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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

6.

Mais remarquez encore combien Jésus-Christ rend cette voie facile, en nous com. mandant de ne point donner les choses saintes aux chiens et aux pourceaux, de nous garder des faux prophètes, et d’être toujours prêts à combattre. C’était même un excellent moyen de rendre cette voie aisée, que de dire, « qu’elle est étroite, » parce que c’était avertir ainsi ceux qui y marchent, de se tenir toujours sur leurs gardes. Car comme lorsque saint Paul nous dit: « Nous n’avons pas à combattre « contre la chair et le sang (Ephés. VI, 2), » il ne prétend pas nous décourager, mais nous exciter au combat; de même Jésus-Christ, voulant réveiller de leur assoupissement ceux qui marchaient par cette voie, leur déclare qu’elle est âpre et laborieuse.

Mais il ne se sert pas seulement de cette considération pour les rendre vigilants. Il les avertit encore que cette voie est pleine d’ennemis qui ne pensent qu’à les surprendre, et qui sont d’autant plus à craindre qu’ils se cachent davantage. Car c’est ainsi que toit tous les faux prophètes. Mais ne regardez point la difficulté de cette voie. Voyez seulement où elle se termine: et ne considérez point aussi, si celle qui lui est opposée est large et aisée, mais où elle conduit ceux qui y marchent Jésus-Christ n’a point d’autre but en tout cet que de nous encourager, comme encore lorsqu’il dit ailleurs : « Le royaume des cieux souffre violence, et les violents l’emportent.» (Matth. XI,12.) Car lorsque l’athlète remarque que celui qui préside à ses combats, en admire la peine et le péril, il en devient bien plus courageux.

Ne nous laissons donc point abattre lorsqu’il nous arrive des maux. Il est vrai que la voie est étroite, et que la porte est petite, mais la ville où elles conduisent ne l’est pas; et si nous ne devons point attendre ici de repos, nous ne devons non plus craindre là aucune misère. Mais en disant qu’il « y en a peu qui trouvent la voie étroite, » il fait voir encore la lâcheté de plusieurs. Il instruit ceux qui l’écoutent à ne point s’arrêter au grand nombre de ces qui marchent dans la voie large avec un succès heureux en apparence; mais à jeter les yeux sur ce petit nombre qui gémit et qui souffre dans la voie étroite. Car la plupart dit-il, non (197) seulement ne marchent point dans cette voie, mais ne la veulent pas même trouver par un aveuglement qui est le comble de la folie. Mais il ne faut point se laisser influencer ni troubler par la multitude. Animons-nous plutôt de zèle pour imiter le petit nombre de ceux qui cheminent par la voie étroite, et pour nous entre-exhorter à les suivre et à marcher courageusement dans ce sentier laborieux. Car outre que cette voie est « étroite, » il y en a encore beaucoup qui tâchent de nous en fermer l’entrée. C’est pourquoi Jésus-Christ ajoute: « Gardez- vous des faux prophètes qui viennent à vous vêtus comme des brebis, et qui au dedans sont des loups dévorants (15). »

Après nous avoir avertis de nous garder « des chiens et des pourceaux, » il marque ici une autre sorte d’ennemis bien plus à craindre. Car ces premiers sont visibles et tout le monde les connaît , mais ces derniers sont cachés. C’est pourquoi Jésus-Christ dit des uns qu’on s’en détourne et des autres qu’on les discerne, et qu’on les examine parce qu’il est impossible de les reconnaître d’abord. C’est ce qui lui fait dire : «Gardez-vous, » afin de nous rendre plus vigilants dans ce discernement.

Il était à craindre qu’en entendant dire qu’il fallait marcher dans une voie étroite et resserrée, voie opposée à celle du grand nombre, se garder des chiens et des pourceaux, ainsi que d’une autre espèce encore, celle des loups, les auditeurs ne perdissent courage au moment d’entrer dans cette voie, contraire à celle que suit la foule et, de plus ; infestée de tant d’ennemis et semée de tant de ronces; c’est pourquoi il les fait souvenir des choses arrivées du temps de leurs ancêtres, et cela par ce seul mot de « faux prophètes» qu’il emploie. Ces épreuves, l’antiquité les a connues, ne vous troublez donc point; rien de nouveau ni d’extraordinaire n’arrivera. C’est de tout temps que le démon a fait ce qu’il a pu pour substituer le mensonge à la vérité.

Je crois que par ce mot de « faux prophètes, » il n’entend pas les hérétiques, mais ces personnes dont la vie est corrompue, et qui ont une apparence de vertu, qu’on appelle d’ordinaire hypocrites et imposteurs; c’est pourquoi il ajoute : « Vous les reconnaîtrez par leurs fruits »(16). Car souvent les hérétiques sont réglés dans leur vie, mais ceux-ci ne le sont jamais. Et si vous me dites qu’ils feront peut-être semblant de l’être, je vous réponds qu’ils feront connaître bientôt ce qu’ils sont. Car la voie que je vous enseigne est pénible et laborieuse, et les hypocrites fuient le travail qui accompagne la vertu, et n’en cherchent que l’apparence. C’est pourquoi il est aisé de les connaître. Et comme il venait de dire : Que peu de personnes trouveraient la voie étroite, il leur apprend à séparer le petit nombre qui la trouve d’avec ceux qui ne la trouvent pas et qui font croire néanmoins qu’ils y marchent, en leur commandant de ne point considérer ceux qui n’ont que l’apparence de la vertu, niais seulement ceux qui la possèdent véritablement.

Mais, me direz-vous, d’où vient que Jésus-Christ ne rend pas lui-même ces personnes visibles et manifestes, sans nous donner la peine de les discerner? Il ne le fait pas pour nous faire tenir toujours sur nos gardes, et dans une vigilance continuelle contre nos ennemis, en craignant sans cesse, et ceux qui sont déclarés, et ceux qui se cachent et qui sont couverts. C’est de ces derniers que saint Paul dit: « Que par leurs paroles douces ils séduisent le coeur des innocents. » (Rom. XVI, 18.) Ne nous troublons donc point de voir en notre temps beaucoup de ces séries de personnes. Jésus-Christ nous eu avertit dès le commencement de l’Eglise. Et admirez sa douceur! Car il ne dit pas : Punissez-les, mais seulement: « Gardez-vous d’eux, » de peur qu’en ne veillant pas sur vous-mêmes, vous ne tombiez dans leurs pièges.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

6.

Sollten aber einige diesen Weg auch so noch für mühevoll halten, so ist ihre verkehrte Ansicht nur ein Ausfluss ihrer Trägheit. Sieh also, wie Christus diesen Weg auch noch auf andere Weise leicht macht. Er sagt, S. d323 man solle sich nicht mit den Hunden zu schaffen machen, sich selbst nicht den Schweinen hingeben, und sich hüten vor den falschen Propheten; und so bereitet er sie auf jede Weise zum Kampfe vor. Auch dass er den Weg „eng“ nannte, trug hauptsächlich dazu bei, ihn leicht zu machen; er erreichte eben dadurch, dass sie sich zusammen nahmen. Wenn also der hl. Paulus sagt: „Unser Kampf gilt nicht Fleisch und Blut“1 , so wollte er damit den Mut der Streiter nicht niederbeugen, sondern aufrichten. Ebenso hat auch Christus hier den Weg „rauh“ genannt, um die Wanderer aus ihrem Schlafe aufzurütteln. Und nicht bloß dadurch machte er sie vorsichtig; er fügte auch noch hinzu, dass es viele Wegelagerer gebe, ja, was noch schlimmer ist, dass sie nicht offen angreifen, sondern aus dem Verborgenen. So zum Beispiel machen es die falschen Propheten. Indes, sagt der Herr, achtet nicht darauf, dass der Weg rauh und eng ist, sondern darauf, wohin er führt; auch nicht, dass der andere Weg breit ist und weit, sondern welches sein Endziel ist. Das alles sagte er aber nur, um unseren Geist aufzuwecken, wie er ja auch ein andermal äußert: „Die Gewalt brauchen, reißen es an sich“2 . Wenn nämlich der Kämpfende sieht, dass der Kampfesrichter seine mühevollen Kämpfe bewundert, so erhöht dies noch seinen Mut. Verlieren wir also den Mut nicht, wenn uns infolgedessen viel Unangenehmes zustößt. Der Weg ist eben rauh, und eng das Tor; aber nicht so die Stadt selbst. Deshalb dürfen wir hier keine Ruhe erwarten, aber auch dort keine Leiden befürchten. Durch die Worte: „Wenige sind es, die ihn finden“, hat dann Christus auch hier wieder die Trägheit der großen Menge geoffenbart, und hat seine Zuhörer angewiesen, nicht auf das Wohlleben der großen Masse zu achten, sondern auf die Mühsale der Wenigen. Denn die große Mehrzahl, sagt er, geht nicht nur nicht auf diesem Weg, sondern will ihn überhaupt schon gar nicht betreten; und das ist gewiss eine schwere Anklage. S. d324 Indes nicht auf die große Menge muss man achten, noch sich von ihr verwirren lassen, sondern man soll die Wenigen nachahmen, soll sich auf jede Weise gut ausrüsten und so auf dem engen Weg wandeln. Denn abgesehen davon, dass er eng ist, gibt es auch noch viele, die uns von ihm abzuhalten suchen. Deshalb fügte der Herr hinzu:

V.15: „Hütet euch vor den falschen Propheten; sie werden in Schafskleidern zu euch kommen, im Innern aber sind sie reißende Wölfe.“

Da hast du also neben Hunden und Schweinen noch eine andere Gattung von Feinden, die dir hinterlistig nachstellen, und zwar sind diese viel gefährlicher als jene. Die ersteren sind eben jedermann gar wohlbekannt, diese sind verborgen. Deshalb sagte auch der Herr, man solle sich von jenen fernhalten, auf diese dagegen ein recht wachsames Auge haben, weil es eben nicht möglich ist, sie gleich beim ersten Angriff zu erkennen. Darum sagte er auch: „Habt acht“ und regte sie damit zu wachsamer Unterscheidung an. Wenn sie nun aber hörten, dass der Weg eng und rauh sei, und dass man den dem Wege der großen Menge entgegengesetzten Pfad wandeln müsse, dass man sich vor Schweinen und Hunden hüten solle, und dass es außer diesen eine noch schlimmere Art von Feinden gebe, die der Wölfe, so konnten sie ob der Menge der Schwierigkeiten und Hindernisse leicht den Mut verlieren. Damit sie nun doch auf dem entgegengesetzten Weg von dem der großen Menge ausharren und zugleich auch gegen all diese Gefahren wachsam wären, erinnert sie der Herr an das, was zur Zeit ihrer Vorfahren geschehen war, und erwähnt deshalb die falschen Propheten; denn auch zu ihren eigenen Zeiten gab es solche. „Lasst euch also nicht in Verwirrung bringen“, sagt er; denn es wird nichts Neues und Unerhörtes sich ereignen; der Teufel setzt ja zu allen Zeiten der Wahrheit die Lüge entgegen. Unter den „falschen Propheten“ scheint mir aber der Herr nicht die Häretiker zu verstehen, sondern diejenigen, die unter dem Scheine der Tugend ein S. d325 lasterhaftes Leben führen, und die man gewöhnlich mit dem oben erwähnten Beinamen3 zu bezeichnen pflegt. Darum fügte er auch noch den Satz hinzu:

V.16: „An ihren Früchten werdet ihr sie erkennen.“

Unter den Häretikern kann man ja auch oft solche finden, die ein gutes Leben führen, unter denen aber, die ich genannt habe, niemals. Was aber dann, fragst du, wenn auch unter diesen sich Heuchler finden? Nun, die findet man wenigstens leicht heraus. Denn der Weg, den ich zu gehen befohlen, ist nun einmal so beschaffen, dass er mühevoll und beschwerlich ist. Ein Heuchler will sich aber keiner Mühe unterziehen, es sei denn dem Scheine nach; darum kann man ihn auch leicht überführen. Nachdem nämlich Christus gesagt hatte: „Wenige sind es, die ihn finden“, unterscheidet er sie auch wieder von denen, die ihn zwar auch nicht finden, aber doch tun, als hätten sie ihn gefunden, und ermahnt uns zugleich, nicht bloß auf den Schein zu achten, sondern darauf, ob einer diesen Weg auch in Wahrheit begeht. Warum hat er sie aber nicht selbst entlarvt, sondern uns aufgetragen, sie herauszufinden? Damit wir wachsam seien und jeden Augenblick kampfbereit, und uns nicht bloß vor den offenkundigen Feinden hüten, sondern auch vor den verborgenen. Auf diese hat auch der hl. Paulus hingewiesen mit den Worten: „Durch süße Reden verführen sie die Herzen der Arglosen“4 . Seien wir also nicht überrascht, wenn wir sehen, dass es auch jetzt noch viele solcher Heuchler gibt. Auch das hat ja Christus oben vorausgesagt.


  1. Eph 6,12 ↩

  2. Mt 11,12 ↩

  3. Heuchler ↩

  4. Röm 18,18 ↩

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