• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

Traduction Masquer
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

2.

C’est pour ce sujet que parlant souvent si humblement de lui-même, il laisse à d’autres le soin de publier ses grandeurs. il se contente de dire aux- Juifs: « J’étais avant qu’Abraham « fût au monde. » (Jean, VIII, 58.) Mais son disciple bien-aimé va bien plus loin, et il dit : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe p était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Jean, I, 1). Jésus-Christ de même ne dit point clairement qu’il a créé le ciel et la terre, la mer et toutes les choses visibles et invisibles mais son disciple le dit sans rien craindre, et avec une liberté merveilleuse ; et il le dit plus d’une fois «Toutes choses (ibid. 3), » dit-il, « ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait, n’à été fait sans lui. Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui. » (Ibid.10.)

Et pourquoi s’étonner que les autres aient parlé plus avantageusement de Jésus-Christ qu’il n’en a parlé lui-même; puisque souvent il n’a pas voulu exprimer nettement par ses paroles, ce qu’il faisait voir clairement par ses actions? Car il montre assez dans la guérison de l’aveugle-né, que c’était lui qui avait créé l’homme, et néanmoins lorsqu’il parle de cette première création , il ne dit pas : « J’ai créé l’homme et la femme, » mais « Celui qui a créé l’homme et la femme (Matth. XIV, 4); » et le reste. Il fait voir de même par là pêche des poissons ; par l’eau qu’il a changée en vin; par les pains qu’il a multipliés ;par la mer qu’il a calmée; par la radieuse splendeur dont il se fit voir entouré au mont Thabor; et par plusieurs miracles semblables, que c’est lui (127) qui a créé le monde, et qui gouverne tout ce qu’il enferme: et cependant il ne l’a jamais marqué clairement par ses paroles. Au lieu que ses disciples Jean, Pierre, et Paul, le déclarent hautement en toutes rencontres.

Car si ses apôtres mêmes qui étaient nuit et jour avec lui ; qui l’entendaient parler ; qui voyaient ses miracles; auxquels il expliquait en particulier beaucoup de choses obscures et cachées; à qui il avait donné la puissance de ressusciter les morts; et qu’il avait élevés à un si haut degré de sagesse et de vertu, que do renoncer à tout pour son amour; si les apôtres, dis-je, ne peuvent pas néanmoins, après tant de grâces, porter tout ce que Jésus-Christ leur eût pu dire, avant la descente du Saint-Esprit; comment le peuple juif, qui n’avait ni cette sagesse, ni cette vertu des apôtres, et qui n’écoutait Jésus-Christ et ne voyait ses miracles, que comme par hasard et par rencontre, eût-il pu s’empêcher de le croire ennemi de Dieu, s’il n’eût usé d’une conduite si pleine de condescendance et d’humilité?

C’est pourquoi lorsqu’il s’excuse d’avoir violé le sabbat, il ne leur en dit pas d’abord la vraie raison, mais il en allègue quelques autres capables de les satisfaire. Que si lorsqu’il manque à accomplir un seul précepte de la loi, il use d’une si grande discrétion dans ses paroles, pour ne pas blesser ses auditeurs: combien en devait-il garder, lorsqu’il allait ajouter une loi toute nouvelle à la vieille loi ? C’est par cette même sagesse qu’il ne leur parle pas toujours clairement de sa divinité. Car si l’addition qu’il faisait d’une loi était capable de les troubler de la sorte, combien les eût-il troublés davantage, s’il leur eût dit qu’il était Dieu ? C’est pourquoi il parle souvent d’une manière peu digne de sa grandeur; et ici même, lorsqu’il va faire cette addition à la loi, il use de ce long prélude. Il ne se contente pas de dire une fois: « Je ne détruis point la loi, » mais il le répète par deux fois. Il va même plus loin. Car après avoir dit:

« Ne pensez pas que je sois venu détruire la « loi, » il ajoute: « Je ne suis pas venu la détruire, mais l’accomplir. » Ces paroles doivent arrêter, non seulement l’insolence des juifs, mais encore celle des hérétiques, qui osent dire que le démon est l’auteur de l’ancienne loi. Que si cela était, comment Jésus-Christ, qui est venu pour détruire la tyrannie du démon, aurait-il accompli une loi que le démon aurait faite, bien loin de la combattre et de la détruire? Car il ne dit pas seulement; « Je ne la détruis pas; » ce qui aurait pu suffire; mais il ajoute: « Je l’accomplis; » ce qui marque que non-seulement il n’en était point ennemi, mais qu’il l’appuyait et l’autorisait.

Mais comment, me direz-vous, Jésus-Christ n’a-t-il point détruit la loi ? Comment a-t-il accompli la loi et les prophètes ? Pour ce qui est des prophètes, il les a accomplis en accomplissant exactement ce qu’ils avaient prédit de lui, comme l’Evangile le marque partout en disant: « Jésus fit cela pour accomplir ce qui avait été prédit par les prophètes. » (Matth. VII, 17; XIII, 17 ; XXVI, 56.) Quand il naquit, quand les enfants publièrent sa gloire dans le temple, quand il monta sur une ânesse, et en plusieurs autres rencontres, il accomplissait les prophètes, dont les prophéties n’eussent point été accomplies, s’il ne fût venu au monde. Mais pour ce qui regarde la loi, il l’a accomplie en trois manières. Premièrement parce qu’il ne l’a point violée, selon le témoignage qu’il en rend lui-même, lorsqu’il dit à saint Jean: « Il faut que nous accomplissions toute justice. » (Matth. III, 15.) Et aux Juifs: « Qui de vous me peut convaincre d’aucun péché ? » (Jean, VIII, 46.) Et à ses disciples: « Le prince du monde s’en vient; et il n’a rien en moi qui lui appartienne. »

(Jean, XIV.) Et le Prophète l’avait marqué auparavant en disant: « Il n’a point fait de péché. » (I Pierre, II, 22.) Voilà la première manière dont Jésus-Christ a accompli la loi. Secondement il l’a accomplie en la faisant accomplir. Ce qu’il y a en effet de particulièrement admirable, c’est que non-seulement il a accompli la loi, mais qu’il nous a donné sa grâce pour l’accomplir. C’est ce que saint Paul marquait lorsqu’il disait: « Jésus-Christ est la fin à laquelle tend toute la loi, pour justifier tous ceux qui croiraient en lui. » (Rom. X, 4). Et ailleurs: « Que Dieu avait condamné le péché dans la chair de Jésus-Christ, à cause du péché commis contre lui, afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l’esprit.» (Ibid. VIII, 3.) Et dans la même épître: « On dira peut-être que par la foi nous détruisons la loi. A Dieu ne plaise! mais au contraire nous l’établissons. » (Ibid. III, 31.) Comme en effet toute la loi ne tendait qu’à rendre l’homme juste, et qu’elle n’avait pas pour cela (128) assez de force; Jésus-Christ est venu introduire un moyen efficace de justification par la foi, et accomplir ainsi ce que la loi voulait faire ce que la loi n’avait pu faire par la lettre, lui l’a fait par la foi. C’est en ce sens qu’il dit: « Je ne suis pas venu détruire la loi. »

Traduction Masquer
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

2.

Der Herr selbst sagt ja im Gespräch mit den Juden: „Bevor Abraham ward, bin ich“1 .Sein Jünger hingegen schrieb anders: „Im Anfang war das Wort, und das Wort war bei Gott, und Gott war das Wort“2 . Dass er sodann den Himmel, die Erde und das Meer geschaffen, sowie alles Sichtbare und Unsichtbare, das hat er selber nirgends ausdrücklich gesagt. Der Jünger dagegen hat sich mit großer Deutlichkeit ausgesprochen, hat nichts verschwiegen, hat ein,zwei,ja oftmal eben dies betont und geschrieben: „Alles ist durch ihn geworden und ohne ihn ward auch nicht ein Ding“3 .Desgleichen: „Er war in der Welt, und die Welt ist durch ihn geworden“4 . Was wunderst du dich übrigens, wenn andere größere Dinge von ihm aussagten als er selbst, da er ja so vieles durch Taten erwiesen, was er in seiner Absicht nicht mit Worten ausgesprochen hat? Dass er selbst die Menschen erschaffen, hat er ganz klar auch an dem Blinden gezeigt. Als er dagegen über den Ursprung der Menschen sprach, sagte er nicht: Ich habe sie geschaffen, sondern „der sie geschaffen schuf sie als Mann und Weib“5 . Dass er sodann die Welt erschaffen und was S. 273in ihr ist, hat er durch die Fische erwiesen, den Wein, die Brote, die Windstille auf dem Meere, die Sonne, die er am Kreuze sich verfinstern ließ, und durch anderes mehr. Mit Worten hat er dies aber nirgends deutlich gesagt; dagegen betonen es die Jünger unablässig, Johannes sowohl wie Paulus und Petrus. Wenn also sie, die Tag und Nacht seine Gespräche hörten und Zeugen seiner Wundertaten waren, denen der Herr vieles besonders offenbarte und so große Macht verlieh, dass sie sogar Tote auferweckten, die er auf solche Tugendhöhe gebracht hatte, dass sie um seinetwillen alles verließen, wenn sie, sage ich, trotz so großer Tugend und Weisheit nicht imstande waren, vor der Herabkunft des Heiligen Geistes alles zu fassen, wie hätte das jüdische Volk, ohne Einsicht, so großer Tugend bar, nur zufällig bisweilen Zeuge seiner Taten und Reden, wie hätte ihn dieses Volk nicht für verschieden halten sollen von dem Gotte des Weltalls, wenn der Herr nicht in allem soviel Rücksicht auf dasselbe genommen hätte? Aus diesem Grunde also hat er, auch als er den Sabbat aufheben wollte, nicht vorher ein entsprechendes Gesetz eingeführt, sondern brachte verschiedenartige und zahlreiche Entschuldigungsgründe vor. Wenn er aber schon da, wo er nur ein Gebet aufheben wollte, solche Vorsicht in seinen Reden zeigt, um ja seine Zuhörer nicht zu verletzen. so musste er um so mehr dann, als er dem gesamten Gesetz eine vollständig neue Gesetzgebung gegenüberstellen wollte6 , große Vorsicht und Schonung gebrauchen, um seine damaligen Zuhörer nicht in Verwirrung zu bringen.

Das ist also der Grund, weshalb er auch über seine Gottheit sich nicht überall deutlich zu äußern scheint. Wenn schon die Moralvorschriften, die er hinzufügte, die Juden so verwirrten, so wäre dies eben noch viel mehr geschehen, wenn er sich selbst als Gott bekannt hätte. Deshalb sagt er vieles, was seine eigene Würde nicht erkennen ließ.

S. 274In unserem Falle wollte er also zur Verkündigung seines neuen Gesetzes schreiten; deshalb geht er mit großer Umsicht zu Werke. So hat er nicht bloß einmal betont, dass er das Gesetz nicht aufhebe, sondern hat dasselbe auch ein zweites Mal wiederholt, und noch etwas hinzugefügt, was viel mehr war; zu den Worten: „Glaubet nicht, dass ich gekommen bin,7 aufzuheben“ setzt er hinzu: „Ich bin nicht gekommen, es aufzuheben, sondern es zu erfüllen.“ Damit bringt er nicht nur die widerspenstigen Juden zum Schweigen, sondern stopft auch den Häretikern den Mund, die da behaupten, das Alte Testament stamme vom Teufel her8 . Wenn nämlich Christus gekommen war, um die Tyrannei des Teufels zu brechen, wie konnte er dann das Alte Testament nicht bloß nicht aufheben, sondern sogar erfüllen? Er sagte ja nicht bloß: Ich hebe es nicht auf, obwohl dies genügt hätte, sondern: Ich erfülle es sogar. So konnte keiner reden, der es verwarf, sondern nur einer, der es sogar durchaus billigte. Indes, fragst du, wie sollte er es nicht aufgehoben haben, und wie sollte er es sogar erfüllt haben, sei es das Gesetz oder die Propheten? Die Propheten hat er erfüllt, indem er alles, was sie über ihn gesagt hatten, durch seine Taten bestätigte. Deshalb sagte der Evangelist auch jedesmal: „Damit erfüllt würde das Wort des Propheten“9 . So z.B., als der Herr geboren ward, als die Kinder ihren herrlichen Lobhymnus auf ihn sangen, da er auf der Eselin ritt und bei vielen anderen Gelegenheiten hat er gerade das entsprechende Prophetenwort erfüllt. Das alles wäre aber unerfüllt geblieben, wenn er nicht erschienen wäre.

Das Gesetz hat sodann der Herr nicht nur auf eine, sondern auf zweiund dreifache Weise erfüllt. Einmal dadurch, dass er keinen einzigen Punkt des Gesetzes übertrat. Dass er es nämlich in allem erfüllt, kannst du aus den Worten entnehmen, die er zu Johannes sprach: „So geziemt es uns, jegliche Gerechtigkeit zu erfüllen“10 . Und zu den Juden sagte er: „Wer von euch S. 275kann mir eine Sünde vorwerfen?“11 . Ebenso zu den Jüngern: „Es kommt der Fürst dieser Welt, aber in mir findet er nichts“12 . Auch der Prophet hat längst vorhergesagt, er habe keine Sünde begangen. Das war also die erste Art, wie der Herr das Gesetz erfüllte. Die zweite aber ist die, dass er es auch durch uns erfüllen lässt. Das ist ja das Wunderbare an der Sache, dass er nicht nur selbst das Gesetz erfüllt, sondern es auch für uns erfüllte. Das offenbart uns auch der hl. Paulus mit den Worten: „Der Zweck des Gesetzes ist Christus, zur Rechtfertigung für jeden, der an ihn glaubt“13 . Und von der Sünde sagt er, der Herr „habe sie im Fleische gerichtet, damit die Rechtfertigung durch das Gesetz14 in uns erfüllt würde, wenn wir nicht nach dem Fleische leben“15 ; und ein anderes Mal sagt er: „Heben wir also das Gesetz durch den Glauben auf? Durchaus nicht! Im Gegenteil, wir bestätigen das Gesetz“16 . Der Zweck des Gesetzes war nämlich, den Menschen gerecht zu machen. Doch fehlte es ihm an der Kraft dazu. Da kam Christus selbst, führte die neue Art der Rechtfertigung durch den Glauben ein, und erfüllte so den Zweck des Gesetzes. Was dieses durch die bloße Vorschrift nicht vermochte, das hat er durch den Glauben bewirkt. Darum sagt er: „Ich bin nicht gekommen, das Gesetz aufzuheben.“


  1. Joh 8,58 ↩

  2. ebd 1,1 ↩

  3. ebd 3 ↩

  4. ebd 4 ↩

  5. Mt 19,4: Gen 1,27 ↩

  6. d.h. seine Art der Gesetzeserfüllung stellte er der jüdischen Art der Gesetzeserfüllung <äußerliche Beobachtung der religiösen Vorschriften und Zeremonien> gegenüber ↩

  7. das Gesetz ↩

  8. so besonders die Manichäer ↩

  9. Mt 5,17; Joh 19,28 ↩

  10. Mt 3,15 ↩

  11. Joh 8,46 ↩

  12. ebd 14,30 ↩

  13. Röm 10,4 ↩

  14. in Christus ↩

  15. ebd 8,4 ↩

  16. ebd 3,31 ↩

  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Traductions de cette œuvre
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité