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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Pourquoi Jésus-Christ n’a-t-il pas dit : Celui qui fait ma Volonté ? Parce qu’il fallait d’abord se contenter de faire admettre la volonté du Père. C’était déjà même beaucoup, vu la faiblesse des hommes. Au reste, qui dit la volonté du Père dit la volonté du Fils, puisque la volonté du Fils n’est jamais différente de celle du Père. Il me semble que Jésus-Christ attaque ici particulièrement les Juifs, qui mettaient toute leur religion dans la spéculation et dans la doctrine, sans se mettre en peine de purifier leurs moeurs. C’est pourquoi saint Paul leur fait ce reproche: « Vous portez le nom de juif, vous vous reposez sur la loi; vous vous glorifiez des faveurs que Dieu vous a faites, vous connaissez sa volonté. »(Rom. II, 17.) Mais cette connaissance de la volonté de Dieu ne vous sert de rien, si vous n’y joignez la pratique des bonnes oeuvres, et le règlement de votre vie. Jésus-Christ ne s’arrête pas là, et il dit quelque chose de plus fort.
« Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en votre nom? n’avons-nous pas chassé les démons en votre nom? et n’avons-nous pas fait plusieurs miracles en votre nom (22) ? Non-seulement, dit-il, celui qui ayant la foi néglige les moeurs, sera chassé du royaume : mais quand même un homme, avec une telle foi, ferait de grands miracles, si en même temps sa vie n’est pure, il sera exclu du ciel. « Car plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas e prophétisé en votre nom ? » Remarquez qu’il commence, quoique d’une manière couverte, à parler en Dieu, et qu’après avoir achevé ce long discours, il déclare enfin qu’il est juge. Il avait déjà montré que les pécheurs seraient infailliblement punis; mais il fait voir ici quel serait Celui qui les punirait. Il ne dit pas néanmoins absolument: C’est moi, mais « plusieurs en ce jour-là me diront: Seigneur, Seigneur, » ce qui est en effet la même chose. Car s’il n’était pas le juge, comment leur dirait-il : « Et alors je leur dirai hautement je ne vous ai jamais connus : retirez-vous de moi? » « Je ne vous ai jamais connus, » non seulement à ce moment que je vous juge, mais lors même que vous faisiez des miracles, C’est pourquoi il disait à ses disciples: « Ne vous réjouissez pas de ce que les démons «vous sont assujétis; mais de ce que vos noms sont écrits dans le ciel. » (Luc, X, 20.) Et il ne les exhorte partout qu’à régler leurs moeurs. Car lorsqu’un homme vit bien et dans l’éloignement du vice, il est impossible qu’il soit rejeté de Dieu. Quand même il serait dans quelque erreur, Dieu lui fera bientôt connaître sa vérité.
Quelques-uns croient que ceux qui diront alors à Jésus-Christ : « Qu’ils auront fait plusieurs miracles en son nom, » le diront faussement, et qu’ils mentiront, et que c’est (202) pour ce mensonge même que le Sauveur les condamnera. Mais ce sens n’est point vrai, il est entièrement contraire à ce que Jésus-Christ veut prouver en cet endroit. Car son dessein est de faire voir que la foi n’est rien sans les oeuvres. Enchérissant donc sur ce qu’il vient de dire, il ajoute les miracles à la foi, et il déclare que la foi avec tout l’éclat de ces miracles, serait encore inutile, si elle n’était soutenue par la piété et par la vertu. Si donc ces personnes n’avaient fait de véritables miracles, comment le raisonnement de Jésus-Christ subsisterait-il? Est-il croyable d’ailleurs qu’ils eussent assez de hardiesse pour mentir devant un Juge si redoutable?
De plus la manière dont il parle à Jésus-Christ, et dont il leur répond , fait voir qu’ils avaient fait véritablement ces miracles. Car, surpris de trouver dans l’autre vie toute autre chose que ce qu’ils avaient attendu, et, au lieu qu’ils étaient ici admirés de tout le monde, se voyant condamnés par le juste Juge, ils s’écrient avec étonnement : « Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en votre nom? » Comment donc nous rejetez-vous maintenant? comment l’arrêt que vous prononcez contre nous est-il si contraire à nos espérances et à nos pensées? Mais si ces personnes s’étonnent de se voir punies après avoir fait des miracles, pour vous, mes frères, ne vous en étonnez pas .Toutes les grâces viennent de Dieu et de la bonté de Celui qui les donne. Ceux-ci en avaient été favorisés, sans y avoir en rien contribué de leur part. Il est donc bien juste qu’ils en soient punis alors, puisqu’ils auront été si ingrats envers Celui qui les avait honorés de tant de grâces, lorsqu’ils en étaient si indignes.
« Et alors je leur dirai hautement : Je ne vous ai jamais connus; retirez-vous de moi vous tous qui vivez dans l’iniquité (23) .» Vous me direz peut-être : Comment des hommes qui vivaient si mat pouvaient-ils faire des miracles? Quelques-uns répondent qu’ils ne vivaient pas mal lorsqu’ils faisaient des miracles, et qu’ils se sont corrompus ensuite, et sont tombés dans l’iniquité. Mais si cela était vrai, le raisonnement de Jésus-Christ ne subsisterait pas encore. Car son but est de montrer que ni la foi, ni les miracles ne sont rien sans la bonne vie, comme saint Paul disait: «Quand j’aurais une foi à transporter les montagnes: quand je pénétrerais tous les mystères, et que j’aurais une pleine connaissance des choses divines; si je n’ai point la charité, je ne suis rien. » (I Cor. XIII, 2.) Vous me demandez quelles sont donc ces personnes. Il y en a plusieurs. (Marc, VI, 43.) Plusieurs de ceux qui croyaient en Jésus-Christ avaient reçu ce don de faire des miracles, comme celui dont il est parlé dans l’Evangile, qui chassait les démons, et qui, néanmoins, ne suivait pas Jésus-Christ; ou comme Judas, qui ne laissa pas, quelque corrompu qu’il fût dans l’âme, de recevoir, comme les autres apôtres, la puissance de faire des miracles,
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.21: „Nicht jeder, der zu mir sagt: Herr, Herr, wird in das Himmelreich eingehen, wohl aber, wer den Willen meines Vaters tut, der im Himmel ist.“
Weshalb sagte der Herr nicht: Wohl aber, der meinen Willen tut? Weil das die Juden vorläufig noch lieber hörten. Das andere wäre für diese schwachen Seelen schon viel zu stark gewesen. Übrigens hat er auch das zweite durch das erste angedeutet. Außerdem muss man auch betonen, dass der Sohn keinen anderen Willen hat als der Vater. Hier scheint mir aber Christus besonders die Juden im Auge zu haben, die das Hauptgewicht auf ihre Lehrmeinungen legten, dagegen um das sittliche Leben sich wenig kümmerten. Deshalb tadelt sie auch der hl. Paulus mit den Worten: „Siehe, du trägst den Namen eines Juden und beruhigst dich mit dem Gesetz; du rühmst dich in Gott und kennst seinen Willen“1 . Deshalb hast du aber gar nichts vor anderen voraus, wenn dein Leben und deine Werke nicht dementsprechend sind. Christus hingegen blieb dabei nicht stehen; er sagte noch viel mehr:
V.22: „Denn es werden an jenem Tage viele zu mir sagen; Herr, Herr, haben wir nicht in deinem Namen geweissagt?“
Damit will er sagen: Nicht bloß derjenige, der zwar den Glauben hat, aber nicht nach dem Glauben lebt, wird vom Himmelreich ausgeschlossen, sondern wenn einer auch einen Glauben hätte, dass er noch viele Wunder dazu wirkte, aber nichts Gutes täte, auch ein solcher würde aus jenen heiligen Hallen des Himmels S. d336 ausgewiesen. „Denn viele werden an jenem Tage zu mir sagen: Herr, Herr, haben wir nicht in deinem Namen geweissagt?“ Siehst du da, wie Christus nach Vollendung seiner Predigt in verborgener Weise auch von sich selber redet, und sich in seiner Eigenschaft als Richter zeigt? Denn, dass die Sünder Strafe erwartet, hat er schon im vorausgehenden dargelegt. Wer aber derjenige sei, der da straft, das offenbart er erst jetzt. Doch sagte er nicht offen heraus: Ich bin es, sondern: „Viele werden zu mir sagen“, womit er dasselbe erreichte. Denn, wenn er nicht selbst der Richter wäre, wie hätte er zu ihnen sagen können:
V.23: „Und dann werde ich ihnen erwidern: Weichet zurück von mir, ich habe euch nie gekannt!“
Das heißt: Nicht nur im Augenblick des Gerichtes kenne ich euch nicht, sondern ich kannte euch auch damals nicht, als ihr Wunder gewirkt habt. Deshalb sagte er auch zu seinen Jüngern: „Freuet euch nicht darüber, dass euch die Dämonen untertan sind, sondern darüber, dass eure Namen im Himmel aufgeschrieben sind“2 . Auch sonst heißt uns der Herr überall unsere Lebenszeit recht gut benützen. Es ist ja nicht möglich, dass ein Mensch, der rechtschaffen lebt und sich von allen Leidenschaften freigemacht hat, jemals unbeachtet bleibe. Im Gegenteil, wenn er auch zufällig einmal vom rechten Wege abgeirrt wäre, so würde in Gott doch alsbald wieder auf denselben zurückführen. Indes gibt es Leute, die da behaupten, jene3 hätten diese Worte nur aus Verstellung gebraucht, und deshalb seien sie auch nicht gerettet worden. Demnach hätte aber der Herr das Gegenteil von dem getan, was er eigentlich beabsichtigt hatte. Er wollte ja hier zeigen, dass der Glaube nichts nützt ohne die Werke. Diesen Gedanken führte er dann noch weiter aus und kam so auf die Wundertaten zu sprechen; er wollte dadurch zeigen, dass nicht bloß der S. d337 Glaube, sondern selbst die Wunderwerke dem Wundertäter nichts nützen ohne die Tugend. Wenn aber jene keine Wunder gewirkt hätten, wie konnte dann der Herr diese beiden Dinge zusammenstellen? Außerdem würden sie es im Angesicht des Gerichtes überhaupt nicht wagen, so zu ihm zu reden. Auch beweist die Antwort selbst, sowie der Umstand, dass sie auf eine Frage hin redeten, dass sie wirklich Wunder gewirkt hatten. Da sie nämlich sahen, wie der Ausgang nicht ihren Erwartungen entsprach, und dass sie hienieden ob ihrer Wunderwerke von allen bewundert wurden, während sie dort sich der Strafe überantwortet sehen, so sagen sie, wie von Schrecken und Verwunderung erfüllt: Herr, haben wir nicht in deinem Namen geweissagt? Warum verwirfst du uns also jetzt? Wie soll man dieses befremdende und merkwürdige Ende verstehen?
Indes, wenn jene sich darüber verwunderten, dass sie trotz solcher Zeichen und Wunder der ewigen Strafe überliefert werden, so wundere doch du dich darüber nicht. Denn die Wundergabe ist ausschließlich ein Geschenk dessen, der sie verleiht; jene haben nichts von ihrem Eigenen dazugetan. Darum verdienen sie auch Strafe, weil sie gegen den undankbar und unerkenntlich waren, der sie doch so ehrte, dass er ihnen trotz ihrer Unwürdigkeit die Wundergabe verlieh. Wie kommt es aber dann, fragst du, dass sie solche Wundertaten verrichteten, obgleich sie Sünden begangen haben? Einige sagen da, sie hätten nicht zu der Zeit gesündigt, in der sie solche Wundertaten verrichteten, sondern erst später seien sie verdorben worden und hätten sich der Sünde zugewandt. Indessen, wenn das so wäre, so hätte der Herr wiederum das nicht erreicht, was er eigentlich beabsichtigte. Was er nämlich zeigen wollte, ist dies: Weder Glaube noch Wunderwerke haben einen wirklichen Wert, wenn das rechte Leben fehlt. Dasselbe sagt ja auch der hl. Paulus: „Wenn ich auch Glaube besäße, so dass ich Berge versetzen könnte, und wenn ich auch alle Geheimnisse und alle Wissenschaft besäße, habe aber die Liebe nicht, so bin ich nichts“4 . S. d338 Wer sind also dann diese Leute, fragst du? Viele von denen, die glaubten, haben Charismen erlangt, so z.B. derjenige, der die Teufel austrieb, aber doch nicht mit dem Herrn war5 , wie z.B. Judas; auch er hatte ja trotz seiner Schlechtigkeit ein Charisma. Ebenso kann man auch im Alten Testamente beobachten, dass die Gnade oft in unwürdigen Werkzeugen wirkte, um anderen zu nützen. Da sich eben nicht alle für alle eigneten, sondern die einen ein reines Leben führten aber keinen so starken Glauben hatten, während es bei den anderen umgekehrt war, so ermahnt Gott jene durch diese, sie sollten einen starken Glauben an den Tag legen, und fordert diese auf, um solch unaussprechlicher Gabe6 willen bessere zu werden.