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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Après qu’il a blâmé la vanité des hypocrites, jusqu’à faire rougir ceux de ses auditeurs qui en étaient coupables, il apporte maintenant le remède à une âme frappée de ce mal, et, après avoir dit ce qu’il faut éviter en faisant l’aumône, il dit ensuite ce qu’il faut y observer.
« Mais lorsque vous ferez l’aumône, que votre main gauche ne sache pas ce que fait votre main-droite (3).» Il ne parle point encore ici de la main du corps, mais il se sert de cette expression, comme s’il disait: Il faudrait, si cela se pouvait faire, que vous ignorassiez vous-même ce que vous faites, et que vos propres mains dont vous vous servez pour faire vos bonnes oeuvres ne les sussent pas. Il n’entend pas par ce mot de main gauche, comme pensent quelques-uns, que nous ne devons nous cacher que des personnes injustes. Dieu étend ce commandement du secret à l’égard de toutes sortes de personnes.
Considérez maintenant quelle est la récompense qu’il promet. Comme il a fait voir le châtiment à encourir par l’ostentation, il montre maintenant la récompense à mériter par la modestie, double considération dont il se sert pour exciter plus puissamment et pour conduire à des préceptes plus relevés. Car il nous invite à ne pas perdre de vue que Dieu est présent partout; que nos biens ou nos maux ne se terminent pas à cette vie; que nous devons eu sortant de ce monde être présentés à un tribunal terrible, où nous rendrons un compte exact de toutes nos actions, pour en recevoir ou la peine, ou la récompense; enfin qu’aucune chose grande ou petite n’est cachée aux yeux de ce juge, si bien cachée soit-elle à ceux des hommes. C’est ce que Jésus-Christ insinue en ces termes :
« Afin que votre aumône se fasse en secret, et votre Père qui voit ce qui est de plus secret, vous en rendra lui-même la récompense devant tout le monde (4). » Il semble qu’il expose l’homme sur un grand et magnifique théâtre, et qu’il lui donne ce qu’il désirait, avec une magnificence qu’il n’aurait osé espérer. Car que prétendez-vous? lui dit-il. N’est-ce pas d’avoir quelques témoins de vos bonnes oeuvres? Et vous aurez pour témoins non les anges et les archanges, mais Dieu même. Que si vous souhaitez que les hommes en soient spectateurs, je ne vous priverai pas même de cette satisfaction, lorsque le temps en sera venu, et ce que je vous donnerai passera. tous vos souhaits. Si vous vouliez faire paraître ici vos bonnes oeuvres, vous le feriez peut-être à l’égard de dix, ou de vingt, ou de cent personnes; mais si vous avez soin de les cacher, Dieu lui-même les découvrira en présence de toute la terre. C’est pourquoi, si vous avez tant de désir que les hommes connaissent vos bonnes actions, cachez-les ici un peu de temps, et ils les verront un jour avec plus d’éclat, lorsque Dieu les fera paraître, qu’il les louera, et qu’il les exposera aux yeux de tout l’univers. Ceux qui s’aperçoivent ici que vous voulez être vu, vous blâment comme un homme vain. Mais quand ils vous verront un jour couronné de gloire, non seulement ils ne vous blâmeront pas, mais ils vous admireront. Puis donc que vous pouvez, en différant un peu de temps, recevoir une plus grande récompense, et vous acquérir une gloire pins solide; quel aveuglement serait-ce de perdre par votre précipitation, l’un et l’autre, et de souhaiter. que les hommes soient spectateurs du bien que vous faites, sans vous contenter qu’il soit vu de Dieu seul, de qui vous en attendez le prix et la récompense? Que si nous souhaitons d’avoir quelque témoin de nos actions, qui devons-nous choisir plutôt que notre Père qui est dans le ciel, puisque lui seul a le pouvoir de nous couronner ou de nous punir? Mais quand même notre vanité ne nous devrait pas coûter la perte de notre salut, il serait néanmoins indigne de celui qui est jaloux de la gloire, d’aimer mieux avoir pour témoins de ses actions les yeux des hommes que ceux de Dieu. Car qui serait assez fou dans le monde, pour ne pas se contenter qu’un roi fût spectateur d’une action héroïque qu’il aurait faite, mais qui souhaiterait d’être regardé alors, et d’être loué par les plus méprisables de tous les hommes? C’est pourquoi Jésus-Christ ne nous défend pas seulement de ne point aimer à faire voir nos bonnes oeuvres, mais il nous commande même de les cacher. Car il y a bien de la différence entre ces deux choses, et c’est (159) bien moins de n’affecter point de faire paraître ses bonnes oeuvres, que de s’étudier même à les tenir secrètes.
« Ainsi lorsque vous priez, ne faites point comme les hypocrites qui affectent de prier en se tenant debout dans les synagogues et dans les coins des rues, afin qu’ils soient vus des hommes : Je vous dis en vérité que déjà ils ont reçu leur récompense (5). »
« Mais vous, lorsque vous priez, entrez en un « lieu retiré de votre maison, et fermant la porte, priez votre Père en secret (6). » Jésus-Christ appelle encore ces personnes hypocrites, et très justement, puisque, feignant de prier Dieu, ils ne font que regarder les hommes autour d’eux, et qu’ils ressemblent moins à des suppliants qu’à des comédiens. Car celui qui prie vraiment Dieu, quitte tout le reste, et n’est attentif qu’à Celui qui a le pouvoir de lui accorder sa demande. Que si vous le quittez pour porter ailleurs votre attention et vos regards, et partout à la ronde, vous vous en retournerez les mains vides, c’est-à-dire avec ce que vous avec demandé. C’est pourquoi Jésus-Christ ne dit pas que ces personnes ne recevront point leur récompense, mais qu’ils l’ont déjà reçue; c’est-à-dire qu’ils l’ont reçue des hommes, et qu’ils ont trouvé ce qu’ils désiraient. Ce n’était pas là le dessein de Dieu. Il voulait nous donner lui-même la récompense de notre prière. Mais lorsqu’on la prétend d’ailleurs, on ne mérite pas de rien recevoir de lui, puisqu’on n’attend rien de lui. Qui n’admirera la bonté de Dieu, qui promet de nous récompenser, même de ce que nous lui avons demandé ses grâces?
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Nachdem also der Herr jene Heuchler genügend bloßgestellt und sie getadelt hat, um auch seine Zuhörer zu beschämen, geht er auch hier wieder an die Heilung der Seelen derer, die an dieser Krankheit leiden. Und S. 344 nachdem er gesagt hat, wie man es nicht machen soll, zeigt er auch, wie man es machen soll. Wie soll man es also machen?
V.3: „Deine Linke“, sagt er, „soll nicht wissen, was deine Rechte tut.“
Auch hier redet der Herr nicht eigentlich von den Händen, sondern erwähnt sie nur vergleichsweise. Er will sagen, wenn es möglich wäre, dass du selber nichts1 wüsstest, so müsstest du dies auf jede Art zu erreichen suchen und womöglich sogar das, deine Hände zu verbergen, die dir beim Almosengeben dienen; nicht aber, wie einige wollen, dass man die bösen Menschen verbergen soll. Er befiehlt ja hier allen, verborgen zu bleiben. Beachte dann auch, wie groß der Lohn dafür ist. Nachdem er die Strafe erwähnt hat, die auf das eine gesetzt ist, weist er auch auf die Ehre hin, die uns das andere bringt, regt sie auf diese Weise durch beides an und leitet sie hin zu seinen hohen Weisungen. Er will ihnen nämlich das Bewusstsein beibringen, dass Gott überall zugegen ist, dass mit unserem gegenwärtigen Leben nicht alles zu Ende ist, uns vielmehr bei unserem Hinscheiden ein sehr strenges Gericht erwartet, vor dem wir Rechenschaft ablegen müssen über alles, was wir getan, und das uns entweder Lohn oder Strafe zumisst; ja, dass gar nichts, weder das Kleine noch das Große, was einer getan, verborgen bleiben wird, wenn es auch den Menschen verborgen zu sein scheint. Auf all das hat Christus hingewiesen mit den Worten:
V.4: „Dein Vater, der das Verborgene sieht, wird es dir vor aller Welt vergelten.“
Damit hat er dem Almosenspender einen großartigen und erhabenen Schauplatz geschaffen und seinem Verlangen in überreichem Maße entsprochen. Was willst du, fragt er gleichsam? Doch wohl einige Zuschauer haben bei dem, was du tust? Nun, da hast du sie, nicht bloß Engel und Erzengel, sondern den Gott und Herrn aller Dinge! Willst du aber auch Menschen als S. 345Zuschauer haben, so erfüllt er auch dieses Verlangen zur rechten Zeit und zwar in noch reichlicherem Maße, als du verlangt hast. Wenn du hienieden gesehen werden willst, so kannst du dich höchstens vor zehn, zwanzig oder auch hundert Menschen zeigen; wenn du dich aber bemühst, jetzt verborgen zu bleiben, dann wird Gott selber dich bekannt machen im Angesichte der ganzen Welt. Also gerade dann, wenn du willst, dass die Menschen deine guten Werke sehen, sollst du sie hienieden verbergen, damit es für dich um so ehrenvoller ist, wenn sie drüben von allen gesehen werden, wo Gott sie bekannt macht und sie vor allen lobt und preist. Jetzt werden die Zuschauer dich sogar verurteilen als einen eitlen Menschen; wenn sie aber einmal den Siegeskranz auf deinem Haupte sehen, so werden sie dich nicht nur nicht verurteilen, sondern werden dich alle insgesamt bewundern. Wenn dir also die Möglichkeit geboten ist, nicht bloß belohnt zu werden, sondern auch noch größere Bewunderung zu ernten, falls du kurze Zeit warten willst, so bedenke, wie töricht es wäre, wenn du beidemal leer ausgingest, wenn du jetzt Menschen zusammenriefest, damit die deine Werke sehen, während du zu gleicher Zeit deinen Lohn von Gott erwartest, und Gott deine Werke sieht. Wenn du doch schon gesehen werden willst, so sollst du dich vor allem dem Vater zeigen, zumal der Vater auch Herr über Lohn und Strafe ist. Ja, selbst wenn es keine Strafe dafür gäbe, du dürftest doch nicht aus Verlangen nach Ruhm das himmlische Theater verlassen und es mit einem menschlichen vertauschen. Denn wer möchte so töricht sein, dass er den König, der eilends kommt, um seiner Aufführung zuzusehen, stehen ließe, und sich dafür vor armseligem Bettelvolk produzierte? Darum befiehlt also Christus nicht nur, sich nicht zu zeigen, sondern sich sogar Mühe zu geben, um verborgen zu bleiben. Es ist ja auch nicht das Gleiche, sich nicht bemühen, gesehen zu werden, und sich bemühen, nicht gesehen zu werden.
V.5: „Und wenn ihr betet, so sollt ihr nicht sein, wie die Heuchler; die gehen gerne in die Synagogen und S. 346 stehen an den Straßenecken, um zu beten. Wahrlich sage ich euch, sie haben ihren Lohn bereits empfangen.
V.6: Du aber gehe zum Gebet in dein Kämmerlein, schließ die Türe zu und bete zu deinem Vater, der im Verborgenen2.“
Auch diese Leute nennt Christus wiederum Heuchler, und ganz mit Recht. Sie geben sich ja den Anschein, als beteten sie zu Gott, während sie sich doch nach Leuten umsehen und nicht das Schauspiel von Betern, sondern das von lächerlichen Menschen bieten. Wer um eine Gabe flehen will, der achtet auf niemand, sondern sieht nur auf den, der die Macht hat, seine Bitte zu gewähren. Wenn du den aber nicht beachtest, planlos umhergehst und deine Augen überall umherschweifen lässest, so wirst du mit leeren Händen ausgehen. So hast du es selbst gewollt. Darum sagte der Herr nicht, solche Beter werden keinen Lohn empfangen, sondern sie werden fortgehen, das heißt, sie werden zwar etwas empfangen, aber von denen, von denen sie es selbst verlangten. Nicht Gott wollte es so; er war vielmehr bereit, seinerseits den Bittenden die Gabe zu gewähren. Da aber diese ihren Lohn bei den Menschen suchen, so wäre es doch wohl nicht gerecht, dass sie einen solchen auch von dem erhielten, für den sie gar nichts getan haben. Du aber betrachte, wie groß die Liebe Gottes zu den Menschen ist, da er uns sogar dafür Lohn verheißt, dass wir ihn um Gaben für uns bitten. Nachdem also Christus diejenigen getadelt hat, die sich beim Gebete ungeziemender Weise benehmen, die nicht am, rechten Ort und nicht in der rechten Weise beten, und nachdem er gezeigt hat, wie töricht sie sind, so gibt er auch die beste Art zu beten an, verheißt auch dafür wieder seinen Lohn und sagt: „Geh hinein in dein Kämmerlein.“