leçons. Philomelium n'est pas dans le Pont, mais en Phrygie. De plus, l'adresse authentique, citée ensuite, porte κατὰ πάντα τόπον. Mais, d'autre part, πάντα manque dans Eusèbe, et il faudrait prouver que κατὰ τόπον suffit. Il est probable que certains mss. d'Eusèbe ont été corrigée d'après l'adresse de la lettre 515 et qu'Eusèbe a bien écrit, en dépit de la géographie, κατὰ Πoντον. ↩
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ἐγράψαμεν : l'auteur d'une lettre se place souvent au moment où on la lira et met au passé ce qui est encore pour lui un présent ; KUEHNER, Grammatik der Griech. Sprache, t. II, le partie, par B. GERTH Hlannovre, 1898), p. 168 ; Fr. BLASS, Grammatik des neutestamentlichen Griechisch, § 57, 10 (1e éd., Goettingue, 1896, p. 190). ↩
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ἄθρόυς; : voy. la note sur III, viii, 6. Le texte du Martyrium Polycarpi [G) diffère sur plus d'un point de celui d'Eusèbe. Voici les principales divergences. 15, κύριος EMBT, G; κύριε ABD, Domine trad. lat. de G. ↩
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τοῦ Χριστοῦ σου EB lat., partie des mss. de G; σου om. ABDMT, syr., un ms. de G. ↩
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ἀρχιερέως mss., syr., G ; deum et pontificem, RUFIN (addition antisubordinatienne). — ἐν πνεύματι mss., σύν syr.lat., XÏI G. ↩
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καθολικῆς om. syr., lat. ↩
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δ' Ἄλκης : Eusèbe avait Δάλκης (tous les mss., sauf D, lat., syr.) ; δὲ Ἄλκης; D, corrigé d'aprés G qui a gardé le texte primitif.— τῶν σῳζόμενων om. T, lat.. un ms. de G : d'après M. Schwartz, texte primitif auquel s'est ajouté, ensuite une correction (ou une glose), τοῦ πάντος κόσμου. ↩
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δωδεκάτου paraît avoir été la leçon de l'archétype de nos mss. d'Eusèbe ; mais les traductions supposent un autre texte : κ mit den zwölf von Philadelphia die zeugten » ; syr. ; cum quo etiam alii duodecim ex Philadelphia uenientes... martyrio consummati sunt, lat. Cf. G : Πολύκαρπον ὃ;... δωδέκατος. — μαρτυρήσαντος SCHWARTZ ; μαρτυρήσαντος ὅς mss. ; μαρτυρήσας — 8;... κατατεθειμένων om. lat. — ὑπὸ πάντων μᾶλλον mss.. πάντων μᾶλλον syr., soius inler celcros trad. lat. de G, ὑπὸ πάντων G. Primitivement : πάντων μᾶλλον, glosé ou corrigé par μόνος, qui a passé dans le texte et a été rattaché à πάντων par ὑπό (SCHWARTZ). — A ces observations, il faut ajouter que M. Schwartz considère comme doublons ou interpolations : 18 : προσαχένθος... προσελθόντα (doublon de άγόμενος... εἰσιόντι 10-17); 28 : προσευχόμενος et ἐπιστραφείς (et 10 : εὐχό- 516 μενον), interpolalions antérieures à Eusèbe ; 36 : οἳ ... τὰ γενόμενα 39 : ἐπίσκοπος (suspecté à tort). En revanche, Eusèbe n'a pas la mention de la colombe, § 39 : ἐξῆλθε περιστερὰ καὶ πλῆθος αἵματος, G. — Sur 6, 18 et 19, voy. JUSTIN, Apol., I, vi, 1. ↩
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Kirchengeschichte (BKV)
15. Kap. Polykarp stirbt mit anderen unter Verus in Smyrna den Martertod.
Unter Mark Aurel fand Polykarp während der in Asien wütenden heftigen Verfolgungen den Martertod. Ich erachte es für sehr notwendig, sein Lebensende, dessen schriftliche Aufzeichnung noch vorhanden ist, in unserer Geschichte der Nachwelt zu überliefern. Es ist dies das Schreiben, welches im Namen der Kirche, die von Polykarp geleitet worden war, an die Gemeinden der verschiedenen Gegenden sein Schicksal also mitteilt:1 „Die Kirche Gottes zu Smyrna an die Kirche Gottes in Philomelium und an alle Gemeinden der heiligen katholischen Kirche auf der ganzen Welt: möge sich die Barmherzigkeit, der Friede und die Liebe Gottes des Vaters und unseres Herrn Jesus Christus mehren! Wir berichten euch, Brüder, das Schicksal der Märtyrer und des seligen Polykarp, welcher durch seinen Martertod die Verfolgung gewissermaßen besiegelt und beendet hat.“ Sodann erzählen sie,2 noch ehe sie über Polykarp berichten, die Schicksale der anderen Märtyrer und beschreiben ihre Standhaftigkeit in Ertragung S. 175 von Leiden. Nach ihrem Berichte erschraken die Umstehenden, als sie sahen, wie die einen von ihnen mit Geißeln bis auf die verborgensten Adern und Blutgefäße derart zerfleischt wurden, daß man selbst den innersten Bau des Körpers sehen konnte, und wie andere auf Muscheln und spitzige Pfähle gelegt wurden und wie sie nach allen möglichen Qualen und Martern schließlich wilden Tieren zur Nahrung vorgeworfen wurden. Ganz besonders — so erzählen sie — zeichnete sich der edle Germanikus aus, indem er mit der göttlichen Gnade die angeborene Furcht vor dem Tode überwand. Als ihn der Prokonsul zu überreden suchte, auf sein Alter hinwies und ihm eindringlich vorhielt, daß er mit Rücksicht auf seine Jugend und auf die Blüte seiner Jahre mit sich selber Mitleid haben solle, zögerte er nicht, sondern riß das wilde Tier gierig an sich und zwang und reizte es geradezu, um von ihrer ungerechten, frevelhaften Gesellschaft um so schneller loszukommen. Anläßlich des glorreichen Todes dieses Mannes entsetzte sich die ganze Masse über den gottgeliebten Zeugen der Standhaftigkeit und über den Heldenmut des ganzen Christengeschlechtes, und einstimmig begann sie zu schreien: „Fort mit den Gottlosen! Auf zur Suche nach Polykarp!“ Als mit diesem Geschrei der Tumult sehr groß geworden war, wurde ein Phrygier, namens Quintus, der erst vor kurzem aus Phrygien angekommen war, beim Anblick der wilden Tiere und der übrigen Gefahren kleinmütig und ängstlich und gab schließlich sein Heil preis. Wie das erwähnte Schreiben mitteilt, war er sehr voreilig und ohne gründliche Überlegung mit den anderen vor den Richterstuhl getreten, und wurde er nach seiner Gefangennahme allen ein sprechendes Beispiel dafür, daß man sich nicht tollkühn und ohne Überlegung in solche Gefahren begeben dürfe. So war das Ende der einen. Der bewundernswerte Polykarp aber ließ sich bei der ersten Schreckensnachricht nicht aus der Fassung bringen, bewahrte seine uner- S. 176 schütterliche Ruhe und wollte in der Stadt bleiben. Doch gab er dem Drängen seiner Umgebung, die ihn aufforderte, fortzugehen, nach und ging auf ein in der Nähe der Stadt gelegenes Landgut, wo er sich mit einigen aufhielt, um Tag und Nacht einzig und allein zum Herrn zu flehen und so, wie er es immer zu tun pflegte, für die Kirchen des ganzen Erdkreises dringend den Frieden zu erbitten. Drei Tage vor seiner Gefangennahme hatte er während des Betens bei Nacht ein Gesicht und sah, wie sein Kopfkissen plötzlich von Feuer ergriffen wurde und verbrannte. Als er wieder zu sich kam, legte er sofort den Anwesenden die Erscheinung aus, sagte ihnen geradezu die Zukunft voraus und erklärte seiner Umgebung offen, daß er um Christi willen des Feuertodes sterben müsse. Da seine Späher sehr eifrig bei der Arbeit waren, soll er mit Rücksicht auf die liebevolle Sorge seiner Brüder noch einmal den Aufenthaltsort gewechselt haben und auf ein anderes Landgut gegangen sein. Doch gar bald kamen seine Verfolger dahin. Sie ergriffen zwei der dortigen Diener und zwangen einen derselben durch Mißhandlung, das Versteck des Polykarp zu verraten. Da es schon spät war, als sie ankamen, fanden sie ihn im oberen Stockwerk ruhend. Er hätte von da in ein anderes Haus fliehen können, doch wollte er es nicht tun, sondern sprach: „Der Wille Gottes geschehe!“ Das Schreiben berichtet, er sei, als er von ihrer Anwesenheit erfuhr, hinuntergegangen und habe so freundlich und so liebenswürdig mit ihnen gesprochen, daß die, welche ihn nicht schon vorher gekannt hatten, glaubten, eine wunderbare Erscheinung zu sehen; erstaunt waren sie über sein hohes Alter und über die Würde und Gelassenheit seines Benehmens und darüber, daß man solche Mühe aufwenden konnte, einen so alten Mann gefangenzunehmen. Ohne Zögern ließ Polykarp sofort für sie den Tisch decken, forderte sie dann auf, von der reichlich vorgesetzten Speise zu nehmen, und erbat von ihnen eine Stunde Frist, S. 177 damit er in Ruhe beten könne. Da ihm die Bitte gewährt wurde, stand er auf und betete voll der Gnade des Herrn in einer Weise, daß die Anwesenden erschüttert wurden, als sie ihn beten hörten, und daß viele von ihnen Reueschmerz empfanden bei dem Gedanken, daß sie einen so ehrwürdigen Greis zum Tode führen wollten. Das ihn betreffende Schreiben erzählt sodann den weiteren Verlauf seiner Geschichte wörtlich also:3 „Endlich schloß er sein Gebet, in welchem er aller gedachte, die ihm jemals begegnet waren, kleiner und großer, berühmter und unberühmter Leute und der ganzen katholischen Kirche auf dem Erdkreise. Als nun die Stunde gekommen war, aufzubrechen, setzte man ihn auf einen Esel und brachte ihn in die Stadt; es war an einem großen Sabbate.4 Da kamen ihm der Irenarch5 Herodes und dessen Vater Niketes entgegen. Sie nahmen ihn zu sich auf den Wagen und suchten ihn, während sie neben ihm saßen, zu überreden mit den Worten: ‚Was ist es denn Schlimmes, Herr6 Kaiser zu sagen, zu opfern und sich das Leben zu retten?’ Polykarp gab ihnen zunächst keine Antwort; als sie ihm aber keine Ruhe ließen, erklärte er: ,Ich bin nicht gewillt, das zu tun, was ihr mir ratet.’ Da es ihnen nicht S. 178 gelang, ihn zu überreden, beschimpften sie ihn und stießen ihn mit solcher Gewalt, daß er sich beim Absteigen vom Wagen das Schienbein verletzte. Doch er achtete nicht darauf, ging, wie wenn ihm nichts zugestoßen wäre, wohlgemut und eilends weiter und wurde in die Rennbahn geführt. Als Polykarp in die Rennbahn eintrat, erscholl vom Himmel eine Stimme: ,Mut, Polykarp, sei ein Mann!’ Infolge des großen Lärmes in der Rennbahn wurde aber die Stimme von der Menge gar nicht gehört. Niemand sah den, der die Worte sprach, aber viele von den Unsrigen vernahmen die Stimme. Als man erfuhr, Polykarp sei verhaftet, entstand großer Lärm bei seiner Vorführung. Der Prokonsul, vor den er trat, fragte ihn nun, ob er Polykarp sei. Er bejahte es, worauf jener ihm nahelegte, er solle (seinen Glauben) verleugnen, ihn aufforderte: ‚Nimm Rücksicht auf dein hohes Alter!’ und an ihn noch die anderen üblichen Worte richtete: ‚Schwöre beim Glücke des Kaisers, ändere deine Gesinnung, sprich: Fort mit den Gottlosen!’ Mit ernstem Blicke sah Polykarp auf die ganze Versammlung in der Rennbahn, streckte seine Hand aus, seufzte, schaute zum Himmel und rief: ,Fort mit den Gottlosen!’ Als der Prokonsul weiter in ihn drang mit den Worten: ,Schwöre, und ich werde dich freilassen! Lästere deinen Christus!’ antwortete Polykarp: ‚Schon 86 Jahre diene ich ihm, und er hat mir kein Leid getan. Wie kann ich meinen König, der mich erlöst hat, lästern?’ Als ihm aber der Prokonsul wieder keine Ruhe ließ und ihn aufforderte: ‚Schwöre beim Glücke des Kaisers!’ entgegnete Polykarp: ,Wenn du dir mit dem Gedanken schmeichelst, ich würde, um deine Worte zu gebrauchen, beim Glücke des Kaisers schwören, und dich stellst, als wüßtest du nicht, wer ich bin, dann vernimm das offene Bekenntnis: Ich bin Christ. Willst du die christliche Lehre kennenlernen, dann bestimme einen Termin zur Aussprache!’ Der Prokonsul gab ihm zur Antwort: ,Das Volk magst du überzeugen.’ S. 179 Polykarp wandte ein: ,Dich hätte ich einer Belehrung gewürdigt; denn man hat uns gelehrt,7 den von Gott aufgestellten Fürsten und Beamten die gebührende Ehre zu erweisen, soferne solche Ehrung uns keinen Schaden bringt. Jene aber halte ich nicht für würdig, mich ihnen gegenüber zu verteidigen.’ Da erklärte der Prokonsul: ,Wilde Tiere stehen mir zur Verfügung. Ihnen werde ich dich vorwerfen lassen, wenn du nicht nachgibst.’ Polykarp bemerkte: ,Lasse sie kommen! Denn unmöglich ist es uns, uns vom Besseren zum Schlimmeren zu bekehren. Gut aber ist es, sich vom Schlimmen weg zur Gerechtigkeit hinzuwenden.’ Der Prokonsul: ‚Wenn du dir aus den wilden Tieren nichts machst und hartnäckig bleibst, lasse ich dich vom Feuer verzehren.’ Polykarp: ,Du drohst mir mit einem Feuer, das nur einige Zeit brennt und bald wieder erlischt. Nicht kennst du das Feuer des kommenden Gerichtes und der ewigen Strafe, das den Gottlosen bestimmt ist. Doch warum zögerst du? Hole herbei, was du willst!’ Während Polykarp diese und noch mehrere andere Worte sprach, war er von Mut und Freude erfüllt, und sein Angesicht strahlte von Anmut, so daß er nicht nur nicht bei den Worten, die man an ihn richtete, bestürzt zusammenbrach, sondern daß vielmehr der Prokonsul voll Schrecken seinen Herold ausschickte, dreimal mitten in der Rennbahn zu verkünden: Polykarp hat sich als Christ bekannt. Bei diesen Worten des Herolds schrie die ganze Menge der in Smyrna wohnenden Heiden und Juden mit unverhohlener Wut und mit lauter Stimme: ‚Dieser ist der Lehrer Asiens, der Vater der Christen, der Vernichter unserer Götter, der viele vom Opfer und Gebet abhält!’ So schrie die Masse und verlangte lärmend vom Asiarchen8 Philippus, er solle auf Polykarp S. 180 einen Löwen loslassen. Dieser aber erklärte, es sei ihm nicht gestattet, da die Tierhetzen bereits beendet seien. Da beschlossen sie, einstimmig zu rufen, Polykarp solle lebendig verbrannt werden. Es mußte sich das Gesicht bezüglich des Kopfkissens bewahrheiten; er hatte nämlich, als er während des Gebetes dasselbe brennen sah, zu den Gläubigen, welche bei ihm waren, die prophetischen Worte gesprochen: ‚Ich muß lebendig verbrannt werden.’ Gesagt, getan: eilends holt die Menge aus den Werkstätten und Bädern Holz und Reisig zusammen, wobei die Juden ihrer Gewohnheit gemäß bereitwillig die größten Dienste leisteten.9 Als der Holzstoß errichtet war, legte Polykarp alle seine Oberkleider ab und löste seinen Gürtel, sodann suchte er auch seine Schuhe auszuziehen. Sonst brauchte er dies nicht zu tun, da stets alle Gläubigen gewetteifert hatten, zuerst seinen Leib berühren zu dürfen; denn schon vor seinem Martyrium wurde er wegen seines tugendhaften Wandels auf jegliche Weise ausgezeichnet. Das für den Scheiterhaufen hergerichtete Material wurde sofort um ihn herum gelegt. Als man ihn auch annageln wollte, erklärte er: ‚Lasset mich so! Denn der, welcher mich für das Feuer bestimmt hat, wird mir auch die Gnade geben, ohne Sicherung durch Annagelung unbeweglich auf dem Scheiterhaufen stehen zu bleiben.’ Sie nagelten ihn daher nicht an, doch banden sie ihn fest. Er aber, die Hände am Rücken und festgemacht gleich einem herrlichen Widder, der aus einer großen Herde zu einem für den allmächtigen Gott angenehmen Opfer auserlesen wurde, sprach das Gebet: ‚O Vater deines geliebten und gepriesenen Sohnes Jesus Christus, der uns deine Erkenntnis vermittelt hat, o Gott der Engel und Mächte und aller Schöpfung und des ganzen Geschlechtes der Ge- S. 181 rechten, die dich vor Augen haben, ich preise dich, daß du mich dieses Tages und dieser Stunde gewürdigt hast, so daß ich unter der Schar der Märtyrer teilnehme an dem Kelche deines Christus, um seelisch und körperlich in der Unvergänglichkeit des Geistes zu ewigem Leben aufzuerstehen. Möchte ich unter die Zahl der Märtyrer heute vor dir aufgenommen werden als fettes, wohlgefälliges Opfer! Denn du, untrüglicher, wahrhaftiger Gott, hast dieses Opfer vorherverkündet und erfüllt, du hast es zubereitet. Deshalb für alles bringe ich dir Lob, Dank und Verherrlichung durch den ewigen Hohenpriester Jesus Christus, deinen geliebten Sohn, durch welchen dir mit ihm selbst im Heiligen Geiste die Ehre sei jetzt und in alle Ewigkeit. Amen!’10 Nachdem Polykarp das Amen ausgesprochen und sein Gebet beendet hatte, zündeten die Heizer das Feuer an. Als die Flamme mächtig emporloderte, schauten wir ein Wunder; denn uns wurde die Gnade gegeben, das Wunder zu sehen, und wir wurden bestimmt, anderen das Geschehene zu verkünden. Das Feuer, das sich gleich einem vom Winde geschwellten Segel wölbte, umgab rings den Leib des Märtyrers wie eine (schützende) Mauer. Sein Fleisch verbrannte nicht darin, sondern es war wie Gold und Silber in einem Schmelzofen. Auch empfanden wir einen Wohlgeruch wie von duftendem Weihrauch oder anderen kostbaren Gewürzen. Als schließlich die Gottlosen merkten, daß sein Leib vom Feuer nicht verzehrt werden könne, befahlen sie dem Konfektor,11 er solle zu Polykarp hingehen und ihm das Schwert in die Brust stoßen. Er tat dies, worauf eine solche Menge Blutes floß, daß es das Feuer auslöschte und die ganze Menschenmenge sich wunderte über den großen Unterschied, der zwischen den Ungläubigen und S. 182 den Auserwählten besteht. Zu den Auserwählten zählte auch unser Polykarp, ein Lehrer von apostolischem und prophetischem Geist und von größtem Ansehen in unserer (christlichen) Zeit, Bischof der katholischen Kirche in Smyrna. Jedes Wort aus seinem Munde hat sich erfüllt und wird sich noch erfüllen. Als aber der eifersüchtige und verleumderische Böse, der gegen das Geschlecht der Gerechten ankämpft, die Größe seines Martyriums, seinen von Anfang an unbefleckten Lebenswandel, seine Krönung mit dem Kranze der Unvergänglichkeit und seine Auszeichnung mit einem unbestreitbaren Kampfpreise sah, da suchte er sogar zu verhindern, daß wir seine leiblichen Überreste wegtrugen, wonach doch viele verlangt hatten, um etwas von seinem heiligen Fleische zu besitzen. Einige veranlaßten daher den Niketes, den Vater des Herodes und Bruder der Alke, den Prokonsul zu ersuchen, daß er den Leichnam nicht herausgäbe, ‚damit nicht die Christen’ — so lauteten ihre Worte — ,den Gekreuzigten verlassen und anfangen, den Polykarp zu verehren’. So sagten sie auf Veranlassung und Drängen der Juden, welche schon auf uns achtgegeben hatten, als wir Polykarp aus dem Feuer holen wollten. Sie sahen nicht ein, daß wir Christus, der für das Heil aller, die auf Erden erlöst werden, gelitten hat, nicht verlassen und nicht einen anderen anbeten können. Christus beten wir an, weil er der Sohn Gottes ist, den Märtyrern aber erweisen wir als Schülern und Nachahmern des Herrn würdige Verehrung wegen ihrer unübertrefflichen Liebe zu ihrem König und Lehrer. Möchten doch auch wir ihre Genossen und Mitschüler werden! Als der Hauptmann die Bosheit der Juden merkte, ließ er Polykarp aufbahren und dem Brauch gemäß verbrennen. Auf solche Weise kamen wir hernach in den Besitz seiner Gebeine, die wertvoller sind als Edelsteine und kostbarer als Gold. Wir bestatteten dieselben an geeigneter Stelle, wo wir uns wo möglich in Jubel und Freude versammeln, um S. 183 mit der Gnade des Herrn den Tag seines Martyriums und seiner Geburt zu feiern zur Erinnerung an die, welche uns im Kampfe vorangegangen sind, und zur Übung und Vorbereitung für die, welche im Kampfe folgen. Soviel über den heiligen Polykarp, welcher, wenn die aus Philadelphia stammenden Märtyrer miteingerechnet werden, der zwölfte Blutzeuge in Smyrna war, aber mehr als alle geehrt wird, so daß selbst die Heiden überall von ihm sprechen.“12
Das Leben des wunderbaren, apostolischen Polykarp war eines solchen Abschlusses gewürdigt worden nach dem Berichte, den die Brüder der Kirche von Smyrna in dem erwähnten Briefe niedergelegt haben. Dem gleichen Schreiben über Polykarp waren noch andere Martyrien beigefügt worden, die ebenfalls in Smyrna eben zur Zeit, da Polykarp Blutzeuge wurde, erfolgt waren. Zu diesen gehört die Hinrichtung des Metrodorus, der für einen Priester der marcionitischen Irrlehre gehalten wurde und des Feuertodes starb. Zu den berühmten Blutzeugen der damaligen Zeit zahlte auch ein gewisser Pionius. Eine Schrift über ihn erzählt ausführlich von seinen einzelnen Bekenntnissen, seinem Freimut im Reden, seinem Eintreten für den Glauben vor dem Volke S. 184 und den Beamten, seinem öffentlichen Unterricht, ferner seinem Entgegenkommen gegenüber denen, die sich in der Zeit der Verfolgung verführen ließen, seinen Trostworten an die Brüder, welche ihn im Gefängnis besuchten, seinen sonstigen Martern und Schmerzen, seiner Annagelung, seiner Standhaftigkeit auf dem Scheiterhaufen und seinem unter allen möglichen Wundern erfolgten Ende. Wer sich dafür interessiert, den möchten wir auf diese Schrift verweisen; wir haben sie den von uns gesammelten Martyrien aus alter Zeit13 beigefügt. Weiterhin sind noch Erinnerungen überliefert über solche, welche in Pergamon in Asien den Martertod erlitten haben, nämlich über Karpus, Papylus und das Weib Agathonike, welche nach vielen herrlichen Bekenntnissen ein ruhmreiches Ende gefunden haben.14
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Martyr. Polyc. 1. ↩
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Ebd. 2—7. ↩
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Martyr. Polyc. 8—19. ↩
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Der „große Sabbat“ war nach Martyr. Polyc. 21 am 2. Xanthicus, kann also nicht der Karsamstag gewesen sein. Nach C. H. Turner, „The day and year of St. Polycarps martyrdom.“ in Studia biblica et ecclesiastica 2 (1890), S. 105—155, wird der Tag des Martyriums Polykarps deshalb als „großer Sabbat“ bezeichnet, weil an diesem Tage das Purimfest der Juden stattgefunden habe. Turner verlegt daher den Todestag Polykarps auf den 22. Februar 156. Ihm folgt E. Schwartz, „Die jüdische Pascharechnung und das Martyrium Polycarps“ in Abhdlg. d. Gött. Gesellsch. d. Wiss. VIII 6, S. 125—138. Nach anderen (vgl. Bardenhewer, „Gesch. der Altkirchl. Liter. I2 1913, S. 162) starb Polykarp am 23. Februar 155. ↩
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Die Irenarchen wurden vom Statthalter der Provinz für die einzelnen Städte als Polizeipräsidenten aufgestellt und hatten für die öffentliche Ruhe Sorge zu tragen. ↩
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Die Christen bezeichneten mit κύριος nur Gott. ↩
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Vgl. Röm. 13, 1. ↩
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Der Asiarch war der Vorsitzende des oben IV 12 (S. 170) erwähnten κοινὸν τῆς Ἀσίας und als solcher Oberpriester der Provinz und Direktor der öffentlichen Spiele. ↩
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Tertullian, Scorpiace 10, nennt die Synagogen die „Brunnenstuben der Verfolgungen“ (fontes persecutionum). Vgl. A. von Harnack, Die Mission und Ausbreitung des Christentums I4 (Leipzig 1924), 64 ff. ↩
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Vgl. H. Lietzmann, „Ein liturgisches Bruchstück des zweiten Jahrhunderts“, in Zeitschr. f. wiss. Theologie 54 (1912), S. 56ff. ↩
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Der Konfektor hatte im Amphitheater den verwundeten Menschen und Tieren den Todesstoß zu geben. ↩
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Der überlieferte Text des Martyrium Polycarpi ist offenbar bereits das Produkt von Überarbeitungen, wie sich aus manchen Inkorrektheiten in der Gedankenentwicklung ergibt. Der griechische Text des ganzen Martyriums ist u. a. herausgegeben von G. Rauschen, „Florilegium patristicum“ 1. Heft (Bonn 1904), S. 39—59; von R. Knopf, „Ausgewählte Märtyrerakten“, in Krügers Sammlung ausgewählter kirchen- und dogmengeschichtl. Quellenschriften II 22 (Tübingen 1913), Deutsch von G. Rauschen, in „Bibl. der Kirchenväter 14, 1913). Vgl. H. Müller, „Aus der Überlieferungsgeschichte des Polykarp-Martyriums“ (Paderborn 1908); ders., „Das Martyrium Polycarpi“, in Röm. Quartalschr. f. christl. Altertumskunde 22, 1 (1908), S, 1—16; B. Sepp, „Das Martyrium Polycarpi“ (Regensburg 1911); W. Reuning, „Zur Erklärung des Polykarpmartyriums“, Diss. (Darmstadt 1917); H. Delehaye, „Les passions des martyrs et les genres littéraires (Brüssel 1921) S, 16 ff. ↩
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Des Eusebius Schrift „Sammlung der alten Martyrien“ ist verlorengegangen. Eusebius verweist darauf auch noch unten V, Vorw. U. 4. 21. ↩
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Vgl. v. Harnack, „Akten des Karpus, des Papylus und der Agathonike“, in TU 3, 4 (Leipzig 1888). Über die Martyriensammlung, in der Eusebius den Brief der Smyrnäer fand, vgl. E. Schwartz, „De Pionio et Polycarpo (Gött. Programm 1905). ↩