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Traité de la virginité
1.
Les Juifs méprisent l'éclat et le mérite de la virginité : faut-il s'en étonner? ils ont abreuvé d'outrages le Christ, né d'une Vierge. Les Gentils l'admirent et la révèrent ; mais elle ne fleurit que dans l'Église de Dieu. Et qui pourrait en effet nommer vierges les filles des hérétiques? Elles ne sont point chastes, puisqu'elles se montrent infidèles à ce premier époux auquel l'Apôtre les avait unies. Je vous ai fiancées, dit-il, ainsi que des vierges chastes â un seul époux qui est Jésus-Christ. (II Cor. XI, 2.) Car, bien que cette parole puisse
s'appliquer à tous les fidèles qui composent le corps de l'Église, elle concerne spécialement les vierges chrétiennes. Comment celles qui osent donner à l'Époux divin un rival mortel, seraient-elles chastes? première raison pour que je leur refuse le titre de vierges; j'en ajoute une seconde : elles ne font profession de la virginité que par horreur du mariage qu'elles condamnent comme mauvais : principe qui détruit d'avance tout le mérite de leur virginité, puisque celui qui s'abstient d'un crime ne peut réclamer la palme et la couronne, et n'a droit qu'à l'exemption du châtiment.
Telle est la base de toute législation. Le meurtrier, dit la loi, sera puni de mort, et le voleur subira la peine de son crime. Mais cette même loi ne décerne aucune récompense à ceux qui n'ont ni tué, ni volé. C'est ainsi encore que le législateur prononce la peine de mort contre l'adultère, sans se croire obligé d'honorer celui qui respecte la couche de son prochain. Eh ! qui blâmerait ces sages dispositions ! et qui n'avouerait que la louange et l'admiration doivent être le partage exclusif de la vertu, tandis que le facile courage de ne pas commettre un crime, est assez récompensé par l'exemption de tout châtiment. Aussi le divin Sauveur qui a menacé de l'enfer celui qui sans un légitime motif s'irriterait contre son frère, et l'appellerait fou (Matth. V, 22), n'a point promis le paradis à quiconque s'abstiendrait uniquement d'injures et de récriminations. Mais il a attaché sa promesse à de plus généreux efforts, par exemple à l'amour de nos ennemis. (Matth. V, 44.) Et en effet!, pour nous montrer de quel faible mérite est à ses yeux cet éloignement de toute animosité contre nos frères, il nous déclare que le degré supérieur qui consiste à les aimer, ne donne par lui-même aucun droit à la récompense céleste. Nous ne faisons rien en cela que ne fassent également les païens. C'est pourquoi une vertu plus haute et plus sublime peut seule mériter le ciel. Sans doute, nous dit-il, je ne vous condamne pas aux flammes de l'enfer, vous qui n'avez proféré contre votre frère ni injures, ni malédictions, mais ne croyez pas en avoir assez fait pour obtenir la couronne immortelle. Je ne saurais, en effet, me contenter de ces témoignages négatifs de haine, et lors même que vous y joindriez des marques de bienveillance et d'amitié, vous resteriez encore dans les rangs inférieurs, et parmi les publicains. Si vous voulez donc devenir parfaits, et acquérir le ciel, élevez-vous au-dessus de la nature jusqu'à cette générosité de coeur qui nous fait aimer nos ennemis.
Ces principes nous permettent de conclure qu'inutilement les hérétiques affligent leur chair, puisqu'ils n'en seront jamais récompensés; ce n'est pas que le Seigneur soit injuste , loin de nous cette pensée, mais c'est qu'ils sont aveugles et coupables. Et en effet n'avons-nous pas prouvé que l'abstention d'un crime ne donne droit à aucune récompense. Or, comme ils ne fuient le mariage que parce qu'ils l'estiment mauvais et criminel, ils ne sont pas plus admis à réclamer l'honneur et la gloire de la virginité que nous tous qui respectons l'intégrité du lit nuptial. Voici le langage que Jésus-Christ leur tiendra au jour du jugement : Je ne trouve en vous d'autre mérite que celui de n'avoir point commis le mal; et ce mérite est bien faible à mes yeux. Aussi n'introduirai-je dans l'héritage céleste que ceux qui n'ont négligé aucune vertu. Je m'étonne donc que vous qui repoussiez le mariage comme un acte mauvais et criminel, vous osiez prétendre aux récompenses de la chasteté. Ainsi parlera le souverain Juge qui placera les brebis à sa droite (Matth. XXV, 33), et les louera devant tous. Mais si les justes sont admis en son royaume, c'est moins pour n'avoir point ravi le bien d'autrui que pour s'être dépouillés eux-mêmes en faveur de leurs frères. Nous voyons encore dans l'Evangile que le maître loue le serviteur auquel il avait confié cinq talents de ce qu'il les a fait fructifier au double et non de ce qu'il ne les a pas dissipés. Jusqu'à quand, hérétiques, continuerez-vous donc de vous élancer inutilement dans la carrière, et de vous fatiguer dans une lutte où vos coups ne frappent que l'air. Et plût au ciel que tous vos efforts ne fussent qu'inutiles, quoique ce soit déjà un châtiment bien rigoureux que de voir la stérilité de ses travaux, et, après avoir ambitionné la plus sublime récompense, de ne recueillir que la honte et l'ignominie au jour où l'on avait espéré moissonner la gloire et l'honneur.
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Vom jungfräulichen Stande (BKV)
1. Der jungfräuliche Stand der Ketzer hat keinen Lohn zu gewärtigen.
S. 156 Das vortreffliche Gut des jungfräulichen Standes verabscheuen die Juden; es ist auch kein Wunder, da sie sogar den aus einer Jungfrau geborenen Christus verschmähten: die Heiden bewundern ihn und staunen darüber: Eifer dafür hat allein die Kirche Gottes. Denn die Jungfrauen der Ketzer möchte ich nicht einmal so nennen; erstens weil sie nicht keusch sind; denn sie sind nicht Einem Manne verlobt, wie jener heilige Brautwerber Christi es will, wenn er sagt: „Ich habe euch Einem Manne verlobt, als keusche Jungfrau euch Christo darzustellen.“1 Denn wenn dieses auch von der ganzen Versammlung der Kirche gesagt ist, so umfaßt diese Rede doch auch Jene. Wie können also diejenigen keusch sein, welche nicht Einen Mann lieben, sondern einen anderen Gott, der es nicht ist, einführen? Für’s erste also sind sie aus diesem Grunde nicht Jungfrauen; zweitens aber, weil sie, indem sie die Ehe verdammen, auf dem Wege dazu gekommen sind, sich der Ehe zu enthalten. Denn da sie dieselbe für sündhaft erklären, so haben sie sich den Lohn der Jungfrauschaft im Voraus benommen. Denn es ziemt sich ja nicht, daß diejenigen gekrönt werden, welche das Laster vermeiden, sondern nur, S. 157 daß sie nicht der Strafe verfallen; und das kann man nicht blos aus unseren Gesetzen ersehen, sondern es ist auch in jenen der Draußenstehenden so festgesetzt. „Wer einen Mord verübt“, heißt es, „der soll getödtet werden“: es wird aber nicht auch beigefügt: „Wer keinen Mord verübt hat, der soll geehrt werden.“ „Der Dieb soll bestraft werden,“ nicht aber auch: „Wer fremdes Gut nicht geraubt hat, soll eine Belohnung erhalten“: und während sie den Ehebrecher tödten, haben sie den, welcher fremde Ehen nicht untergrub, keiner Ehre würdig erachtet. Denn Lob und Bewunderung verdienen nur jene, welche sich der Tugend befleissen, nicht diejenigen, welche das Laster fliehen: den für diese ist es schon Ehre genug, daß sie keine Strafe erleiden. Deßhalb hat auch unser Herr demjenigen, welcher unbesonnen und grundlos seinem Bruder zürnt und ihn einen Narren heißt, mit der Hölle gedroht,2 hat aber denjenigen, welche nicht grundlos zürnen und sich des Schmähens enthalten, nicht das Himmelreich in Aussicht gestellt, sondern von ihnen etwas Anderes verlangt, was mehr und größer als das ist, indem er sagt: „Liebet euere Feinde.“3 Und da er zeigen wollte, daß es etwas gar Geringes und Unbedeutendes sei und keine Belohnung verdiene, wenn man die Brüder nicht hasse, so sagt er, nachdem er etwas viel Größeres befohlen, nämlich sie zu lieben und ihnen Gutes zu thun, daß selbst dieses nicht hinreiche, um einen Lohn zu verdienen. Denn wie könnten wir das, da wir hierin nichts vor den Heiden voraushaben? Wollen wir also eine Belohnung aussprechen, so muß noch etwas weit Größeres dazu kommen. „Denn nicht bloß deßhalb,“ sagt er, „halte dich der Krone für würdig, weil ich dich nicht zur Hölle verdamme, der du dich des Schmähens und des Zornes gegen deinen Bruder enthältst. Denn ich fordere nicht bloß ein solches Maaß freundlichen Sinnes; sondern, wenn du dir auch kein Schimpfwort erlaubst, und du ihn sogar zu lieben behauptest, so S. 158 stehst du noch tief und stellest dich neben die Zöllner. Willst du vollkommen und des Himmels würdig erscheinen, so bleibe nicht dabei stehen, sondern steige weiter hinauf und nimm einen höhern Flug der Gedanken, als die Natur selbst ist; das besteht aber darin, daß du die Feinde liebest.“ Da nun für uns das allseitig feststeht, so mögen die Häretiker aufhören, sich vergeblich zu quälen; denn sie werden keine Belohnung empfangen, nicht als ob Gott ungerecht ist — das sei ferne —, sondern weil sie selbst unwissend und gottlos sind. Was nun? Es wurde bewiesen, daß für die bloße Flucht der Sünde kein Lohn in Aussicht gestellt sei; Sie aber halten die Ehe für sündhaft und fliehen sie deßhalb: wie werden sie also für die Meidung der Sünde eine Belohnung fordern können? Denn wie wir, falls wir nicht ehebrechen, keine Krone verdienen, Ebenso wenig auch sie, weil sie nicht heirathen. Denn es wird derjenige, der an jenem Tage über uns Gericht halten wird, sie also anreden: „Ich habe nicht denjenigen Ehren verheißen, die sich bloß der Laster enthielten (denn das ist in meinen Augen gering); sondern ich werde diejenigen, welche jegliche Tugend geübt, in die ewige Erbschaft des Himmels einführen. Wie verlangt also ihr, die ihr die Ehe für unrein und sündhaft gehalten, für die Flucht vor der Sünde Belohnungen, welche für jene bestimmt sind, welche Gutes gethan?“ Denn darum stellt er die Lämmer auf die rechte Seite, belobt sie und führt sie in’s Himmelreich ein,4 nicht weil sie nichts Fremdes geraubt, sondern weil sie auch das Ihrige Andern mitgetheilt haben: und denjenigen, welchem fünf Talente anvertraut worden, belobt er, nicht weil er sie nicht vermindert, sondern weil er das Anvertraute vermehrt und das Pfund doppelt zurückgebracht hat. Wie lange werdet ihr also nicht aufhören, umsonst zu laufen, euch vergeblich zu mühen, vergeblich zu kämpfen und Luftstreiche zu führen?5 Aber wenn doch nur vergeblich! ob- S. 159 gleich es schon als nicht geringe Strafe erscheint, daß diejenigen, welche viel gearbeitet haben und einen höhern Lohn, als ihre Arbeiten waren, erwarten, an jenem Tage des Ruhmes unter die Ruhmlosen eingereiht werden.