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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

6.

N’entendez-vous point ce que dit saint Paul: « Que tout ce qui est écrit, est écrit pour notre instruction? » (Rom. XV, 4.) Si l’on voulait vous faire toucher l’Evangile avec des mains malpropres, vous ne voudriez jamais le faire, et cependant vous ne croyez pas qu’il soit nécessaire de savoir ce qu’il enseigne. C’est là la cause du dérèglement général que l’on voit aujourd’hui parmi les hommes.

Si vous voulez éprouver combien la lecture de l’Ecriture sainte est utile, examinez-vous vous - mêmes. Voyez dans quelle disposition vous êtes , ou lorsque vous écoutez des psaumes, ou lorsque vous entendez ces chansons diaboliques ; lorsque vous êtes à l’église, ou lorsque vous êtes au théâtre; et vous serez surpris de voir combien votre âme étant la même, est néanmoins différente d’elle-même dans ces rencontres. C’est pourquoi saint Paul disait : « Les mauvais entretiens corrompent « les bonnes moeurs. » (I Cor. XV, 33.) Nous avons continuellement besoin des cantiques du Saint-Esprit. Chanter les louanges de Dieu est le plus beau privilège de l’homme, rien ne le distingue autant des bêtes qui ont cependant sur lui de nombreux avantages. C’est là, la nourriture de l’âme ; c’est là son ornement; c’est là son assurance ; au contraire la négligence de la parole de Dieu lui cause la faim et la-mort: « Je leur enverrai, » dit Dieu, « non la famine du pain ni la soif de l’eau, mais la famine de la parole de Dieu. » (Amos, VIII, 11.)

Qu’y a-t-il de plus déplorable que d’attirer volontairement sur vous un malheur dont Dieu menace les hommes comme d’un très grand supplice, et de réduire vous-même votre âme à une faim cruelle qui la met dans une extrême langueur? Car c’est par la parole que l’âme se perd ou qu’elle se sauve. Un mot l’enflamme de colère, et un mot l’appaise; une parole déshonnête la jette dans une passion brutale, et une parole modeste et grave la rend chaste et pure. Si donc la parole d’un homme produit de si grands effets, comment pouvez-vous mépriser la parole de Dieu même? Et si l’exhortation d’un homme est si puissante, combien celle de l’Esprit-Saint le sera-t-elle davantage?

Une parole de l’Ecriture excite souvent dans l’âme une flamme plus vive que le feu, et la rend capable des actions les plus belles. C’est ainsi qu’autrefois saint Paul abaissa l’orgueil des Corinthiens, qui se glorifiaient d’une chose dont ils eussent dû rougir, et qu’ils devaient étouffer dans un éternel silence. Mais lorsque (19) cet apôtre leur eût écrit, voyez quel changement ses paroles firent en eux, comme il leur en rend témoignage lui-même: « Voyez, en effet » dit-il, « ce qu’a produit en vous cette tristesse selon Dieu que vous avez ressentie: quelle sollicitude, quel soin de vous justifier, quelle indignation, quelle crainte, quel désir, quel zèle, quelle ardeur pour punir le crime ! » (II Cor. VII, 11.).

C’est ainsi que vous réglerez vos serviteurs, vos enfants, vos femmes et vos amis, et que vous forcerez vos ennemis mêmes à vous aimer. C’est par ces paroles saintes, que tant de grands hommes si chéris de Dieu, se sont avancés dans la vertu. David après son péché écouta la parole du Prophète, et il embrassa aussitôt cette pénitence, qui est devenue le modèle de tous les pénitents. C’est par ces paroles saintes, que les apôtres sont devenus ce qu’ils ont été, et qu’ils ont attiré à eux toute la terre.

Mais que sert, dites-vous, d’entendre la parole de Dieu, lorsqu’on ne la pratique pas? On ne laisse pas d’en retirer même alors une utilité très-considérable. Car on s’accusera soi-même, on soupirera, on gémira, et on se mettra enfin en état de faire ce qu’on nous apprend. Mais lorsqu’on ne comprend pas même le mal qu’on fait, comment peut-on s’en retirer ou s’en repentir?

Ne négligeons donc point d’entendre l’Ecriture sainte. C’est le démon qui nous inspire ce dégoût, parce qu’il ne peut souffrir que nous approchions de ce trésor, de peur qu’il ne nous en demeure des perles et des diamants qui nous enrichissent. C’est pourquoi il nous persuade qu’il nous est inutile d’entendre la parole de Dieu, afin qu’il n’ait pas le regret de nous la voir mettre en pratique après que nous l’aurons entendue. Reconnaissons donc cet artifice si dangereux, et fortifions-nous de toutes parts contre ces attaques; afin que couverts de celte armure spirituelle, nous soyons invulnérables à notre ennemi, et que l’ayant vaincu et portant les marques de notre victoire, nous jouissions à jamais des biens du ciel, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

6.

Habt ihr nicht gehört, wie Paulus sagt: "Zu unserer Besserung ist das alles geschrieben worden"?1 . Wenn du das Evangelium in die Hände nehmen müsstest, würdest du es nicht wagen, dies mit ungewaschenen Händen zu tun; und da solltest du glauben, sein Inhalt sei nicht so übermäßig wichtig? Ja, darum ist jetzt alles so verkehrt. Wenn du wissen willst, welchen Gewinn du aus der Hl. Schrift ziehen kannst, dann prüfe dich selbst, in welcher Stimmung du bist, wenn du Psalmengesang hörst, und in welcher, wenn du auf teuflische Lieder horchst? wie du dich in der Kirche benimmst und wie im Theater? Da wirst du dann sehen, welch ein Unterschied ist zwischen der Seele hier und der Seele dort, und doch ist's nur eine Seele. Darum sagte ja der hl. Paulus: "Schlechte Reden verderben gute Sitten"2 . Aus diesem Grunde haben wir fortwährend die Gesänge des Heiligen Geistes vonnöten. Gerade sie erheben uns ja über die unvernünftigen Tiere, obwohl wir wegen der anderen Dinge gar sehr unter ihnen stehen. Sie sind die wahre Seelenspeise, sie ihr Schmuck, sie ihr Halt. Auf sie nicht zu hören bedeutet Hunger und Verderben. "Ich werde", sagt der Herr, ihnen nicht Hunger noch Brot geben und nicht Durst noch Wasser, sondern das Verlangen, das Wort des Herrn zu hören"3 . Was konnte es also Schrecklicheres geben, als wenn du gerade das Unheil, das dir Gott als eine Strafe androhte, freiwillig dir zuziehst; wenn du deine Seele dem schlimmsten Hunger preisgibst und sie schwächer machst als alles andere? Durch Reden wird sie gewöhnlich verdorben oder gerettet; durch sie wird sie zum Zorn gereizt oder besänftigt; ein unzüchtiges S. 43Wort lockt sie zu böser Lust, sittsame Rede macht sie keusch. Wenn aber das einfache Wort schon solche Macht besitzt, sag' mir, wie kannst du die Hl. Schrift verachten? Wenn eine einfache Ermahnung solches vermag, wieviel mehr erst die Ermahnungen im Heiligen Geiste? Das Wort der Hl. Schrift vermag die verhärtete Seele besser zu erweichen als Feuer, und macht sie bereit zu allem Guten. So hat auch Paulus die aufgeblasenen, hochmütigen Korinther gedemütigt und bescheiden gemacht. Sie bildeten sich etwas ein auf Dinge, deretwegen sie sich hätten schämen und verbergen sollen. Als sie aber den Brief4 erhielten, da höre nur, wie sie sich bekehrten, wovon ihr Lehrmeister selber Zeugnis ablegt, indem, er sagt: "Die bloße Betrübnis in Gott, wie sehr hat sie euren Eifer entfacht; Rechtfertigung bewirkt Unwillen, Furcht, Verlangen, Eifer, Sühne?"5 . Auf diese Weise sollten wir also auch unser Gesinde unterweisen, die Kinder, die Frauen und die Freunde; dadurch machen wir sogar unsere Feinde zu Freunden. So wurden auch große gottbegnadete Männer noch besser gemacht. Als David gesündigt hatte, wurde er durch mündliche Ermahnung zu jener herrlichen Buße bewogen. Auch die Apostel wurden auf diese Weise das, was sie geworden sind; ja, den ganzen Erdkreis haben sie dadurch erobert.

Was nützt es aber, fragst du, wenn einer nur hört und das Gehörte nicht befolgt? Auch vom bloßen Hören kann man viel Nutzen ziehen. Ein solcher wird sich schuldig erkennen, wird erschüttert werden, und dann auch einmal dazu kommen, das Gesagte zu befolgen. Wer aber seine Sünden nicht einmal erkennt, wie soll der von seinen Fehltritten abstehen, wie sich selbst anklagen? Denken wir also nicht gering vom Anhören der göttlichen Schriften. Die Absicht des Teufels geht dahin, uns den Schatz zu verbergen, damit wir den Reichtum nicht beheben sollten. Darum flüstert er uns ein, es habe keinen Wert, das Wort Gottes zu hören, weil er fürchtet, wir möchten das Gehörte befolgen.

Da wir aber jetzt seine bösen Kunstgriffe kennen, so schützen wir uns allseits, damit wir mit Hilfe solcher S. 44Waffenrüstung selber unbesiegt ihm den Kopf zerschmettern können. Wenn wir einmal mit solch herrlichen Siegeskränzen geschmückt sind, dann werden wir auch den ewigen Lohn erhalten durch die Gnade und die Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dem Ehre und Herrschaft gebührt in alle Ewigkeit. Amen!.


  1. 1 Kor 10,11 ↩

  2. 1 Kor 15,33 ↩

  3. Am 8,11 ↩

  4. des hl. Paulus ↩

  5. 2 Kor 7,11 ↩

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