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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

3.

« Et depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu’à présent le royaume des cieux se prend « par violence, et ce sont les violents qui l’emportent (12). » Quel rapport y a-t-il de ces dernières paroles avec celles qui les précèdent? Il y en a un grand et profond. Jésus-Christ porte ici ce peuple à croire en lui, et il con. firme ce qu’il avait dit auparavant de saint Jean.. Car si toutes choses ont été accomplies jusqu’à saint Jean, c’est donc moi, dit-il, qui devais venir selon ce qui avait été prédit. « Car jusqu’à Jean tous les prophètes aussi bien que la loi ont prophétisé et annoncé des choses futures (13). » Les prophètes n’auraient donc point cessé. si je n’étais venu au monde. N’attendez donc plus personne, et n’en cherchez plus d’autre que moi. Il est clair que c’est moi qui devais venir, puisque tous les prophètes ont cessé dès que je suis venu, et que tous les jours le monde se hâte de croire en moi. La foi que l’on a en moi est déjà si claire et si connue, que plusieurs la prennent et la ravissent comme par violence. Qui sont, dites-vous, ces personnes qui l’ont prise par violence ? tous ceux qui se sont approchés de Jésus-Christ avec ardeur. Il ajoute ensuite une autre marque, lorsqu’il dit:

« Si vous voulez le recevoir, c’est lui-même qui est cet Elie qui doit venir (14).» Il est dit dans l’Ecriture: « Je vous enverrai Elie pour réunir les coeurs des pères avec leurs enfants. » (Malach. IV, 5.) « C’est là, » dit-il, « cet Elie si vous voulez le recevoir. Car j’enverrai mon ange devant votre face. » (Ibid. 3.) Il dit fort bien: « si vous le voulez recevoir, » pour montrer qu’il ne contraint et ne violente personne. Et il parlait de la sorte afin qu’on l’écoutât favorablement, et qu’on reconnût qu’en effet Elie était Jean, et que Jean était Elie. Ils ont eu tous deux le même ministère, et l’un et l’autre ont été véritablement précurseurs. C’est pourquoi Jésus-Christ ne dit pas généralement : C’est là Elie, mais: « Si vous le voulez recevoir, c’est Elie, » c’est-à-dire, si vous voulez comprendre ce que je dis, et (304) examiner avec soin et sans contention les actions de l’un et de l’autre. Et ne se contentant pas encore de cela, pour montrer quelle prudence il fallait pour entendre ces paroles, il ajoute:

« Que celui-là l’entende qui a des oreilles pour entendre (45). » Il leur disait tant de choses si obscures et si confuses pour les exciter à lui faire des questions, que s’ils ne sortaient pas encore de leur assoupissement, ils en seraient bien moins sortis s’il leur eût dit des choses claires et manifestes. Car on ne peut pas dire que les Juifs n’avaient pas la hardiesse d’interroger Jésus-Christ, parce qu’il était trop diffIcile d’approcher de lui. Comment ces Juifs qui lui faisaient des questions sur les moindres sujets, qui le tentaient en tant de manières, qui après avoir été tant de fois confondus par les réponses de Jésus-Christ, ne se rebutaient jamais comment, dis-je, ces hommes ne l’eussent-ils pas interrogé, questionné, quand il s’agissait d’un sujet si important, s’ils avaient eu quelque désir de s’instruire ? Après lui avoir fait si à contre-temps des questions sur la loi, et lui avoir demandé quel en était le premier commandement, sans qu’ils eussent aucun besoin de l’apprendre de lui, comment, s’ils avaient eu l’amour de la vérité, ne l’eussent-ils pas prié d’expliquer une réponse obscure qu’il semblait être obligé d’éclaircir, et qu’il ne leur faisait même que pour les exciter à en demander l’éclaircissement? Car en disant: « Les violents l’emportent, » et ajoutant aussitôt, « que celui-là l’entende qui a des oreilles pour entendre, » il est clair qu’il les invitait en quelque sorte à lui demander l’intelligence de ces paroles.

« Mais à qui dirai-je que ce peuple-ci est semblable? Il est semblable à ces enfants qui sont assis dans la place, et qui crient à leurs compagnons, et leur disent (16): Nous avons joué de la flûte pour vous réjouir, et vous n’avez point dansé : nous avons chanté des airs lugubres pour vous exciter à pleurer, et vous n’avez point témoigné de deuil (17). » Quoique ce passage paraisse encore détaché de ce qui précède, il y est néanmoins fort bien lié, c’est toujours sur le même sujet que parle Jésus-Christ : il veut montrer que, malgré toutes les apparences contraires, il existait entre lui et Jean un parfait accord; c’est ce qui a déjà été indiqué à propos de l’ambassade. Il fait donc voir aux Juifs que de tous les moyens qui pouvaient procurer leur salut, il n’en a omis aucun. C’est la répétition de ce que disait le Prophète: Que puis-je faire à cette vigne que je ne lui aie déjà fait? — « A qui, » dit en effet le Sauveur, dirai-je que ce peuple-ci est semblable? Sinon à ces enfants qui sont assis dans la place et qui crient à leurs compagnons: Nous avons joué de la flûte pour vous réjouir, et vous n’avez point dansé : nous avons chanté des airs lugubres pour vous exciter à pleurer, et vous n’avez point témoigné de deuil. » (Isaïe, V, 4.) « Car Jean est venu ne mangeant ni ne buvant, et ils disent: Il est possédé du démon (18). Le Fils de l’homme est venu mangeant et buvant, et ils disent: C’est un homme de bonne chère, et qui aime à boire; c’est un ami des publicains et des gens de mauvaise vie (19). » Il semble que Jésus-Christ veuille leur dire par ces paroles: Nous sommes venus Jean et moi par deux voies toutes contraires: nous avons imité les chasseurs qui poursuivant une bête fort difficile à prendre, lui tendent des filets en divers endroits, afin que s’ils la manquent d’un côté ils la prennent de l’autre. Comme tout le monde d’ordinaire admire ceux qui jeûnent beaucoup, et qui mènent une vie dure et austère, Dieu par une mesure pleine de sagesse, fait que Jean dès le berceau s’accoutume à cette vie, afin que le peuple surpris de cette austérité, l’écoute avec respect, et ajoute foi à ses paroles.

Pourquoi donc, me dira quelqu’un, Jésus-Christ n’a-t-il pas suivi la même voie? je réponds qu’il l’a suivie, comme on le voit assez par les quarante jours de son jeûne, et par le reste de sa vie, puisqu’allant prêcher de village en village, il n’avait pas même un lieu pour reposer sa tète. Mais il a trouvé encore un autre moyen de tirer avantage de ce genre de vie, qui avait paru dans saint Jean, avec tant d’éclat. Car il s’est acquis une aussi grande estime dans l’esprit des Juifs par le témoignage que lui a rendu saint Jean si célèbre par l’autorité de sa vie, que s’il eût été -lui-même aussi austère que son précurseur.

D’ailleurs saint Jean n’a été recommandable que par l’éminence de sa vertu. Car « Jean n’a fait aucun miracle (Jean, X, 20), » comme il est marqué dans l’évangile : au lieu que Jésus-Christ n joint encore à sa vertu le témoignage de ses miracles. C’est pourquoi Jésus-Christ. laissant à saint Jean la gloire qu’il s’était (305) acquise par ses jeûnes, a voulu marcher par une autre voie. Il s’est trouvé, pendant le temps de sa prédication; à la table des publicains et des pécheurs, et il a bien voulu boire et manger avec eux.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

3.

Wenn auch der Herr selbst vom Weibe geboren war, so war er es doch nicht in der gleichen Weise wie Johannes. Er war eben kein bloßer Mensch, und ward nicht geboren wie andere Menschen, sondern hatte eine außergewöhnliche, wunderbare Geburt.

V.12: "Seit den Tagen des Johannes des Täufers aber", fährt er fort, "leidet das Himmelreich Gewalt, und die Gewalttätigen reißen es an sich."

Welchen Zusammenhang mag wohl dies mit dem Vorhergehenden haben? Beides steht in vorzüglichem Einklang. Der Herr drängt und treibt nämlich die Juden auch mit diesen Worten zum Glauben an ihn, und zugleich stimmt er mit dem überein, was früher Johannes gesagt hat. Denn wenn bis zu Johannes alles sich erfüllt hat, so will er sagen, dann bin ich derjenige, der da kommt.

V.13: "Denn", sagt er, "alle Propheten und das Gesetz haben bis auf Johannes geweissagt."

Die Propheten hätten ja nicht aufgehört, wenn ich nicht gekommen wäre. Erwartet also nichts weiter, wartet auf nichts anderes. Denn dass ich es bin, geht daraus hervor, dass die Propheten aufhören, und dass täglich Leute den Glauben an mich1 rauben. Es ist eben so klar und offenbar, dass sogar viele ihn sich förmlich rauben. Aber wer hat ihn sich geraubt, sag mir? Alle jene, die mit Eifer zum Herrn sich hinwendeten. Sodann gibt er ihnen ein zweites Wahrzeichen an die Hand und sagt:

V.14: "Wenn ihr es annehmen wollt, so ist er selbst der Elias, der da kommen wird."

"Denn", heißt es, "ich werde euch Elias den Thesbiter senden, der das Herz des Vaters den Kindern zuwenden S. d543 wird"2 .

Wenn ihr also genau zusehen wollt, sagt er, so ist dieser da Elias. Denn: "Ich werde meinen Engel vor Deinem Angesichte hersenden"3 . Ganz treffend sagt der Herr: "Wenn ihr es annehmen wollt", um zu zeigen, dass niemand dazu gezwungen wird; ich zwinge niemanden, will er sagen. So sprach er aber, weil er eine bereitwillige Gesinnung verlangt, und um zu zeigen, dass Johannes mit Elias und Elias mit Johannes eins ist. Beide hatten ja eine und dieselbe Sendung erhalten, beide waren Vorläufer geworden. Darum sagt auch der Herr nicht einfach: Dieser da ist Elias, sondern: "Wenn ihr es annehmen wollt, dieser ist es"; mit anderen Worten: Wenn ihr mit bereitwilliger Gesinnung auf die Ereignisse acht habt. Doch bleibt er auch hierbei nicht stehen; um zu zeigen, dass man auch Einsicht nötig hat, fügt er zu den Worten: "Dieser ist Elias, der da kommen wird", hinzu:

V.15: "Wer Ohren hat zu hören, der höre."

Solche rätselhafte Andeutungen macht er aber deshalb, um die Juden zum Fragen zu veranlassen. Wenn aber nicht einmal so ihr Interesse geweckt wurde, so wäre es noch viel weniger geschehen, wenn er klar und deutlich geredet hätte. Es könnte ja doch wohl niemand sagen, jene hätten es nur nicht gewagt zu fragen, und der Herr sei nicht leicht zugänglich gewesen. Denn wenn sie ihn schon über ganz unwichtige Dinge fragten und auf die Probe stellten und nicht abließen, obwohl sie tausendmal hätten verstummen müssen, wie hätten sie dann bei notwendigen Dingen nicht fragen sollen, wenn es ihnen überhaupt darum zu tun war, etwas zu erfahren? Wenn sie über die Gesetze fragten und wissen wollten, welches Gesetz das erste sei, und vieles ähnliche, worüber er ganz und gar nicht hätte zu reden brauchen, wie hätten sie sich da über den Sinn seiner eigenen Worte nicht genau erkundigen sollen, über die er doch eher reden und Antwort stehen musste? Dies um so mehr, als ja er selbst es war, der dazu anregte S. d544 und sie dazu einlud. Durch die Worte: "Die Gewalttätigen reißen es an sich" sucht er ihren Eifer anzufachen; ebenso durch das folgende: "Wer Ohren hat zu hören, der höre." Dann fährt er fort:

V.16: "Wem soll ich dieses Geschlecht vergleichen? Es gleicht den Knaben, die auf dem Marktplatz sitzen und sagen:

V.17: Wir haben für euch die Flöte geblasen, und ihr habt nicht getanzt; wir haben euch Trauerlieder vorgespielt, und ihr habt nicht getrauert."

Auch diese Worte stehen anscheinend nicht im Zusammenhang mit dem Vorhergehenden und doch passen sie sehr gut dazu; denn sie dienen dem gleichen Hauptzwecke und zeigen, dass Johannes ganz mit ihm übereinstimmt, wenn sie auch in ihren Handlungen entgegengesetzte Wege gehen. Das gleiche ist nun auch mit der Frage der Fall; er will zeigen, dass nichts unterlassen wurde, was zu ihrem Heile nützlich sein könnte. So sagt auch der Prophet von dem Weinberge: "Was hätte ich für diesen Weinberg noch tun sollen, und habe es nicht getan?"4 . Und der Herr sagt: "Wem soll ich dieses Geschlecht vergleichen? Es gleicht den Knaben, die auf offenem Markte sitzen und sagen: "Wir haben euch auf der Flöte gespielt und ihr habt nicht getanzt, wir haben euch Trauerlieder gespielt, und ihr habt nicht getrauert."

V.18: "So kam Johannes, aß und trank nicht, und sie sagen: Er hat einen Dämon.

V.19: Es kam der Menschensohn, aß und trank, und sie sagen: Siehe, dieser Mensch ist ein Fresser und Weintrinker, ein Freund der Zöllner und Sünder."

Mit diesen Worten will der Herr sagen: Wir kamen ein jeder auf einem anderen Wege, ich und Johannes, und haben es gerade so gemacht, wie wenn etwa Jäger ein scheues Wild auf zwei möglichen Wegen ins Netz bringen wollen; da besetzt jeder einen anderen Weg und so gehen sie aus entgegengesetzter Richtung vor, so dass S. d545 sie notwendigerweise aufeinander treffen müssen. Sieh also nur, wie das ganze Menschengeschlecht von Bewunderung ergriffen wurde beim Anblick dieses Lebens voll Abtötung, Strenge und Frömmigkeit. Deshalb hat Gott es so gefügt, dass Johannes von frühester Jugend an also lebte, damit er auch ob dieser Lebensweise Glauben fände für seine Predigt. Und warum, fragst du, hat nicht der Herr selbst diesen Lebensweg gewählt? Auch er ist sehr wohl diesen Weg gegangen, da er die vierzig Tage hindurch fastete und lehrend umherging, ohne etwas zu haben, worauf er sein Haupt niederlegen konnte. Übrigens ist der Herr auch auf andere Weise zum selben Ziel gelangt, und hat denselben Zweck erreicht. Denn für ihn war es dasselbe, wie wenn er den gleichen Weg gegangen wäre, ja noch viel mehr, dass nämlich derjenige für ihn Zeugnis ablegte, der diesen Weg gegangen. Außerdem hatte Johannes nichts weiter aufzuweisen als seine strenge Lebensweise. "Denn", heißt es, "er tat kein einziges Zeichen." [Quelle?: Joh 10,41] Für den Herrn dagegen legen Zeichen und Wunder Zeugnis ab. Deshalb wollte er, dass Johannes sich durch sein Fasten auszeichne; er selbst ging den anderen Weg, setzte sich an die Tische der Zöllner und aß und trank.


  1. für sich ↩

  2. Mal 4,5 ↩

  3. Mal 3,1 ↩

  4. Jes 5,4 ↩

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