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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
Il est vrai, réplique-t-on, que saint Jean savait que Jésus-Christ ressusciterait et qu’il donnerait le Saint-Esprit; mais il ne savait pas qu’il serait crucifié. Et moi je demande comment Jésus-Christ pouvait-il ressusciter sans être mort et sans avoir été crucifié? Comment saint Jean, qui était le plus grand de tous les prophètes, aurait-il ignoré ce que tous les autres prophètes avaient su et prédit de Jésus-Christ? Car on ne peut douter que saint Jean n’ait été le plus grand de tous les prophètes, puisque Jésus-Christ le dit lui-même; et on voit partout que les prophètes ont su et prédit la croix et la passion du Sauveur. (Matt. XI, 9.) « Il a été mené comme un agneau à la boucherie, » dit Isaïe, « et il se taira comme une brebis qui n’ouvre pas la bouche devant celui qui la tond. » (Is. LIII, 7.) Et il avait dit auparavant : « Il sortira une tige de Jessé d’où naîtra Celui qui doit régner sur les Gentils, et les Gentils mettront en lui leur espérance. (Ibid. XI, 1.) Et marquant ensuite les souffrances et la gloire de la passion, il ajoute: « Le sépulcre où il reposera sera en honneur. » Isaïe ne prédit pas seulement que le Christ serait crucifié, mais il. marque ceux mêmes qui seraient compagnons de son supplice : « Il a été mis au nombre des scélérats. (Ibid.) Il prédit encore qu’il ne se défendrait pas : « Il n’ouvrira pas sa bouche, » et fait voir l’injustice de ceux qui le condamneraient en ajoutant: « On lui a prononcé son arrêt dans son humilité. » (Ibid.)
David avait prédit avant lui ces mêmes choses : « Pourquoi, » dit-il , « les nations se sont-elles assemblées en tumulte, et pourquoi les peuples ont-ils formé de vains projets? Pourquoi les rois de la terre et les princes se sont-ils élevés ensemble et ont-ils conspiré contre le Seigneur et contre son Christ?»(Ps. II, 1.) Il marque ailleurs la croix en particulier, lorsqu’il dit : « Ils ont percé mes pieds et mes mains. », (Ps. XXI, 17.) Et il décrit même exactement l’attentat des soldats : « Ils ont partagé entre eux mes vêtements et ils ont jeté le sort sur ma robe. »
(Ibid.) Il n’oublie pas même ailleurs de marquer le vinaigre qu’on lui présenta: « Ils m’ont donné pour mets du fiel très amer et lorsque j’ai eu soif, ils m’ont donné du vinaigre à boire. » (Ps. LXVIII.) Ainsi après (298) que les prophètes ont décrit si longtemps auparavant le jugement et la condamnation de ceux qui seraient crucifiés avec le Sauveur, le partage de ses vêtements, le sort qu’on, jetterait sur sa robe et plusieurs autres particularités semblables que je ne rapporte point de peur d’être long, qui pourrait croire que le plus grand des prophètes aurait ignoré ces choses? Ce sentiment ne se soutient donc pas. D’ailleurs si telle eût été la pensée de saint Jean, pourquoi ne disait-il pas clairement à Jésus-Christ : Etes-vous celui qui doit venir aux enfers, et non pas simplement « Etes-vous celui qui doit venir? »
Ils ajoutent encore à cela quelque chose de bien plus ridicule, savoir, que saint Jean lui faisait cette question, afin d’y annoncer sa venue prochaine. Ne peut-on pas dire à ces personnes ces paroles de saint Paul : « Mes frères, n’ayez point un esprit d’enfants ; mais soyez sans malice comme des enfants et ayez un esprit d’hommes. » (I Cor. XIV, 17.) La vie présente est le temps auquel il faut penser à soi. On ne trouve plus à la mort que le jugement de Dieu et le supplice des coupables. David dit: « Qui vous confessera dans l’enfer? » (Ps. VI, 5.)
Comment donc, me direz-vous, Jésus-Christ « a-t-il brisé les portes d’airain? comment a-t-il rompu les gonds de fer (Ps. C, 17), » comme il est dit dans le psaume? Je vous réponds que ce fut par la vertu de son corps. Car on vit alors, pour la première fois, un corps immortel vaincre la mort et détruire sa domination et sa tyrannie. Ce que prouvent ces paroles de l’Ecriture, c’est que Jésus-Christ fut alors le vainqueur de la mort, mais non pas qu’il délivra de leurs péchés. ceux qui étaient morts avant sa venue au monde. Que si ce que je dis n’était pas, et s’il était vrai que Jésus-Christ eût délivré de l’enfer tous ceux qui y étaient auparavant, comment aurait-il dit lui-même : « Le peuple de Sodome et de Gomorrhe sera traité plus doucement alors? »(Luc, X, 12.) Il ne dit pas qu’ils ne seront point punis alors, mais qu’ils seront moins punis. Il suppose donc que ceux qui auront été punis comme ceux de Sodome, le seront encore éternellement. Que si ceux qui auront été châtiés si sévèrement dès ce monde ne laissent pas de l’être dans l’autre ; combien plus le seront ceux qui n’auront point été punis de leurs crimes dans cette vie ?
Vous me direz, peut-être, que la manière dont ceux qui sont morts avant Jésus-Christ, ont été traités, ne paraît pas juste. Si, leur punition est juste. Car ils pouvaient se sauver sans confesser Jésus-Christ. Dieu n’exigeait point cela d’eux, mais seulement qu’ils s’éloignassent de l’idolâtrie, et qu’ils adorassent le vrai Dieu : « Le Seigneur votre Dieu est seul Dieu. » C’est pourquoi nous admirons les Macchabées qui aimèrent mieux souffrir de si grands tourments que de trahir leur loi. Nous admirons encore ces trois enfants de la fournaise et beaucoup d’autres d’entre les Juifs qui vécurent sans reproche et qui conservèrent inviolablement cette connaissance qu’ils avaient de Dieu, sans qu’on exigeât d’eux rien de plus. Car, comme j’ai déjà dit, il suffisait alors de connaître un seul Dieu. Mais il n’en est plus ainsi maintenant. Il faut joindre à cette foi la connaissance de Jésus-Christ. C’est pourquoi il dit lui-même: « Si je n’étais point venu et si je ne leur avais point parlé, ils n’auraient point de péché; mais ils n’ont plus maintenant d’excuse de leur péché. » (Jean, XV, 22.)
Nous sommes de même obligés de vivre plus saintement, et d’être plus réglés dans les moeurs que n’étaient les Juifs. Les Juifs étaient condamnés à mort quand ils avaient tué un homme, et un chrétien est condamné, lors seulement qu’il se met en colère contre un autre homme. On punissait alors celui qui commettait un adultère, et on punit maintenant jusqu’aux regards impudiques. Comme les connaissances sont devenues plus grandes dans la loi nouvelle, la morale aussi est devenue plus pure et plus parfaite que dans la loi ancienne.
Nous voyons donc par tout ce que j’ai dit que Jésus-Christ n’avait pas besoin de précurseur dans les enfers. Car si les incrédules pouvaient se convertir après leur mort et croire en Dieu, personne ne périrait jamais, puisque tous se repentiront un jour et adoreront Jésus-Christ selon cette parole: « Toute langue confessera que Jésus-Christ est le Seigneur, et tout genou fléchira devant lui dans le ciel, sur la terre et dans les enfers. » (Phil. II, 14.) Et ailleurs: « La mort sera le dernier ennemi que Jésus-Christ détruira. » (I Cor. V, 11.) Mais toutes ces adorations seront alors très-inutiles, parce qu’elles ne viendront point d’une humiliation volontaire, mais d’une reconnaissance forcée. (299)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Christus selbst hat es ja bezeugt, dass Johannes der größte unter den Propheten war. Dass aber die Propheten vom Leiden des Herrn wussten, steht außer Zweifel. So sagt ja Isaias: "Wie ein Schaf ward er zur Schlachtbank geführt, und stumm blieb er, wie ein Lamm unter der Hand des Scherers"1 . Und an einer früheren Stelle sagte er: "Es wird leben die Wurzel des Jesse, und auf den, der sich erheben wird, um zu herrschen über die Völker, auf den werden die Völker ihre Hoffnung setzen"2 . Dann kommt er auf das Leiden zu sprechen und auf die Herrlichkeit, die es im Gefolge haben sollte: "Und seine Ruhe wird Ehre sein"3 . Aber nicht nur, dass er gekreuzigt würde, hat Isaias vorhergesagt, sondern auch in wessen Gesellschaft: "Denn er wurde unter die Verbrecher gezählt"4 , heißt es; und nicht bloß das, sondern auch dass er sich nicht verteidigen würde: "Denn dieser", sagt er, "öffnet seinen Mund nicht"5 ; ebenso, dass er ungerecht verurteilt würde: "Denn in seiner Erniedrigung ward sein Gericht hinweggenommen"6 .Auch David sagt schon vor ihm S. d530 dasselbe und beschreibt die Gerichtsszene mit den Worten: "Warum knirschten die Nationen und sannen die Völker auf Eitles? Es standen da die Könige der Erde, und die Fürsten versammelten sich wider den Herrn und wider seinen Christus"7 . An einer anderen Stelle spricht er sogar von der Todesart des Kreuzes, indem er sagt: "Sie durchbohrten meine Hände und meine Füße"8 . Auch das, was die Soldaten gegen den Herrn sich erlaubten, fügt er ganz genau hinzu: "Denn", sagt er, "sie verteilen unter sich meine Kleider, und über mein Gewand warfen sie das Los"9 . Und an einer anderen Stelle sagte er sogar voraus, dass sie ihm Essig brächten: "Denn sie gaben mir Galle zur Speise und in meinem Durst gaben sie mir Essig zu trinken"10 .
Außerdem haben die Propheten auch schon so viele Jahre vorher von dem Gericht und der Verurteilung geredet, von denen, die mit dem Herrn gekreuzigt würden, von der Verteilung der Kleider und dass über sie das Los geworfen würde, und von vielen anderen Dingen; es ist ja nicht nötig, dass ich jetzt alles aufzähle, um nicht die Rede zu sehr in die Länge zu ziehen. Und da hätte Johannes, der größte von all diesen Propheten, von all dem nichts gewusst? Wie ist so etwas denkbar? Warum hat er aber nicht gesagt; bist du derjenige, der in den Hades hinabsteigen wird, sondern einfach: "der da kommen wird"? Indes, was noch viel lächerlicher wäre als dies, ist die Behauptung, Johannes habe dies gesagt, um dann selbst in die Unterwelt zu gehen und Christum zu verkünden. Diesen Leuten ist es wohl an der Zeit zu antworten: "Brüder, werdet keine Kinder in eurem Denken, sondern seid Kinder gegenüber dem Bösen"11 . Das jetzige Leben ist eben die Zeit des guten Wandels; nach dem Tode dagegen harren auf uns Gericht und Strafe. "Denn", heißt es, "wer wird dich in der Unterwelt bekennen?"12 . Inwiefern wurden also S. d531 "die ehernen Tore zermalmt und die eisernen Türpfosten zerbrochen"13 ? Das geschah durch seinen Leib. Damals ward ja zum erstenmal ein unsterblicher Leib gesehen, der die Tyrannei des Todes brach. Im übrigen beweist dies aber nur, dass die Macht des Todes vernichtet wurde, nicht aber, dass die Sünden derer, die vor Christi Ankunft starben, hinweggenommen wurden. Wäre dem nicht so und hätte der Herr auch die Menschen, die schon früher gestorben waren, samt und sonders aus der Unterwelt befreit, wie konnte es dann heißen: "Es wird erträglicher sein für das Land von Sodoma und Gomorrha"14 ? Damit ist doch gesagt, dass auch sie bestraft werden, etwas milder zwar, aber doch, dass sie bestraft werden. Allerdings sind sie auch hienieden schon sehr schwer bestraft worden, aber gleichwohl wird auch das sie nicht retten. Wenn es aber schon ihnen nichts hilft, dann noch weniger jenen, die gar nichts zu leiden hatten.
Nun denn, fragst du, ist da den Menschen, die vor seiner Ankunft lebten, nicht ein Unrecht geschehen? Keineswegs; es war ja die Möglichkeit vorhanden, dass damals auch solche gerettet wurden, die Christum nicht bekannt hatten. Denn nicht das wurde von ihnen verlangt, sondern nur, dass sie keinen Götzendienst trieben und den wahren Gott erkennten. "Denn", heißt es, "der Herr, dein Gott, ist ein Herr"15 . Darum fanden ja auch die Makkabäer Bewunderung, weil sie ihre Leiden um der Beobachtung des Gesetzes willen erduldeten; ebenso die drei Jünglinge und viele andere Juden, die ein tadelloses Leben führten, entsprechend diesem Grade ihrer Erkenntnis; von ihnen allein ward nichts weiteres verlangt. Damals genügte es eben zum Heile, wie ich schon gesagt habe, dass man den einen Gott erkannte. Jetzt ist es nicht mehr so; jetzt muss man auch Christum kennen und bekennen. Deshalb sagte auch der Herr: "Wäre ich nicht gekommen, und hätte ich nicht zu ihnen geredet, so hätten sie keine Sünde; jetzt aber haben sie S. d532 keine Entschuldigung für ihre Sünde"16 . Das gleiche gilt auch von unserem Lebenswandel. Damals war verloren, wer einen Mord beging; jetzt ist dies schon der Fall, wenn jemand zürnt. Damals war es strafbar, die Ehe zu brechen und mit der Frau eines anderen Umgang zu pflegen, jetzt sind dies schon unkeusche Blicke. Wie nämlich die Erkenntnis wuchs, so wurden auch an das Leben höhere Anforderungen gestellt. Es bedurfte also des Vorläufers durchaus nicht in der Unterwelt. Denn sonst, wenn die Ungläubigen nach dem Tode noch durch den Glauben gerettet werden könnten, ginge nie jemand verloren. Da würden sich alle bekehren und Christum anbeten. Dass dies wahr ist, kannst du vom hl. Paulus hören, der da sagt: "Jede Zunge wird bekennen und jedes Knie wird sich beugen im Himmel und auf Erden und unter der Erde"17 , und: "Als letzter Feind wird der Tod vernichtet werden"18 . Es wird ihnen also im Gegenteil eine solche Unterwerfung nichts nützen; denn sie ist nicht der Ausfluss des guten Willens, sondern entspringt nur gleichsam dem Zwange der Umstände.