• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Jean Chrysostome (344-407) De virginitate Traité de la virginité

84.

Pourquoi donc une seule et même récompense est-elle réservée aux justes de l'antienne et de la nouvelle alliance ? Pourquoi plus d'efforts de vertus ne nous obtiennent-ils pas un plus grand bonheur? C'est que la grâce de l'Esprit-Saint s'est répandue plus abondamment, que l'avènement de Jésus-Christ a été un insigne bienfait, et que d'enfants, l'Evangile nous a fait devenir hommes. Nous demandons nous-mêmes plus à l'adolescence qu'au jeune âge, et nous blâmons dans l'homme mûr ce que nous avions approuvé dans l'enfant, parce que nos obligations croissent avec les années. De même, lorsque l'homme était encore dans l'enfance des premiers siècles, Dieu n'en exigeait que de faibles sacrifices. Mais depuis qu'il a entendu la voix des prophètes et des apôtres, et reçu l'effusion des dons célestes, le Seigneur lui a commandé une vertu plus haute et plus élevée. C'était justice; les promesses sont plus magnifiques et la récompense plus belle. La loi ancienne promettait la terre et les biens de la terre; l'Evangile nous assure le ciel et ses ineffables délices. D'ailleurs ne rougirions-nous pas de conserver dans la maturité de l'âge les sentiments et la conduite de notre première enfance? La nature humaine, dans son enfance, révoltée contre elle-même, soutenait une cruelle guerre intestine; ce sont ces combats que décrit ainsi l'Apôtre : Je sens dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon esprit, et qui me tient captif sous la loi du péché qui est dans mes membres. Mais aujourd'hui, ce qui était impossible à la loi, affaiblie par la chair, Dieu l'a fait, lorsqu'ayant envoyé son propre Fils revêtu d'une chair semblable à celle du péché, il a condamné le péché dans la chair. Aussi ajoute-t-il dans le transport de sa reconnaissance : Malheureux homme que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort ? la grâce de Dieu par Jésus-Christ. (Rom. VII, 23, 24; VIII, 3.)

C'est donc en toute justice que le Seigneur nous punit, si, rendus à la liberté, nous continuons la vie lâche et oiseuse de l'esclavage. Il ne suffit même pas de quelques efforts pour éviter tout reproche, car nous devons, au sein d'une paix profonde, ériger des trophées bien plus glorieux et plus illustres que ceux des malheureux qu'opprime encore le fléau de la guerre. Et si nous nous préoccupons sans cesse de richesses, de plaisirs, de mariage et de soucis terrestres, quand deviendrons-nous véritablement hommes? quand vivrons-nous de cette vie spirituelle qui se voue au service du Seigneur? Sera-ce après la mort? Mais alors le temps des épreuves et des combats sera passé, et celui des récompenses ou des châtiments commencera; la vierge folle ne pourra acheter l'huile qui lui manque, et elle sera exclue de la salle du festin : celui qui sera entré sans avoir la robe nuptiale, ne pourra la prendre, et il sera jeté dans les flammes de l'enfer : en vain implorerait-il Abraham, sa prière serait inutile. Le jour fatal est donc arrivé, le tribunal est dressé, le juge s'avance, et sous ses pieds coule un fleuve de feu. Il faut rendre compte de notre conduite, et, bon gré mal gré, subir incontinent la peine de nos péchés; il ne nous est plus donné de les racheter, nulle intercession ne saurait nous délivrer, fût-ce l'intercession des plus grands saints. Oui, Noé, Job et Daniel ne pourraient eux-mêmes sauver leurs fils ou leurs filles : il faudra nécessairement que les réprouvés commencent leurs supplices éternels, et les justes leur bonheur immortel. Au reste, rien de plus formel que la parole de Jésus-Christ sur l'éternité du ciel et de l'enfer. Après avoir loué les bons placés à sa droite, condamné les méchants placés à sa gauche, il clôt ainsi l'acte du jugement général : Ceux-ci iront aux supplices éternels, et les justes à la vie éternelle. (Matth. XXV, 46.) Il nous importe donc de mettre activement la main à l'oeuvre, en sorte que l'homme marié vive comme s'il ne l'était pas, et que la vierge rehausse sa virginité par l'éclat des autres vertus chrétiennes. C'est ainsi qu'après la mort nous n'aurons pas à répandre des larmes inutiles.

(Traduit par l'abbé J. DUCHASSAING.)

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Download
  • docxDOCX (100.88 kB)
  • epubEPUB (87.17 kB)
  • pdfPDF (320.90 kB)
  • rtfRTF (273.05 kB)
Traductions de cette œuvre
Traité de la virginité
Vom jungfräulichen Stande (BKV) Comparer
Commentaires sur cette œuvre
Einleitung: Vom jungfräulichen Stande

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité