CHAPITRE XXXII : COMMENT SIMÉON, ÉVÊQUE DE JÉRUSALEM, RENDIT TÉMOIGNAGE
[1] Après Néron et Domitien, sous le prince dont nous examinons actuellement l'époque, on raconte que, partiellement et dans certaines villes, le soulèvement des populations excita contre nous une persécution. C'est alors que Siméon, fils de Clopas, dont nous avons dit qu'il était le second évêque de Jérusalem, couronna sa vie par le martyre, comme nous l'avons appris. [2] Ce fait nous est garanti par le témoignage d'Hégésippe, auquel nous avons déjà emprunté maintes citations. Parlant de divers hérétiques, il ajoute qu'à cette époque Siméon eut alors à subir une accusation venant d'eux ; on le tourmenta pendant plusieurs jours parce qu'il était chrétien ; il étonna absolument le juge 331 et ceux qui l'entouraient; enfin, il souffrit le supplice qu'avait enduré le Sauveur. [3] Mais rien ne vaut comme d'entendre l'écrivain dans les termes dont il s'est servi et que voici :
« C'est évidemment quelques-uns de ces hérétiques qui accusèrent Siméon, fils de Glopas d'être descendant de David et chrétien ; il subit ainsi le martyre à cent vingt ans sous le règne de Trajan et le consulaire Atticus. »1
[4] Le même auteur dit encore qu'il arriva à ses accusateurs dans la recherche qu'on fît des rejetons de la race royale des Juifs, d'être mis à mort comme appartenant à cette tribu. Siméon, on peut l'inférer à bon droit, est lui aussi un des témoins qui ont vu et entendu le Seigneur ; on en a la preuve dans sa longévité et dans le souvenir que l'Évangile consacre à Marie, femme de Clopas, qui fut sa 'mère comme nous l'avons dit plus haut. [5] Le même auteur nous apprend encore que d'autres descendants de Jude, l'un de ceux qu'on disait frères du Seigneur, vécurent jusqu'au temps du même règne de Trajan, après avoir, sous Domitien, rendu témoignage à la foi chrétienne ainsi que nous l'avons déjà noté. Voici ce que nous raconte cet écrivain :
« [6] Ils vont donc servant de guides à chaque église en qualité de martyrs et de parents du Seigneur. Grâce à la paix profonde dont l'église entière jouissait alors, ils vivent jusqu'à Trajan. Sous le règne de ce prince, Siméon, dont il a été question plus haut, fils de Clopas, l'oncle du Seigneur, dénoncé par des hérétiques, 333 fut lui aussi jugé comme eux sous le consulaire Atti- cus, pour le même motif. Ses tortures durèrent de longs jours et il rendit témoignage de sa foi de façon à étonner tout le monde et le consulaire lui-même, qui était surpris de voir une telle patience à un vieillard de cent vingt ans. Il fut condamné à être crucifié. »
[7] Après cela le même Hégésippe poursuivant le récit des temps dont nous parlons, ajoute que jusqu'à cette époque l'église demeura semblable à une vierge pure et sans souillure : c'était dans l'ombre ténébreuse et comme dans une tanière que travaillaient alors, quand il s'en trouvait, ceux qui essayaient d'altérer la règle intacte de la prédication du Sauveur.2 [8] Mais lorsque le chœur sacré des apôtres eut succombé à divers genres de mort et qu'eut disparu la génération de ceux qui avaient été jugés dignes d'entendre de leurs oreilles la Sagesse divine, alors l'erreur impie reçut un commencement d'organisation par la tromperie de ceux qui enseignaient une autre doctrine. Ceux-ci, voyant qu'il ne restait plus aucun apôtre, jetèrent le masque et se mirent à opposer une science qui porte un nom mensonger à la prédication de la vérité.3
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ὑπατικοῦ Ἀττικοῦ : ce gouverneur de Judée était consulaire, comme un de ses successeurs immédiats, Q. Pompeius Falco. On identifie cet Atticus avec le père d'Hérode Atticus. L'événement est placé en 107, par Eusèbe, dans sa chronique ; en 105, par le Chronicon paschale, qui d'ailleurs dérive d'Eusèbe. Voy. SCHUERER, Geschichte des jüdischen Volkes, t. I, p. 645. ↩
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σκύτει ABDM, σκοτίως Ε, σκοτίω R ; ὡς Β, om. mss. ; εἰ add. SCHWARTZ ; φωλευόντων 509 ABE, ἐμφωλευόντων R, ἐμφολευόντων DM; « wie in Finsternis verborgen waren » syr. ; in occultis et abditis hiatibus terrae delitescentibus, RUFIN. ↩
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ἐπεχείρουν ADMT1 syr. ; ἐπεχείρων; καὶ ταῦτα μὲν οὗτος περὶ τούτων διαλαβὼν ὧδέ πως ἔλεξεν· ἡμεῖς δὲ ἐπὶ τὰ ἑξῆς τῆς ἱστορίας ὁδῷ προβαίνοντες ἴωμεν BERT2; sed istud bellum intrinsecus gerebatur, RUFIN. ↩