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Traité de la virginité
17.
Ici le Seigneur déploie envers nous cette prévoyante sollicitude , que nous observons dans l'oiseau pour sa jeune couvée. Lorsque la mère a nourri et élevé ses petits, .elle les fait sortir du nid; et si elle les voit encore faibles et délicats, elle les y rappelle aussitôt, et les y retient jusqu'à ce qu'enfin, plus forts et plus confiants dans leurs ailes, ils puissent prendre heureusement leur vol. C'est ainsi que, dès le commencement des âges, le Seigneur a toujours cherché à nous attirer au ciel; il nous en a montré le chemin; il savait bien que nos ailes étaient encore trop faibles pour un tel essor; mais il tenait à nous prouver que nos chutes provenaient de notre faiblesse, et non de sa volonté. Aussi, sous la loi ancienne, laissait-il l'homme se reposer dans la facile jouissance du mariage, ainsi que le jeune passereau repose dans son nid; et il attendait, en toute patience, que notre vertu croissant peu à peu, comme l'aile naissante de l'oiseau, nous puissions quitter la terre et nous élever jusqu'aux cieux.
Cependant aujourd'hui encore, les uns plongés dans une molle indolence, hésitent à quitter les douceurs du nid maternel, et s'attachent aux biens périssables de ce monde; d'autres, au contraire, plus généreux et plus avides d'air et de lumière, s'élancent dans l'espace; ils brisent sans regret tout ce qui pourrait enchaîner leur vol, et, renonçant au mariage non moins qu'aux affaires du siècle, ils dirigent vers le ciel leurs brûlantes aspirations. C'est pourquoi le mariage, accordé autrefois à notre faiblesse, n'est plus sous la loi évangélique un précepte général ; et Jésus-Christ nous exhorte à nous en abstenir quand il dit : Que celui qui peut comprendre cette parole, la comprenne. Si Dieu s'est montré plus indulgent dans le principe, n'en soyons pas étonnés, il agissait comme le sage médecin qui diversifie ses prescriptions selon les divers états de son malade. Celui-ci est-il en proie à une fièvre violente, il lui interdit une nourriture trop forte; mais quand il voit que ce feu qui consumait le corps et l'affaiblissait, est devenu moins ardent, il l'affranchit d'un régime désagréable et lui permet de se nourrir comme par le passé. Au reste, nous reconnaissons que nos maladies viennent de ce que l'équilibre des fonctions vitales est altéré par défaut d'une juste abondance dans les éléments hygiéniques, ou par leur trop grande plénitude; et de même l'excès des passions détruit dans notre âme l'harmonie des vertus. Pour la guérison de l'âme comme pour celle du corps, ce n'est pas assez d'approprier le remède au mal, il faut encore l'appliquer en temps convenable. Que l'une ou l'autre de ces deux précautions manque, et la loi, remède de l'âme, sera aussi impuissante à guérir nos infirmités morales, que l'appareil médical à fermer seul une plaie.
Chaque jour, sous nos yeux, le médecin emploie le fer ou le feu, selon la gravité de la plaie qu'il veut guérir, quelquefois même il laisse la nature agir seul, et semble alors négliger son malade, et cependant nous ne lui demandons aucun compte de sa conduite , quoiqu'il se trompe souvent. Mais s'agit-il du Dieu dont la sagesse atteint infailliblement son but, faible mortel, vous vous élevez contre lui, vous le citez à votre tribunal, et vous blasphémez sa providence, n'est-ce pas le comble de la démence ! Oui, le Seigneur a dit à nos premiers parents : Croissez et multipliez; mais il a accommodé sa loi aux besoins d'un âge où le mariage seul pouvait calmer l'effervescence des passions, et, parmi les violences de la tempête, leur offrir un port paisible et assuré. Voudriez-vous qu'il eût dès lors prescrit la continence et la virginité? Mais un tel précepte eût attisé le feu de la concupiscence, et rendu notre chute plus grave.
Retranchez à l'enfant qui est encore à la mamelle la coupe du sein maternel, pour lui donner la nourriture de l'homme fait, et vous amènerez immédiatement sa mort. Tant le manque d'à-propos est un grand mal l Aussi le Seigneur n'a-t-il point prescrit la virginité dès le commencement, ou plutôt elle a précédé le mariage, et celui-ci, que la fidélité d'Adam eût rendu inutile, n'est devenu nécessaire que par sa désobéissance. Mais, sans le mariage, direz-vous encore, la terre serait-elle aussi peuplée qu'elle l'est aujourd'hui ? Cette idée de l'extinction du genre humain vous poursuit donc toujours comme un spectre effrayant? Eh bien ! je vous le demande, qui a créé Adam et Eve? Quoi donc ! l'homme se serait-il multiplié de la même manière? je l'ignore, et il me suffit de constater qu'en dehors du mariage Dieu eût pu multiplier le genre humain.
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Vom jungfräulichen Stande (BKV)
17. Von der Nachsicht Gottes.
Nun aber begegnete uns etwas Aehnliches, wie den Küchlein. Denn sobald die Mutter diese erzogen, führt sie dieselben zwar aus dem Neste; wenn sie aber gewahrt, daß sie noch schwach sind und fallen und des Aufenthaltes darin S. 180 noch bedürfen, so läßt sie dieselben noch mehrere Tage zurück, nicht damit sie beständig darin bleiben, sondern damit sie sich mit Sicherheit dem Fluge hingeben können, nachdem ihnen die Flügel tüchtig erstarkt sind und sie die Vollkraft erlangt haben. So hat uns auch unser Herr schon vom Anfang zum Himmel gezogen und den Weg, der dahin führt, gezeigt, nicht als ob er nicht gewußt hätte, — er wußte es vielmehr sehr wohl, — daß wir zu diesem Fluge unfähig wären, sondern um uns zu zeigen, daß der Fall nicht nach seinem Willen, sondern nach unserer Schwachheit geschehe. Nachdem er dieses gezeigt, ließ er uns fürder in dieser Welt und in der Ehe, gleichsam wie in einem Neste erziehen. Nachdem uns aber in der Fülle der Zeit die Flügel der Tugend erstarkt waren, da führte er uns allmälig und stufenweise aus diesem Aufenthalte und lehrte uns einen höhern Flug. Die Einen nun, trag und in tiefem Schlafe begraben, liegen noch behaglich im Neste, da sie den weltlichen Dingen zugethan sind; die Andern dagegen, die Edlen und Freunde des Lichtes, haben dasselbe mit großer Leichtigkeit verlassen, fliegen nach oben und streben zum Himmel, nachdem sie auf alles Irdische, Ehe, Geld, Sorgen und alles Andere verzichtet, was uns gewöhnlich zur Erde herabzieht. Glauben wir daher nicht, daß die anfänglich ertheilte Gestattung der Ehe von nun an eine Nothwendigkeit sei, welche da hindert, die Ehe zu fliehen; denn daß er wünscht, daß wir ihr entsagen, darüber höre sein Wort: „Wer es fassen kann, der fasse es.“1 Wenn er das nicht am Anfang befohlen hat, so ist das kein Wunder; denn auch der Arzt schreibt den Kranken nicht Alles zugleich und zur nämlichen Zeit vor, sondern verbietet ihnen, wenn sie vom Fieber ergriffen sind, die kräftige Nahrung; haben sie aber jene Fieberhitze und die durch sie verursachte Körperschwäche verloren, dann befreit er sie endlich von den unbehaglichen Speisen und führt sie zur gewohnten Nahrung zurück. Sowie aber die unter S. 181 einander streitenden Elemente in den Körpern, sei es durch Uebermaß oder Mangel, die Krankheit erregen, so steht es auch mit der Seele; die Ausschreitungen der Leidenschaften zerstören ihre Gesundheit, und es braucht die rechte Zeit, auf daß zu den vorhandenen Leidenschaften das Gebot passend sich verhalte; ohne Beides wird das Gesetz zur Beseitigung der in der Seele eingetretenen Verschlimmerung durchaus nicht genügen, wie ja auch die Natur der Heilmittel an sich keine Wunde zu bellen vermag. Denn was die Arzneimittel für die Wunden, das sind die Gesetze für die Sünden. Den Arzt nun, welcher oft an der nämlichen Wunde bald schneidet, bald brennt, bald keines von Beiden thut, zankst du nicht aus, selbst wenn er dabei häufig das Ziel verfehlt; Gott aber, der sich nie irrt, sondern Alles regiert, wie es sich für seine Weisheit geziemt, tadelst du und verlangst von ihm Rechenschaft über seine Gebote, und gehst seiner unendlichen Weisheit nicht aus dem Wege, wiewohl du doch nur ein Mensch bist. Ist das nicht der äußerste Wahnsinn? Er sagt: „Wachset und mehret euch.“2 So forderte es nämlich die Zeit, da die Natur tobte, die Hitze der Leidenschaften nicht mehr besänftigen konnte, und in jenem Sturme keinen anderen Hafen mehr hatte, um sich in denselben zu flüchten. Denn was hätte er ihnen befehlen sollen? Etwa in der Enthaltsamkeit und im jungfräulichen Stande zu leben? Das hätte aber einen größern Fall verursacht und eine heftigere Flamme erzeugt. Denn wenn Jemand Kindern, die nur der Milch bedürfen, diese Nahrung entzieht und sie zwingt, eine solche zu nehmen, die für Männer sich eignet, so wird nichts im Wege stehen, daß sie sogleich sterben. Ein so großes Uebel ist die Unzeit. Deßhalb wurde der jungfräuliche Stand im Anfang nicht gegeben, oder vielmehr der jungfräuliche Stand war theils vom Anfange an, theils früher als die Ehe vorhanden: darum aber wurde die Ehe später eingeführt und für nöthig gehalten, da sie, wäre Adam gehorsam geblieben, nicht S. 182 nöthig gewesen sein würde. — Aber, sagt man, wie wären dann die vielen Tausende entstanden? Ich aber frage dich wieder, weil dich diese Sorge gar so sehr quält: Woher ist denn Adam, woher Eva gekommen, da doch keine Ehe da war? Wie nun? Sollten denn, sagt man, alle Menschen so geboren werden? Ob auf diese, oder auf eine andere Weise, kann ich nicht sagen; denn es handelt sich jetzt ja nur darum, daß Gott, um die Menschen auf Erden zu mehren, die Ehe nicht nöthig gehabt hätte.