Traduction
Masquer
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Mais remarquez avec quelle exactitude Jésus-Christ parle, de sa résurrection, quoique en termes énigmatiques. Car il ne dit pas qu’il sera dans la terre, mais « dans le coeur de la terre, » pour mieux marquer son sépulcre, et pour empêcher qu’on ne crût que sa mort n’était qu’une feinte. C’est pour cette même raison qu’il a voulu demeurer mort durant trois jours, afin que personne n’en pût douter, Il a voulu confirmer la certitude de sa mort, non-seulement en mourant sur une croix devant tout le monde, mais encore en demeurant trois jours dans le sépulcre. Toute la suite des temps devait rendre témoignage à sa résurrection, mais on eût pu douter de sa mort, s’il ne l’eût établie par des preuves très-constantes et très-assurées. Que si l’on eût douté de sa mort, on eût douté aussi par une suite nécessaire de sa résurrection. C’est pourquoi il donne à sa mort le nom « de signe, » et il n’aurait point « donné ce signe » s’il n’eût point été crucifié.
Il rapporte aussi une figure de sa mort, afin qu’on en crût la vérité. Car je vous prie de me (341) dire si Jonas n’était qu’en figure « dans le ventre « de la baleine? » Et si l’on ne peut dire cela avec quelque apparence de raison, pourquoi veut-on douter que Jésus-Christ n’ait été de nième «dans le coeur de la terre? » Est-il croyable que la figure ait été réelle, et que la vérité n’ait été qu’une illusion? C’est pourquoi nous avons tant de soin d’annoncer partout la mort de Jésus-Christ, et dans les sacrés mystères, et dans le baptême, et généralement en toutes choses. De là vient encore que saint Paul crie si hautement: « A Dieu ne plaise que je « mette ma gloire en autre chose que dans la « croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ! » (Gal. VII, 14.)
C’est, mes frères, ce qui nous fait voir que ceux qui sont infectés de l’hérésie de Marcion sont les vrais enfants du diable, parce que, en soutenant, comme cet hérésiarque, qua Jésus-Christ n’a point été crucifié et n’est point mort véritablement, ils se rendent les ministres du diable, s’efforçant comme lui d’effacer le souvenir de choses dont Dieu a voulu éterniser la mémoire, je veux dire la croix et la passion. C’est pourquoi Jésus-Christ dit dans un autre endroit de l’Evangile : « Détruisez ce temple et je le réédifierai en trois jours (Jean, II, 17);» et ailleurs : « Les jours viendront qu’on leur ôtera l’époux. » Et ici: «On ne leur donnera point d’autre prodige que celui du prophète Jonas, » montrant qu’il souffrirait pour eux, mais que ce serait inutilement, et qu’ils ne tireraient aucun fruit de ses souffrances, ce qu’il témoigne clairement un peu après. Il le savait, et néanmoins, il n’a pas laissé de mourir, tant était grande sa charité !
Et ne croyez pas que le sort réservé aux Juifs ressemble à celui des Ninivites que Dieu, après avoir été sur le point de les perdre, sauva à cause de leur pénitence en faisant reculer les barbares qui les menaçaient; ne croyez pas, dis-je, que les Juifs doivent se convertir après la résurrection du Sauveur, écoutez plutôt comment Jésus-Christ assure le contraire. Car ce qu’il dit ensuite d’un démon qui rentre dans celui dont il avait été chassé, fait voir clairement que les Juifs n’éviteraient point la colère de Dieu comme les Ninivites, et que rien n’arrêterait les malheurs dont ils étaient menacés, et il déclare que leur punition sera très-juste.
Il suit en cela la même conduite qu’il avait suivie dans les siècles passés. Car sur le point de ruiner Sodome, il s’en justifie auparavant devant Abraham, et il fait voir que la vertu était si rare et si inconnue dans cette ville qu’il n’y avait pas seulement dix personnes justes. Il fait voir de même à Loth combien ce peuple qu’il allait ruiner était ennemi de l’hospitalité, et combien il était plongé dans des vices détestables, et après cela il les consume par le feu du ciel. Il en usa de même au temps du déluge, ayant voulu que toute sa conduite fit voir à Noé combien était juste une si effroyable punition. Il fit voir de même à Ezéchiel, lorsqu’il était a Babylone, les maux qui se commettaient dans Jérusalem. Il agit ainsi encore envers Jérémie, lorsqu’il lui disait comme pour se justifier: « Ne priez point pour eux, « car ne voyez-vous pas ce qu’ils font? » (Jérém. XXIII, 10.) Enfin on voit qu’il garde partout la conduite dont il use ici.
« Les Ninivites s’élèveront au jour du jugement contre ce peuple, et le condamneront, parce qu’ils ont fait pénitence à la prédication de Jonas, et cependant celui qui est ici est plus grand que Jouas (41).» Jonas était le serviteur, et moi le Maître. Il est sorti d’une baleine, et je sortirai vivant du tombeau. Il a annoncé à un peuple la ruine de sa ville, et moi je vous annonce le royaume des cieux. Les Ninivites ont cru sans aucun miracle. Et moi j’en ai fait un très-grand nombre. Ils n’avaient reçu aucune instruction avant la prédication de ce prophète, et moi je vous ai instruits de toutes choses, et je vous ai découvert les secrets de la plus haute sagesse. Jonas est venu aux Ninivites comme un serviteur qui leur parlait de la part de son maître, et moi je suis venu en Maître et en Dieu. Je n’ai point menacé comme lui, je ne suis point venu pour vous juger, mais pour vous offrir à tous le pardon de vos péchés.
De plus ces Ninivites étaient un peuple barbare, au lieu que les Juifs avaient toujours entendu les prédications des prophètes. Personne n’avait prédit aux Ninivites la naissance de Jonas, et les prophètes avaient prédit de Jésus-Christ une infinité de choses, et les événements répondaient ponctuellement aux prophéties. Jouas prit la fuite, et voulut se dispenser de sa prédication, de peur d’être raillé des Ninivites; et moi qui savais devoir être attaché en croix et moqué, je suis néanmoins venu. Jonas ne put souffrir d’être méprisé de ceux qu’il devait convertir, et moi je souffre (342) pour eux la mort, et une mort honteuse, et je leur envoie encore après moi mes apôtres pour achever mon ouvrage. Enfin Jonas était un étranger inconnu aux Ninivites; et moi je suis de la même race que les Juifs, et j’ai selon la chair les mêmes aïeux qu’eux. On pourrait trouver ainsi d’autres avantages de la prédication de Jésus-Christ sur celle de Jonas, si on s’arrêtait à les bien, considérer. Mais Jésus-Christ ne se contente pas dé cet exemple. Il en joint aussitôt un autre.
Traduction
Masquer
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Beachte aber, wie genau der Herr in seinen Ausdrücken ist, auch wo er nur andeutungsweise spricht. Er sagte nämlich nicht: in der Erde, sondern: „im Herzen der Erde.“ Er wollte damit auf sein Grab hinweisen, damit keiner glaube, das Ganze sei nur Schein. Deshalb hat er auch1 drei Tage zugewartet, damit man sich überzeugen könne, dass er wirklich gestorben sei. Denn für seinen Tod dient nicht bloß das Kreuz als Beweis und dass so viele Menschen es selbst gesehen, sondern auch die Zeit der drei Tage. Für die Auferstehung würde ja die ganze nachfolgende Zeit Zeugnis ablegen. An den Kreuzestod dagegen hätte man vielleicht nicht geglaubt, wenn nicht viele Zeichen ihn bezeugt hätten; wer aber nicht an den Kreuzestod glaubte, hätte wohl auch an der Auferstehung gezweifelt. Darum nannte er auch dies ein Zeichen. Wäre er aber nicht gekreuzigt worden, so wäre auch das Zeichen nicht erfolgt. Deshalb führt er auch das Urbild an, damit die Erfüllung Glauben finde. Oder sage mir doch, war es nur Einbildung, dass Jonas im Bauche des Fisches lag? Das kannst du doch wohl nicht behaupten. Dann war es auch keine, dass Christus im Herzen der Erde lag. Denn es wird doch nicht das Bild Wahrheit sein und die Wahrheit selbst nur Schein. Darum verkünden wir auch überall seinen Tod, bei den Mysterien, bei der Taufe und auch sonst überall. Darum ruft auch Paulus mit lauter Stimme: „Fern sei es von mir, mich zu rühmen, es sei denn im Kreuze unseres Herrn Jesu Christi“2 .
Daraus kann man klar ersehen, dass die Anhänger der Häresie des Marcion Kinder des Teufels sind, denn sie wollen das aus dem Wege räumen, was Christus auf jede Weise erhalten wollte, und was der Teufel auf jede Weise hätte zunichte machen wollen, nämlich das Kreuz und das Leiden. Darum sagte der Herr auch S. d617 anderswo: „Zerstöret diesen Tempel, und in drei Tagen will ich ihn wieder aufbauen“3 , und: „Es werden Tage kommen, da der Bräutigam von ihnen wird genommen werden“4 . Und an unserer Stelle sagt er: „Es wird ihr kein Zeichen gegeben werden, es sei denn das Zeichen des Jonas, des Propheten“5 . Damit gibt er zu erkennen, dass er zwar einmal für sie leiden werde, dass sie aber auf der anderen Seite keinen Nutzen daraus ziehen würden. Denn das hat er nachher geoffenbart. Obwohl er aber dieses wusste, ist er dennoch gestorben. So groß war eben seine Fürsorge für sie. Man sollte eben nicht glauben, es würde auch bei den Juden nachher eintreten, was einst bei den Niniviten geschehen, dass sie sich nämlich bekehrten; und wie er die bereits wankende Stadt der Niniviten rettete und die Barbaren zur Umkehr wandte, so würden auch diese nach der Auferstehung sich bekehren; darum höre nur, wie er gerade das Gegenteil davon weissagt. Dass sie nämlich zum eigenen Besten gar keinen Nutzen daraus ziehen würden, sondern nur Unheil davon erfahren sollten, hat der Herr ebenfalls in der Folge zu verstehen gegeben durch das Beispiel mit dem Dämon. Zunächst aber gibt er den Grund an für spätere Leiden und zeigt, dass sie gerechterweise gestraft würden. Denn das Unglück, das sie traf, und die Verwüstung hat er durch jenes Beispiel angedeutet; vorläufig zeigt er aber, dass das alle auch mit Recht über sie kommen werde.
So machte es Gott auch im Alten Bunde. Als er Sodoma zerstören wollte, verteidigte er sich zuerst bei Abraham, wies auf die Verwüstung und das Hinschwinden der Tugend hin, da ja in so volkreichen Städten nicht einmal zehn Menschen gefunden wurden, die ein rechtschaffenes Leben führten6 . Ebenso hat er dem Lot ihren Mangel an Gastfreundschaft und ihre unsittlichen Leidenschaften als Grund angegeben und dann erst das Feuer auf sie fallen lassen7 . Auch zur Zeit S. d618 der Sündflut hat er es ebenso gemacht und diese mit den Missetaten der Menschen bei Noe gerechtfertigt8 . Ähnlich auch bei Ezechiel, als er ihn, der in Babylon weilte, das Unheil schauen ließ, das in Jerusalem geschehen9 . Ebenso bei Jeremias, da er zu seiner Rechtfertigung die Worte gesprochen: „Bitte nicht; oder siehst du nicht, was diese tun?“10 .
Das gleiche Verfahren hielt er überall ein; so auch hier. Denn wie lauten seine Worte?
V.41: „Die Männer von Ninive werden aufstehen und dieses Geschlecht verurteilen. Denn jene haben auf die Predigt des Jonas hin Buße getan. Und siehe, hier ist noch mehr als Jonas.“
Jonas war ein Knecht, ich bin der Herr; er kam aus dem Fische heraus, ich bin vom Tode erstanden; er predigte Verderben, ich bin gekommen, das Himmelreich zu verkünden. Die Bewohner von Ninive haben ohne Wunder geglaubt, ich habe viele Zeichen gewirkt. Sie bekamen nur jene Worte11 zu hören, ich habe alle erdenklichen Gründe für ein gutes Leben aufgeführt. Jonas war im Auftrage gekommen, ich kam als der Gebieter selbst und als Herr aller Dinge, nicht um zu drohen, nicht um Rechenschaft zu verlangen, sondern um Vergebung zu bringen. Dort handelte es sich um Barbaren, diese12 hatten mit unzähligen Propheten verkehrt. Den Jonas hatte niemand vorherverkündet, mich haben alle Propheten geweissagt und die Tatsachen stimmten mit deren Worten überein. Jener entfloh und wollte davon gehen, um nicht13 ausgelacht zu werden, ich bin gekommen, obgleich ich wusste, dass ich gekreuzigt und verlacht werden würde. Jener wollte nicht einmal eine Beschämung ertragen um der Gerechtigkeit willen, ich habe selbst den Tod auf mich genommen, und zwar den allerschimpflichsten Tod, und nach all dem sandte ich auch noch andere Boten aus. Jonas war ein Fremder, ein Auswärtiger und Unbekannter, ich bin S. d619 euer Stammesgenosse dem Fleische nach, und habe dieselben Vorväter wie ihr. Noch vieles andere könnte ich anführen, wenn ich noch mehr wollte.