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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

3.

C’est cette sorte de tristesse que Jésus-Christ appelle heureuse, et il ne marque pas seulement une tristesse commune, mais une profonde tristesse et qui aille jusqu’aux pleurs, lorsqu’il dit: « Heureux, non pas ceux qui sont tristes, mais ceux qui pleurent. » Ce précepte, mes frères, nous mène au comble de la vertu et de la sagesse chrétienne. Car si ceux qui pleurent la mort d’un fils, d’une femme ou d’un de leurs proches, ne sont agités d’aucune passion durant tout le temps de leur douleur, s’ils n’ont alors aucun mouvement ni d’avarice, ni d’impureté, ni d’orgueil, ni d’envie, ni de vengeance, ni d’aucun autre vice semblable, parce qu’ils sont tout entiers livrés à leur tristesse; combien ceux qui pleurent leurs péchés avec un regret sincère se montreront-ils plus dégagés de toutes les passions de l’âme? Mais quelle sera leur récompense? dit le Sauveur.

« Parce qu’ils sont consolés, » dit le Sauveur. Dites-nous donc où ils recevront cette consolation? Sera-ce en ce monde ou en l’autre? Ce sera dans tous les deux. Comme cette obligation de pleurer pouvait paraître dure et (113) fâcheuse, Jésus-Christ l’adoucit par la promesse qui était la plus propre pour en ôter toute l’amertume. Si vous voulez donc être consolé, pleurez. Et ne pensez point que ceci soit une énigme. Quand vous seriez accablé d’un déluge d’afflictions, si Dieu vous console lui-même, vous vous trouverez au-dessus de tous vos maux.

Dieu donne toujours à nos travaux de plus grandes récompenses qu’ils ne méritent. Cette promesse qu’il fait ici en est une preuve. Quand il appelle heureux ceux qui pleurent, ce bonheur n’est point un bonheur proportionné au mérite de celui qui le reçoit, mais à la bonté de Dieu qui le donne. Ces personnes qui pleurent, pleurent leurs péchés, et elles seraient déjà trop bien récompensées de leurs larmes, si elles pouvaient apaiser la colère de Dieu et recevoir de lui le pardon de tous leurs crimes. Mais comme l’amour de Dieu envers nous n’a point de bornes, il ne le termine pas à nous pardonner nos péchés ou à nous délivrer des peines qu’ils méritaient, mais de plus il nous rend heureux et nous comble de ses consolations divines.

Jésus-Christ ne nous commande pas de pleurer seulement pour nos péchés, mais encore pour ceux de nos frères. C’est la disposition où ont été toutes les âmes saintes, comme Moïse, David et saint Paul. Tous ces hommes ont souvent versé des larmes pour les péchés que les autres avaient commis.

« Heureux ceux qui sont doux, parce qu’ils posséderont la terre (5). » Quelle est cette terre qu’ils posséderont? Ce n’est pas, comme disent quelques-uns, une terre intelligible et spirituelle, puisque nous ne trouvons point que l’Ecriture ait jamais parlé d’une terre de cette sorte. Que devons-nous donc entendre par cette terre? Premièrement il promet une récompense sensible, comme saint Paul a dit:

« Honorez votre père et votre mère, afin que vous viviez longtemps sur la terre. » (Ephés. VI, 2.) Et comme Jésus-Christ même dit au bon larron: «Vous serez aujourd’hui avec moi dans le paradis. » (Luc, XXIII, 43.) Jésus-Christ ne promet pas seulement les biens à venir, mais encore les biens présents pour condescendre aux personnes plus grossières, qui souhaitent d’être heureuses dans ce monde, avant que de l’être dans l’autre. C’est dans ce même esprit qu’il dit un peu après: «Accordez-vous au plus tôt avec votre adversaire;» et qu’il ajoute ensuite: «de peur qu’il ne vous livre au juge et le juge au ministre de la justice. » (Ibid. 25.) Il menace non pas d’une peine future, mais d’un supplice présent; comme il fait encore lorsqu’il dit: « Quiconque dira à son frère, Raca, méritera d’être condamné par le conseil. » (lb. 22.).

C’est ainsi que saint Paul promet souvent des récompenses sensibles, comme il tâche aussi de nous détourner du péché par des peines présentes. Par exemple, lorsqu’il traite de la virginité, et qu’il y invite ses auditeurs, il ne leur dit rien encore des biens du ciel, mais il prend ses motifs dans la vie présente: « Je crois, » dit-il, « qu’il est avantageux à l’homme de ne se point marier, à cause des fâcheuses nécessités de la vie présente. » (I Cor. VII, 26.) Et ensuite: «Les personnes mariées sentiront dans la chair des afflictions et des maux. Or je voudrais vous les épargner. » (Ibid. 28.) Et au- même endroit : « Je désire vous voir dégagés de soins et d’inquiétudes. » (Ibid. 32.) Jésus-Christ mêle de même ici les considérations temporelles aux éternelles. Et comme l’homme doux passe d’ordinaire pour laisser perdre ses biens, le Seigneur promet au contraire qu’il les possédera plus sûrement que l’homme violent et orgueilleux, lequel perdra souvent son patrimoine et jusqu’à son âme. D’ailleurs comme le Prophète avait dit dans l’Ancien Testament que « les doux hériteraient de la terre, » Jésus-Christ fait, entrer dans le tissu da son discours ces paroles familières aux. Juifs, pour ne pas paraître leur tenir un langage trop nouveau. Toutefois Jésus-Christ, en promettant la terre, ne termine pas là ses récompenses, mais il y joint celles de l’autre vie. Lorsqu’il promet des biens spirituels, il ne nous ôte pas les temporels; et d’un autre côté lorsqu’il promet les biens de ce monde, il ne s’en tient jamais là, mais il complète toujours sa promesse par les biens futurs : « Cherchez premièrement le royaume de Dieu, » dit-il, « et toutes ces choses vous seront données par surcroît. »(Matth. VI, 33.) Et ailleurs: « Quiconque abandonnera pour moi sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs ou son père, ou sa mère, ou sa « femme, ou ses enfants, ou ses terres, en recevra cent fois autant, et aura pour héritage la vie éternelle. » (Matth. XIX, 29.)

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

3.

S. 243Hier preist also der göttliche Heiland nur diejenigen selig, die in solcher Art trauern. Auch redet er nicht einfachhin von denen, die trauern, sondern von denen, die dies mit Ernst und Nachdruck tun. Deshalb sagt er auch nicht: die Betrübten, sondern: "die1 Trauernden". Denn auch in diesem Gebot liegt wieder der Inbegriff der ganzen Weisheit. Wenn schon diejenigen, die ihre Kinder, oder ihre Frau, oder sonst einen Verwandten verloren haben und deshalb in Trauer sind, keinerlei Verlangen nach Geld und leiblichen Genüssen tragen, solange ihr Schmerz dauert, nicht Ehren nachjagen, über Beleidigungen sich nicht erregen, keinen Neid empfinden, für kein anderes Leid zugänglich sind, sondern sich ganz ihrer Trauer überlassen, so beweisen jene, die ihre eigenen Sünden so bereuen, wie es sich gebührt, noch viel größere Einsicht und Weisheit.

Sodann, welchen Lohn werden sie dafür empfangen? Der Herr sagt: "denn sie werden getröstet werden".Aber sage mir, wo werden sie getröstet werden? Sowohl in diesem, wie im anderen Leben. Da nämlich sein Gebot sehr schwer und unangenehm war, so versprach er als Entgelt etwas, wodurch es recht leicht würde. Wenn du also getröstet werden willst, so traure!" Und glaube nicht, die Worte enthielten einen Widerspruch. Wenn einmal Gott tröstet, so bist du über alles erhaben, und würden die Leiden zahllos wie Schneeflocken über dich kommen. Der Lohn, den Gott gibt, ist eben weit größer, als die aufgewandte Mühe. So ist es auch hier der Fall. Der Herr preist die Trauernden selig, nicht wegen des Wertes der Trauer an sich, sondern wegen seiner Liebe zu uns. Die2 Trauernden bereuen ja ihre Sünden; diese sind aber zufrieden, wenn sie nur Verzeihung und Rechtfertigung erlangen. Da nun aber Gottes Liebe zu den Menschen sehr groß ist, so wollte er, dass sein Entgelt nicht bloß im Nachlass der Sündenstrafen bestehe, und in der Verzeihung der Sündenschuld, sondern er macht sie auch glücklich und lässt ihnen großen Trost zuteil werden. Indes befiehlt uns der Herr, nicht bloß über unsere eigenen Sünden zu trauern, sondern auch über S. 244die Sünden der anderen. So waren die Seelen der Heiligen gestimmt, eines Moses, Paulus, David; sie alle haben oft für fremde Sünden Buße getan.

V.4: "Selig sind die Sanftmütigen, denn sie werden die Erde besitzen."

Sage mir, welche Erde? Einige denken an eine geistige Erde. Das ist aber nicht richtig; in der Hl. Schrift finden wir nirgends eine geistige Erde. Was ist aber dann mit dem Wort gemeint? Der Herr verheißt damit einen irdischen Lohn, wie dies auch Paulus getan hat. Seinen Worten: "Ehre deinen Vater und deine Mutter" fügte er ja hinzu: "denn so wirst du lange leben auf Erden"3 . Ebenso sagt der Herr selbst zum Räuber: "Heute wirst du mit mir im Paradiese sein"4 . Er will uns eben nicht bloß mit den zukünftigen Belohnungen, sondern auch mit zeitlichen Wohltaten ermuntern, wegen der mehr irdisch gesinnten Zuhörer, denen die zeitlichen Güter mehr gelten, als die zukünftigen. Deshalb sagt er auch im Folgenden: "Sei nachgiebig gegen deinen Widersacher"5 . Dann setzt er auch die Belohnung fest für so weises Handeln, und sagt: "Auf dass dein Widersacher dich nicht dem Richter überliefere, und der Richter dem Henker"6 . Siehst du, wovon er dich abschrecken wollte? Von der Anhänglichkeit an die irdischen Dinge, an das, was du gerade unmittelbar rings vor den Augen hast. Ein andermal sagt der Herr: "Wer immer zu seinem Bruder sagt: Raka, wird dem Gerichte verfallen sein."

Indes auch der hl. Paulus verspricht uns gar häufig irdische Belohnungen und sucht uns durch zeitliche Beweggründe anzuregen. So z.B. wo er von der Jungfräulichkeit redet; da sagt er nichts vom Himmel, sondern sucht uns zunächst durch irdische Motive zu bewegen indem er sagt: "Wegen des dringenden S. 245Zwanges"7 , und: "Ich aber schone euch"8 , endlich: "Ich will, dass ihr ohne Sorge seid"9 . In derselben Weise hat also auch Christus natürliche und übernatürliche Motive verknüpft. Da nämlich die Leute glauben, ein Sanftmütiger werde all das Seine verlieren, so verspricht er das Gegenteil davon und sagt, gerade der werde ganz sicher irdischen Reichtum erwerben, der weder verwegen noch anmaßend ist; wer dies aber ist, wird oft sein ererbtes Vermögen mitsamt seiner Seele verlieren. Schon im Alten Testament sagt der Prophet immerfort: "Die Sanftmütigen werden die Erde zum Erbe erhalten"10 , und auch deshalb beginnt der Herr seine Rede mit diesen Worten, die seinen Zuhörern vertraut waren. Er wollte ihnen eben nicht lauter Dinge sagen, die ihnen ganz neu und fremd waren. So redet er aber nicht weil er als Entgelt nur Irdisches in Aussicht stellen will, sondern um ihnen dieses und das andere zu ermöglichen. Wenn er nämlich von Geistigem spricht, so will er das Irdische deshalb nicht ausschließen; verspricht er aber irdischen Lohn, so will er seine Verheißung auch nicht darauf allein beschränken. "Suchet das Reich Gottes", sagt er, "und dies alles wird euch drein gegeben werden"11 ; und an einer anderen Stelle: "Wer immer sein Haus oder seine Brüder verlässt, wird Hundertfältiges dafür in dieser Welt erhalten, und in der zukünftigen das ewige Leben erlangen"12 .

V.6: "Selig, die Hunger und Durst leiden nach der Gerechtigkeit."

Nach welcher Gerechtigkeit? Meint er diese Tugend überhaupt, oder nur insoweit sie der Habsucht entgegengesetzt ist? Er steht ja eben im Begriff, Vorschriften über das Almosen zu geben; er will also zeigen, wie man S. 246Almosen geben soll, nämlich nicht von dem, was man durch Raub oder Habsucht erworben hat. Darum preist er diejenigen selig, die nach Gerechtigkeit streben.


  1. aus Reueschmerz ↩

  2. wahrhaft ↩

  3. Eph 6,23 ↩

  4. Lk 23,43 ↩

  5. Mt 5,25 ↩

  6. ebd 22 ↩

  7. 1 Kor 7,26 ↩

  8. ebd 28 ↩

  9. ebd 32 ↩

  10. Ps 36,11 ↩

  11. Mt 6,33 ↩

  12. ebd 19,29; Mk 10,2930 ↩

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